La demande pour les cours de francisation explose à Drummondville

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Par Emmanuelle LeBlond
La demande pour les cours de francisation explose à Drummondville
De plus en plus d'étudiants suivent des cours de francisation au Cégep de Drummondville. (Photo : gracieuseté)

ÉDUCATION. Les demandes pour les cours de francisation ont atteint de nouveaux records dans la région, ce qui pousse le milieu scolaire à bonifier les plages horaires qui sont offertes aux immigrants.

Chaque année, des immigrants de tous les âges et de tous les horizons se rendent sur le campus du Cégep de Drummondville avec une mission précise, celle d’apprendre le français. Au fil des sessions, le nombre d’étudiants ne cesse de s’accroître.

«L’automne dernier, on a débuté 12 groupes en francisation à temps partiel de soir. C’était un record. On n’a jamais eu ce chiffre-là. À titre comparatif, on en avait quatre en 2019», soutient la directrice de la formation continue et des services aux entreprises, Lucie Marchessault.

Alors que 250 personnes ont pris part à la rentrée automnale, un total de 150 personnes ont complété la session. Une quarantaine d’immigrants ont participé aux cours de francisation à temps complet, sous une formule de jour.

À Drummondville, le Cégep de Drummondville et le Centre de services scolaire des Chênes offrent des cours de francisation. (Photo: gracieuseté)

«Généralement, ceux qui s’inscrivent aux cours à temps partiel sont des travailleurs. Ils ont déjà une base en français. Ils travaillent dans nos entreprises. Ceux qui sont à temps plein sont souvent des membres de la famille des travailleurs étrangers ou des demandeurs d’asile. Ils partent de zéro», fait-elle savoir.

Au Centre de services scolaire des Chênes, le tiers de la clientèle du Centre de formation générale aux adultes Sainte-Thérèse est issu de l’immigration. Plus de 300 personnes suivent présentement des cours de francisation, provenant de 39 pays différents.

Des sessions de onze semaines sont offertes, à temps plein et à temps partiel. Encore une fois, la clientèle est à la hausse. Une nouvelle offre s’est ajoutée pour répondre à la demande. «Cette année, on propose des cours en soirée. On est déjà rendu à 60 élèves. J’ai une demande pour ouvrir un nouveau groupe bientôt», souligne le directeur des services éducatifs, Yves Hébert.

Attraction et rétention du personnel

Le recrutement du personnel enseignant représente un défi. «S’il y a des gens qui sont intéressés à enseigner en francisation, je suis toujours à la recherche de personnes», lance M. Hébert.

«Maintenant, on peut engager des gens qui n’ont pas nécessairement leur brevet d’enseignement. On cherche des personnes qui ont une certaine expérience au niveau de la formation. Quelqu’un qui est habitué de donner des cours et qui est à l’aise devant un groupe. La capacité d’enseigner le français est l’un des critères que je regarde.»

Le centre de formation générale des adultes Sainte-Thérèse est situé sur la rue des Écoles. (Photo: archives)

Ce dernier ajoute que la banque de suppléants est de plus en plus mince. Pour le moment, les enseignants donnent un coup de main. «Quand ils ne sont pas en cours, ils acceptent de faire de la suppléance.»

La rétention du personnel fait partie des préoccupations du Cégep de Drummondville. La moitié des enseignants ont quitté entre la session d’automne et celle d’hiver.

Ceux qui sont à temps partiel travaillent six heures par semaine. «S’ils trouvent autre chose, ils vont laisser tomber nos contrats. On doit recommencer. On est toujours à la recherche de nouveaux enseignants», dit Mme Marchessault.

À son plus grand soulagement, tous les postes ont été pourvus pour la session d’hiver.

Vers un guichet unique

En nouveauté, les étudiants doivent s’inscrire via la plateforme Francisation Québec. Il s’agit d’un nouveau guichet unique de services en francisation, mis en place par le gouvernement. «Ça a demandé beaucoup d’ajustements, autant pour le personnel du ministère de l’Immigration de la Francisation et de l’Intégration que pour notre équipe», mentionne Mme Marchessault.

«Cet automne, c’était un gros casse-tête. Les individus devaient passer par la plateforme. C’était long avant qu’ils aient des réponses. Il y en a beaucoup qui sont venus nous voir. Ils nous posaient des questions auxquelles on ne pouvait pas répondre», poursuit-elle.

Avec ce nouvel outil, le ministère offre l’évaluation en ligne alors que les centres d’éducation le faisaient systématiquement en personne afin de s’assurer du niveau de maîtrise de la langue française. «Ce n’était pas tout fait. Les cours ont commencé. Dans les semaines qui ont suivi, il y a eu beaucoup de reclassification.»

Des améliorations ont été apportées à la session d’hiver. «On a eu les listes plus tôt. Les pré classements ont été mieux faits. C’était plus fluide et plus rapide», indique-t-elle.

De plus, les inscriptions pour la francisation en entreprise sont effectuées sur la plateforme Francisation Québec.

Notons que de plus en plus de nouveaux citoyens intègrent la communauté drummondvilloise. En 2023, un total de 1075 nouvelles personnes se sont inscrites à l’organisme Intro Drummondville, incluant les résidents permanents (immigrants économiques, regroupements familiaux et réfugiés) et temporaires (étudiants étrangers, demandeurs d’asile et travailleurs temporaires).  Il s’agit d’une augmentation de 43 % comparé à l’année précédente.

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