Les enseignants du Cégep de Drummondville en grève le 13 mai

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Par Emmanuelle LeBlond
Les enseignants du Cégep de Drummondville en grève le 13 mai
Une première journée de grève avait eu lieu le 30 mars. (Photo : Ghyslain Begeron)

ÉDUCATION. Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Drummondville (SEECD) annonce la tenue d’une deuxième journée de grève, le jeudi 13 mai, afin de manifester contre l’inaction du ministère de l’Enseignement supérieur dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.

Rappelons qu’une soixantaine d’enseignants et professionnels du Cégep de Drummondville ont participé à une première journée de grève le 30 mars. Leur convention collective est échue depuis un an. Selon Alexandre Boisvert, représentant syndical et professeur en sociologie, la situation a peu évolué depuis la dernière mobilisation.

«La journée même, il y avait eu une rencontre entre nos négociateurs et la partie patronale, soutient-il. Au niveau collégial, la partie patronale a commencé à vraiment négocier sur certains points. Il y a eu des ouvertures par rapport à certaines de nos demandes, mais il n’y a rien qui a été bouclé.»

Entre autres, le gouvernement a reconnu que les stages représentaient une charge importante auprès des enseignants. «Plus précisément, les enseignants en soins infirmiers ont une surcharge comparativement à beaucoup d’autres. Il y a une partie d’évaluation sur le terrain avant d’envoyer les étudiants. Aussi, ils doivent travailler en même temps de superviser. Ce n’est pas évident. Ils sont prêts à revoir le financement», affirme M. Boisvert.

Dans tous les cas, le syndicat attend toujours des avancées significatives avant de crier victoire. «Les grands enjeux de la négociation actuelle ne sont toujours pas écoutés. Ils sont toujours rejetés du revers de la main.»

Les revendications principales

L’accès aux ressources est au cœur des revendications du SEECD. «On veut que les enseignants puissent avoir des ressources qui reviennent année après année pour aider les étudiants», exprime M. Boisvert.

Aussi, le syndicat désire que les corrections multiples soient reconnues. «Il y a des départements qui ont des travaux qui peuvent demander des dizaines ou des quinzaines de pages. Certaines classes sont composées d’une quarantaine d’étudiants. Ça fait beaucoup de correction avec le temps qui nous est attribué.» M. Boisvert souligne qu’il en ait de même pour la préparation des cours, qui nécessite une implication importante.

M. Boisvert précise que la précarité que vivent les enseignants à la formation continue et l’arrivée des cours à distance affectent aussi leurs conditions de travail.

En somme, les enseignants ont à cœur la réussite des étudiants. «Souvent, la population pense qu’on manifeste pour la retraite et le salaire. En ce moment, ce n’est pas ça. Ce sont vraiment pour nos conditions de travail. Ce sont des conditions de travail qui ont des répercussions directes sur les étudiants.»

Une solution de dernier recours

Le SEECD se range vers une seconde journée de grève comme solution de dernier recours, exprime le représentant syndical. «Selon la ministre Sonia Lebel, les études supérieures ne sont pas dans les priorités et elles ne font pas partie de la négociation en ce moment. Les priorités du ministère sont uniquement les soins et l’enseignement primaire et secondaire. Quand il parle d’éducation, c’est uniquement au primaire et au secondaire.»

«On voit très bien le mépris du ministère à l’égard des études supérieures depuis le tout début de la pandémie. On a été considéré dès le départ comme un service essentiel, mais on n’a jamais eu les conditions que les autres services essentiels ont eues, comme les services de garde ou au niveau de la vaccination», termine-t-il.

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