Une question de temps avant que les variants soient prédominants dans la région

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Une question de temps avant que les variants soient prédominants dans la région
Marie-Josée Godi, directrice régionale de santé publique et responsabilité populationnelle au CIUSSS MCQ. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. Si la situation épidémiologique de la région est stable depuis quelques semaines, le portrait est tout autre pour les variants de la COVID-19 qui ne cessent d’augmenter. Préoccupée, la santé publique régionale demeure aux aguets.  

«La semaine dernière, on était à 16 variants détectés par criblage et en date d’aujourd’hui, il y en a 77 de détectés par criblage avec quatre cas confirmés. C’est inquiétant, car d’une semaine à l’autre, ça augmente et on le sait que ces variants sont très, très contagieux, et qu’ils peuvent entraîner des hospitalisations chez les personnes vulnérables et aussi chez les plus jeunes en plus de causer des décès», souligne la Dre Marie-Josée Godi, directrice régionale de la Santé publique de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, en entrevue avec L’Express.

Avec 77 cas de variants sous surveillance, la région affiche un taux de 14,7 % pour 100 000 habitants, la situant parmi les régions les moins touchées au Québec jusqu’à maintenant. Le taux pour l’ensemble du Québec est de 94,3 %. Toutefois, la Dre Godi envisage un portrait très différent dans quelques semaines.

«Actuellement, la proportion des cas de variants détectés au criblage par rapport aux autres cas se situe à 25 %. C’est très important, de sorte que ça peut présager que d’ici quelques semaines, on pourrait avoir des variants prédominants parmi les cas confirmés», soutient-elle.

Afin de limiter au maximum la progression des cas, surtout les variants, le traçage des contacts a été intensifié. Or, dès qu’un cas est confirmé, la déclaration est traitée dans l’heure qui suit puis l’enquête débute. Les équipes des enquêtes épidémiologiques s’assurent de traiter l’ensemble des cas en 24 heures, maximum 48 heures.

«Ce sont surtout les contacts qui peuvent le (virus) transmettre à d’autres personnes. On agit de façon très, très précoce pour prévenir des cas secondaires», indique-t-elle, soulignant que le délai entre le résultat par criblage et la confirmation d’un variant se situe normalement entre sept à dix jours.

Bien que pour le moment la troisième vague n’a pas affecté de façon importante le territoire, la Dre Godi estime que la région n’y échappera pas, malheureusement.

«Pour l’instant, la troisième vague n’a pas eu d’impact majeur sur notre territoire, mais il ne faut pas se le cacher, elle va nous affecter. Ce que nous souhaitons éviter, c’est qu’elle ait une ampleur plus importante que la deuxième vague. C’est donc la raison pour laquelle nous déployons toutes nos énergies à faire progresser la vaccination et retracer les personnes infectées et leurs contacts», soulève-t-elle.

«On demeure au palier orange, mais il est important de continuer à respecter les mesures sanitaires, surtout à l’approche de la fin de semaine de Pâques. Il faut éviter le plus de contacts possible. Les visites à domicile, même dans la cour arrière, sont encore interdites. Il faut continuer à maintenir la distance à deux mètres avec le port du masque, même à l’extérieur. Aussi, je demande à la population d’être patiente envers les restaurateurs qui nous exigent des preuves, cela permet de préserver ces moyens de loisir. Quant aux restaurateurs, ils doivent être exigeants là-dessus, pour justement éviter que leurs activités ne ferment à nouveau», insiste la directrice de Santé publique.

Partager cet article