COVID-19 : une «stabilité plus fragile», selon la santé publique

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Par Cynthia Martel
COVID-19 : une «stabilité plus fragile», selon la santé publique
Marie-Josée Godi, directrice de santé publique et responsabilité populationnelle au CIUSSS MCQ. (Photo Ghyslain Bergeron) (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. Bien que le portrait actuel permette à la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec de demeurer au palier orange, certains indicateurs en hausse pourraient faire en sorte que la situation se dégrade rapidement, observe la santé publique régionale.

«De façon générale, la troisième vague semble frapper la région avec moins de vigueur pour le moment. Par contre, la stabilité que nous avons depuis quelques semaines est plus fragile et nous l’observons au travers de différents aspects», a averti la Dre Marie-Josée Godi, directrice régionale de la santé publique, mercredi en visioconférence.

De fait, une légère hausse du nombre quotidien de nouveaux cas positifs a été constatée, le taux d’incidence se situant à 27 cas par 100 000 habitants.

Un autre indicateur à surveiller de près est bien entendu l’évolution des variants.

«Pour l’instant, la situation dans la région peut paraître enviable avec un taux de 33 % des cas positifs comparativement à 67 % pour tout le Québec. Toutefois, il ne faut pas négliger le fait qu’en deux semaines, la région est passée de 16 cas de variants détectés par criblage à 144, une donnée qui nous rappelle que la contagion des variants peut s’avérer exponentielle et que la situation peut changer rapidement», a soutenu la Dre Godi.

Rappelons que celle-ci avait affirmé à L’Express la semaine dernière que ce n’était «qu’une question de temps avant que les variants soient prédominants».

Le nombre d’hospitalisations a également augmenté depuis les derniers jours, inquiétant particulièrement la santé publique.

«Ce qui est le plus marquant, c’est vraiment le taux d’hospitalisation aux soins intensifs qui était à plus de 50 % des hospitalisations totales, mardi. C’est donc à surveiller de très près».

Cette hausse s’observe aussi sur le plan des éclosions alors qu’on en comptabilise 17 de plus qu’il y a deux semaines. Celles-ci se trouvent principalement dans les milieux de travail (19) ainsi que dans les milieux scolaires et de garde (6).

«Ce qui est par contre rassurant jusqu’à présent, c’est que la transmission demeure tout de même limitée dans les milieux scolaires. Ce qui prouve que nos interventions fonctionnent et que les écoles ont déployé des mesures qui permettent de protéger le milieu», s’est dit d’avis la directrice régionale de la santé publique.

D’ailleurs, depuis la semaine dernière, les mesures d’isolement dans les écoles ont été resserrées.

Bref, il suffit que ces indicateurs grimpent de façon accélérée et soutenue dans les prochaines semaines pour que la région soit forcée à retourner au palier d’alerte maximale, selon la Dre Godi.

Elle a donc tenu à réitérer toute l’importance de continuer les efforts dans le respect des mesures sanitaires toujours en vigueur, entre autres l’interdiction de se rassembler dans un domicile privé et l’obligation de faire du télétravail lorsque possible. De plus, de collaborer avec les équipes de la santé publique et d’appliquer avec rigueur son isolement lorsque requis.

«Le respect des mesures est essentiel afin de maintenir le plus longtemps possible l’état de situation actuel dans la région. Ainsi, il sera possible de vacciner le plus grand nombre de personnes avant de subir, de façon trop importante, les effets de la troisième vague», a-t-elle insisté.

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