Élections partielles : «Un gaspillage total de I’argent des contribuables» (Tribune libre)

Élections partielles : «Un gaspillage total de I’argent des contribuables» (Tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Monsieur le Premier ministre François Legault,

J’étais stupéfié de lire dans le journal local qu’en vertu de la déclaration suivante sur Facebook :

«Je tiens donc à rappeler que toutes les municipalités doivent obligatoirement tenir une élection le 4 octobre prochain si leur situation est l’une des deux suivantes :

– il n’y a plus quorum

– le poste de maire est vacant

par le ministre des Affaires municipales et de I’Habitation, la Ville de Drummondville devra tenir une élection à la mairie 1er 4 octobre 2020.»

Vous vous souviendrez qu’Alexandre Cusson avait démissionné de son poste de maire pour prendre part à la course de leadership du PLQ. À la suite de la démission de M. Cusson, M. Yves Grondin a été dûment élu conformément à la Loi pour le remplacer.

La pandémie a forcé le report de l’élection partielle prévue pour le mois de mai 2020, ce qui nous ramène à la situation actuelle.

Pendant la période intérimaire très difficile, la Ville, sous la gouverne de l’administration actuelle, a continué de fonctionner aussi efficacement qu’on aurait pu I’espérer, malgré les défis de la pandémie.

Selon I’interprétation de la Ville, la Ville est obligée, en fonction de la déclaration du ministre des Affaires municipales et de I’Habitation, de tenir une élection pour le poste de maire.

Je trouve que c’est une position totalement illogique, arbitraire et indéfendable, sans parler d’un gaspillage total de I’argent des contribuables. Je fonde cette opinion sur ce qui suit :

-Mes sources me suggèrent que quelque 300 personnes seront nécessaires pour organiser et tenir l’élection et que le coût global pourrait être de I’ordre de 500 000 $.

-La Ville a quorum.

-Drummondville n’est pas sans maire. M. Grondin a assumé les fonctions de maire selon un processus prescrit par toutes les lois applicables. Il est vrai que, dans des circonstances normales, il y a un délai de 4 mois après lequel une élection doit avoir lieu. Cependant, ce ne sont pas des circonstances normales et la pandémie a forcé le report d’une élection. En conséquence, M. Grondin a continué à exercer les fonctions de maire.

Selon mes sources, la loi précise que, si une vacance survient dans les 12 derniers mois du mandat du titulaire, le maire par intérim demeure en cette qualité pour le reste du mandat et aucune élection n’est nécessaire.

On peut supposer que le législateur, lors de la rédaction de la loi, a reconnu qu’il serait trop coûteux et inutile de tenir deux élections dans un intervalle de 12 mois.

Bien que je n’ai pas de date précise à ce stade, il semble que le mandat actuel se terminera quelque part au début de novembre 2021.

L’élection partielle aura lieu en octobre 2020, donc nous parlons ici de 13 au lieu de 12 mois de la fin du mandat, un différentiel d’un mois.

Il est ahurissant de penser que la classe politique serait si dogmatique qu’elle infligerait une dépense d’environ 500 000 $ et perturberait le bon fonctionnement de I’administration à cause de ce dépassement d’un mois.

Un mois très coûteux!

Cela venant d’un gouvernement qui se vante de sa responsabilité financière et de son service aux citoyens.

Les citoyens méritent mieux.

Et tout cela à une époque où nous sommes encore en pandémie et malgré le risque de nous retrouver en octobre touchés à la fois par la deuxième vague tant redoutée ainsi que par la saison de la grippe.

Rien ne garantit qu’après avoir terminé les préparatifs, nous n’aurons pas besoin de reporter de nouveau l’élection, et ce, après avoir terminé les préparatifs et engagé des dépenses.

Le processus est prématuré et trop risqué. Un jeu de roulette russe avec les finances et la santé des citoyens

En outre,

-Tout candidat élu au poste de maire, aura une courbe d’apprentissage d’une certaine durée, très probablement de quelques mois, ce qui ne serait pas le cas si l’administration actuelle demeure en fonction.

-La durée résiduelle du mandat étant à peu près d’un an, le titulaire du poste élu devra commencer à se préparer pour la campagne de réélection quelque part autour de juillet 2021. Ceci, jumelé à la courbe d’apprentissage initiale signifie que les citoyens de Drummondville seront privés des services d’un maire fonctionnel et efficace pendant la majeure partie de la période de douze mois, ce qui, encore une fois, ne serait pas le cas si I’administration actuelle demeure en place.

-L’impact négatif ne se limitera pas du la position du maire, mais affectera l’ensemble de l’administration qui devra se concentrer sur la préparation et la tenue de l’élection rendue encore plus compliquée par la pandémie.

-Le fait que le mandat pour le nouveau maire sera à peine quelques mois, après quoi, il devra encore faire face aux électeurs limite l’intérêt d’un certain nombre de prospects potentiels, privant ainsi les citoyens de leur droit de choisir le meilleur candidat possible.

Comme vous le savez très bien, les municipalités ont été durement touchées par la pandémie et il est impératif que I’argent des contribuables soit géré judicieusement.

Le processus d’élection partielle à Drummondville est l’équivalent de dire à la population que :

«Vous devez tenir une élection inutile qui vous coûtera environ 500 000 $ et à la fin de ce processus, vous vous retrouverez avec une administration moins efficace. De plus, à peine 12 mois plus tard, vous aurez le plaisir de recommencer le processus.»

Je suis convaincu que vous, en tant qu’homme d’affaires et administrateur accompli, voyez I’absurdité de choisir un tel plan d’action. À mon avis, il est impossible de croire que la tenue d’une élection soit administrativement et financièrement responsable.

Toute logique suggère que la Ville devrait être autorisée à continuer avec l’administration actuelle, lui permettant ainsi d’allouer ces dollars à des actions bénéficiant à la population de Drummondville (ce qui devrait être I’objectif principal de tous les politiciens et administrateurs).

En conclusion, si l’interprétation par la Ville de la déclaration du ministre est juste, je fais appel à votre bon jugement pour faire en sorte que les meilleurs intérêts des citoyens de Drummondville prévalent et que la Ville soit dispensée de tenir cette élection.

Merci d’avance d’avoir pris le temps d’examiner cette requête.

Marc Lapierre, Drummondville

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