SANTÉ. Face à «l’inquiétante progression» des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et l’accès limité aux soins et services pour les prévenir et guérir, une médecin de Drummondville a mis tout en oeuvre au cours des derniers mois pour déployer une clinique de santé sexuelle au sein du groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U).
Dès le début de sa pratique, en 2019, la Dre Marie Guillemette a été impliquée en santé sexuelle, au sein du CLSC Drummond.
«J’y ai été sensibilisée à l’importance de cette clinique de proximité accessible et au besoin de sensibilisation et d’éducation à la population en matière de santé sexuelle», expose-t-elle.
Toutefois, en 2022, le ministère de la Santé a décidé de retirer les privilèges (perte des autorisations et de la rémunération) des médecins qui offraient ces services en CLSC. De plus, depuis le printemps 2023, l’accès à la clinique est limité aux jeunes de 15 à 24 ans et la clientèle plus à risque de tous âges (utilisateurs de drogues, travailleurs du sexe, entre autres).
«Je trouve que ça laisse un grand manque à combler. Les patients de 25 ans et plus, ceux ayant des symptômes d’ITSS ou ceux ayant certaines particularités médicales nécessitant une évaluation avant la prescription de contraception n’ont pas accès à des services. Ils sont référés à leur médecin de famille s’ils en ont un, ou sont référés au GAP, ce qui entraîne souvent des délais, se désole la professionnelle. Je trouvais aussi que nos résidents et stagiaires manquaient d’exposition pour devenir à l’aise avec ce genre de consultations. C’était aussi une demande récurrente de leur part.»
L’idée d’ouvrir une telle clinique germait depuis un certain temps dans l’esprit de la Dre Guillemette.
«Dès le refus du ministère d’autoriser nos services en CLSC, j’avais dans l’idée de créer cette clinique au GMF-U. Au départ, les exigences d’assiduité aux GMF par le ministère et la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec) étaient un frein au projet. Par contre, les récents assouplissements visant à permettre la prise en charge de patients orphelins au sein des cliniques ont permis une ouverture au projet», explique-t-elle, soulignant le soutien de son équipe de gestion et de l’infirmière-praticienne spécialisée en première ligne, Sonia Végiard.
Une fois par semaine
Les premières consultations seront réalisées le 11 janvier. Les usagers auront accès aux services suivants les jeudis après-midi : prescription de contraception, dépistage ITSS (avec ou sans symptômes), installation et retrait de stérilet, installation et retrait d’implants contraceptifs ainsi que pap test et test COBAS (VPH).
En plus de leurs 12 750 patients, la douzaine de médecins du GMF-U pourra suivre tous les résidents de la MRC de Drummond, autant ceux ayant un médecin de famille dans une autre clinique que les patients orphelins.
«Les patients qui s’adresseront au GAP ou au CLSC pour ces motifs seront redirigés vers nos services. La clinique s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents – s’ils sont actifs sexuellement, ou s’ils ont eu leurs premières menstruations et désirent une contraception», précise la Dre Marie Guillemette.
La médecin considérait crucial de rendre ce nouveau service accessible à l’ensemble de la population.
«Je trouvais important de contribuer à l’effort collectif et d’offrir ce service à l’ensemble de la population, pour non seulement désengorger l’urgence, mais aussi pour contribuer à diminuer l’inquiétante progression des ITSS sur le territoire du CIUSSS MCQ. Il y a un excès préoccupant de cas d’infections gonococciques et de syphilis infectieuses par rapport aux tendances annuelles antérieures. Ces statistiques montrent l’importance à mon avis de déployer ce service», note-t-elle.
Bien que la clinique ne soit ouverte qu’une demi-journée par semaine, il est envisageable d’ajouter rapidement d’autres plages horaires en fonction de la demande.
Le GMF-U est situé au 555, rue Berol.
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