«Pickleball» ou «tennis léger» : le débat est lancé

«Pickleball» ou «tennis léger» : le débat est lancé
Le club de pickleball de Drummondville et la Fédération québécoise de cette discipline s’opposent à l’appellation «tennis léger» pour traduire le mot «pickleball». (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

PICKLEBALL. Le débat est maintenant ouvert : faut-il traduire le terme «pickleball» par «tennis léger»?

Pour le club de pickleball de Drummondville et la fédération québécoise de cette discipline, la réponse est claire. S’opposant farouchement à la position de l’Office québécois de la langue française, qui privilégie l’expression «tennis léger» plutôt que l’anglicisme «pickleball», les deux entités se sont adressées à la Ville de Drummondville afin de lui demander de cesser d’utiliser cette formule dans ses communications avec ses citoyens.

Selon la présidente du club Pickleball Drummond, Louise Lahaie, cette traduction s’attaque directement à l’âme de ce sport en lui reniant ses spécificités.

«Il est sans doute vrai que les personnes qui ont pratiqué des sports de raquettes comme le tennis, le ping-pong, le badminton ou le racquetball ont, à priori, un certain avantage. Par contre, il faut reconnaître que le pickleball possède ses propres techniques et stratégies», a-t-elle affirmé.

L’Office québécois de la langue française et la Ville de Drummondville privilégient le terme «tennis léger» pour désigner le «pickleball». (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Nous voyons les gens jouer au football, au baseball ou au racquetball et personne n’a songé à faire disparaître ces termes anglais qui sont acceptés non seulement au Québec, mais partout dans le monde. Alors pourquoi ne pourrions-nous pas jouer au pickleball? Pratiquer ce sport, ce n’est pas jouer au tennis, même léger», a ajouté Louise Lahaie, qui s’est également impliquée dans le milieu de la natation durant de nombreuses années.

De son côté, le président de la Fédération québécoise de pickleball, Christian Duchesne, a rappelé que le terme pickleball est reconnu partout, notamment au sein du ministère de l’Éducation du Québec. L’administrateur considère également l’appellation «tennis léger» comme étant réductrice.

«Au Québec, il n’y a pas beaucoup de tournois de ballon-panier ou de ballon-volant. Par contre, nous trouvons une multitude de mots d’origine anglaise tels que basketball, volley-ball, ping-pong, racquetball, hockey ou baseball. Il est important de maintenir le vocable pickleball, parce que dans l’esprit des Québécois, on joue beaucoup plus au pickleball qu’au tennis léger», a exprimé Christian Duchesne.

Rappelons qu’en 2019, la Ville de Drummondville a investi 600 000 dollars pour construire 12 terrains de pickleball au parc Boisbriand, dans le secteur de Saint-Nicéphore. Il s’agissait des premières installations du genre au Québec. Depuis quelques mois, la Ville a commencé à utiliser l’expression «tennis léger» pour identifier ce sport.

«La Fédération reconnaît que la Ville de Drummondville est à l’avant-garde pour la reconnaissance et la pratique du pickleball sur son territoire, mais nous lui demandons de respecter notre appellation dans ses actes et communications», a résumé le président du conseil d’administration de l’organisme.

Selon l’Office québécois de la langue française, l’emprunt à l’anglais «pickleball» est déconseillé. L’institution précise que ce terme «ne s’intègre pas au système linguistique du français, puisqu’il est mal adapté sur les plans graphique et phonétique.»

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