Le Musée de la photographie à la croisée des chemins

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Le Musée de la photographie à la croisée des chemins
Le Musée de la photographie Desjardins. (Photo : Ghyslain Bergeron)

PHOTO. Le Musée de la photographie Desjardins est en réorientation complète. Dirigée temporairement par des bénévoles, l’institution veut faire peau neuve.

Le directeur général précédent, Jonathan Hugues Potvin, a quitté le musée il y a quelques mois déjà. Puis, Marie-Pier Mailloux, adjointe du musée, a démissionné de son poste à son tour. Tous les emplois qui figuraient auparavant sur le site comme équipe de travail n’y sont plus : secrétaire, archiviste, responsable aux expositions, guides.

Questionné sur la constitution du conseil d’administration et sur les employés, Michel Doyon, président du conseil d’administration, est demeuré évasif.

Celui-ci a pris la relève depuis avril «pour remettre les choses en ordre». Bien qu’il affirme que le musée va bien, ce dernier veut réorienter le musée. «Avant, le musée était surtout orienté vers les expositions. Ce que je remarque, c’est que les gens regardent les photos et trouvent ça intéressant. Quand on arrive dans les appareils photo, ils sont éblouis par la quantité qu’on a. L’histoire de la photographie, on ne l’a pas juste en paroles, on l’a en appareils photo. C’est ça qu’on veut remettre au musée. On veut donner une place aux appareils photo», ajoute-t-il, tout en spécifiant qu’il y aura encore des expositions de photos.

Michel Doyon, président du conseil d’administration. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le conseil d’administration s’affaire actuellement à revoir la vision, la mission et les objectifs du musée, puis ses membres définiront le type de personne qu’ils verraient à la direction. Un affichage de poste devrait se faire à l’automne, afin que la personne choisie débute en 2024. M. Doyon précise que le conseil ne veut pas imposer au futur directeur général l’équipe dont il aura besoin. Ce sera à ce dernier d’établir les besoins en personnel.

D’ici là, le fonctionnement se fait grâce aux bénévoles. Durant l’été, deux emplois étudiants ont été créés pour guider les visiteurs et mettre de l’ordre dans les collections.

Location et inventaire

Le conseil d’administration désire aussi mettre à profit ses installations en permettant la location du studio photo et de la chambre noire qui sont tous deux au sous-sol de l’établissement. Michel Doyon constate d’ailleurs un retour vers la photographie argentique.

Force est d’admettre que l’institution a énormément de matériel et d’artéfacts. Le musée possède un inventaire de collections, mais pas d’inventaire global. Chose à laquelle le conseil veut remédier.

La collection Bruce Anderson est particulièrement riche et irremplaçable. Michel Doyon montre un appareil en particulier. «Cet appareil photo-là, selon M. Anderson, aurait pris une photo de Jack L’éventreur !», raconte-t-il.

«Un appareil photo, c’est l’histoire du monde. Tu racontes l’histoire avec ton appareil photo. Les dernières années ce n’était pas nécessairement l’histoire de la photo. Il y avait de belles expositions, mais des photos de paysages, ça ne raconte pas vraiment la vie du monde».

Dans les prochaines semaines, d’autres détails quant aux nouvelles orientations du Musée de la photographie devraient être connus, selon Michel Doyon.

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