Une clinique médicale spécialisée pour pallier les retards en chirurgie

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Par Cynthia Martel
Une clinique médicale spécialisée pour pallier les retards en chirurgie
(Photo : Unsplash)

SANTÉ. Cumulant un retard important du côté des chirurgies électives en raison de la pandémie, le CIUSSS de la Mauricie-Centre-du-Québec est en discussion avec une clinique médicale spécialisée de Trois-Rivières afin de permettre la réalisation de certaines interventions.

Pas moins de 5000 chirurgies électives ont été mises sur la glace au cours des derniers mois sur tout le territoire.

«Il faudrait qu’on puisse travailler à 130 % de notre capacité dans tous nos blocs opératoires, et ce, jusqu’en mars prochain pour revenir à la situation avant la COVID. C’est colossal comme effort», a soutenu, lors de la séance du conseil d’administration du CIUSSS MCQ le 15 juin, Philippe Lottin, directeur des services spécialisés chirurgicaux et oncologiques, qui pilote le comité de travail du projet de la clinique.

«Immédiatement, on s’est posé la question comment on allait faire pour rattraper ce retard. Le ministère a suggéré l’idée d’utiliser certaines infrastructures dans le privé, selon certaines balises, pour augmenter la capacité opératoire, de par les lieux physiques, mais également en fournissant des ressources humaines. Il ne s’agirait pas d’interventions privées, mais publiques. On y réaliserait des chirurgies qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. Ici, on a déjà la chance d’avoir une clinique spécialisée avec un vrai bloc opératoire, donc ça pu accélérer la demande», a-t-il expliqué.

Le 4 juin, le projet a été soumis au ministère de la Santé et des Services sociaux, puis approuvé dès le lendemain.

«Je crois qu’on a battu tous les records d’approbation par le ministère!» a lancé M. Lottin, en riant.

Les membres du conseil d’administration ont adopté le projet d’entente. Des discussions avec ladite clinique se poursuivent pour attacher les derniers fils.

«Je voulais témoigner de la qualité du travail de M. Lottin. Encore une fois, [il s’agit] d’un dossier complexe avec une solution audacieuse et innovante. Et c’est une quasi première au Québec, parce qu’on sait que ç’a été fait ailleurs, mais différemment. On a été capable d’arriver avec un dossier bien ficelé et approuvé rapidement», a tenu à exprimer Dr Christian Carrier, membre du conseil d’administration.

Si l’entente se conclut avec la clinique ciblée, le Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières chapeautera les activités et encadrera le processus de surveillance et de qualité.

Au dire de M. Lottin, la clinique sera destinée, en premier lieu, aux chirurgies ophtalmologiques.

«C’est une spécialité pour le moment qui semble plus facile à organiser, en raison de la quantité des équipements et parce que ça ne nécessite pas d’anesthésie. En plus, ça s’est déjà fait dans ce lieu».

D’autres spécialités s’ajouteront. L’attribution d’une date de chirurgie se fera comme à l’habitude, soir en fonction de la condition de santé des usagers figurant sur la liste d’attente.

«Ça ne se fera pas en fonction du lieu de résidence. Ainsi, tous les citoyens du territoire de la Mauricie-Centre-du-Québec pourraient être appelés à s’y rendre. Mais comme il s’agit de chirurgies électives, peut-être que la personne souhaitera attendre pour être à proximité de chez elle?», souligne Guillaume Cliche, agent d’information au CIUSSS.

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