Jeffrey Gallant met à nouveau le cap sur l’île Brion

Jeffrey Gallant met à nouveau le cap sur l’île Brion
Jeffrey Gallant dans la cage d’observation de requins lors de l’expédition Brion22. (Photo : Davy Hay Gallant)

REQUINS. Pour une deuxième année consécutive, Jeffrey Gallant part à la rencontre du requin blanc. L’expédition de recherche Brion23 se déroulera du 18 août au 1er septembre, au large des Îles-de-la-Madeleine.

Inaugurées l’an dernier en pleine tempête Fiona, les expéditions Brion sont le fruit d’une collaboration entre l’organisme EcoMaris et l’Observatoire des requins du Saint-Laurent (ORS), première ONG canadienne à étudier scientifiquement ces prédateurs en voie de disparition. Les requins blancs évoluent près des côtes du pays, notamment à l’île Brion, où leur durée de migration pourrait être influencée par les changements climatiques.

Grâce à un équipement de pointe qui inclut drones aériens et hydrophones, les expéditions Brion approfondissent la recherche sur les requins de l’île du même nom. Avec l’édition 2023, l’équipage souhaite collaborer avec les pêcheurs locaux et la Première Nation mi’kmaq afin de mieux comprendre la présence historique du requin blanc dans le golfe, où de jeunes spécimens semblent s’initier à la chasse aux phoques.

L’équipage de l’EcoMaris et de l’ORS lors de l’expédition Brion22. (Photo : Davy Hay Gallant)

Simon Paquin, directeur général d’EcoMaris, souligne que «c’est l’occasion, pour notre organisme, d’aller au-delà des initiatives de réinsertion qui ont fait sa réputation. En dotant l’ORS d’un bateau, d’un équipage, d’une équipe de tournage et d’une plateforme de diffusion, EcoMaris consolide sa mission scientifique pour permettre au public de mieux comprendre le Saint-Laurent et l’océan, en termes d’importance et d’impact. Les requins ont beaucoup à nous apprendre sur le sujet. Ils gagnent non seulement à être connus, mais aussi à être aimés.»

Jeffrey Gallant

Du même coup, Simon Paquin a annoncé la nomination du président de l’ORS, Jeffrey Gallant, à titre de directeur des contenus scientifiques d’EcoMaris. Plongeur depuis l’adolescence, le Drummondvillois est un habitué de la recherche marine.

Récipiendaire de la médaille du jubilé de diamant, il a œuvré à travers le monde, de l’Afrique au Groenland en passant par la Roumanie. Son travail a d’ailleurs suscité l’intérêt de Discovery Channel, du National Geographic et des grandes chaînes d’ici à plusieurs reprises.

La nomination de Jeffrey Gallant coïncide avec le développement de nouveaux programmes chez EcoMaris, lesquels seront dévoilés dans les prochains mois. Ils ont pour objectif de sensibiliser le public aux enjeux de conservation, notamment ceux entourant les requins du Saint-Laurent.

Le retour d’un prédateur

Le requin blanc bénéficierait de son statut d’espèce protégée, mais aussi de l’augmentation des populations de phoques dans le golfe du Saint-Laurent.

«Le nombre de signalements aux Îles-de-la-Madeleine est en hausse, précise Jeffrey Gallant. Ça pourrait notamment s’expliquer par la compétition entre pairs dans l’Atlantique Nord, alors que la population grandissante se disperse pour esquiver les conflits.»

Malgré sa popularité, le requin blanc reste mystérieux et il continue d’inspirer la peur à ceux et celles qui le méconnaissent.

Requin blanc filmé à l’aide d’un drone lors de l’expédition Brion22. (Photo : Jeffrey Gallant)

«Pour éviter que les requins associent les humains à la nourriture, il faut limiter le nombre d’interactions. Il faut éviter toute activité qui peut mener à leur conditionnement, et décourager le tourisme irresponsable. Nos expéditions de courte durée sont exclusivement scientifiques. Elles comprennent le marquage des spécimens sans capture ni manipulation.»

Avec Brion23, Jeffrey Gallant cherche aussi à faciliter les marquages futurs. Le scientifique bénévole, qui enseigne l’anglais au Cégep de Drummondville, espère développer des méthodes non invasives avec d’autres scientifiques qui étudient le requin blanc du Canada atlantique, de la Nouvelle-Angleterre et du Mexique. Ces spécialistes pourraient même se joindre à l’équipage d’EcoMaris dans le cadre d’expéditions internationales.

Jeffrey Gallant explique que l’objectif principal des expéditions Brion réalisées avec EcoMaris est de «mieux comprendre les requins blancs du golfe pour assurer leur conservation, que ce soit en estimant leur nombre, en créant des bases de données, en étudiant leurs migrations ou en documentant les incidents de prédation sur des phoques, comme on l’a fait l’an dernier. On veut aussi permettre au public de mieux comprendre le requin grâce à des productions médiatiques accessibles.»

Rappelons que la cage d’observation de requins de l’ORS a été fabriquée au centre de formation professionnelle Paul-Rousseau en 2000. L’an dernier, cette cage a été mise à niveau au centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) de Drummondville.

Pour suivre l’expédition Brion23, il suffit de visiter le site web d’EcoMaris, ainsi que sur ses canaux officiels qui diffuseront des vidéos dès l’embarquement : ecomaris.org. Une «conférence sur bateau» sera aussi organisée au port de Montréal cet automne. Jeffrey Gallant y présentera les découvertes relatives à l’expédition. (JH)

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