Une petite victoire pour les garderies non subventionnées

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Par Emmanuelle LeBlond
Une petite victoire pour les garderies non subventionnées
Le Pommier Enchanté, une garderie non subventionnée située à Saint-Majorique, ouvrira lundi prochain. (Photo : Facebook)

FAMILLE. La garderie non subventionnée Pommier Enchanté a vécu une bonne frousse puisqu’elle prévoyait fermer ses portes à compter du 11 mai, incapable d’absorber les pertes financières d’une prochaine ouverture. Vendredi matin, Québec a annoncé qu’il allait octroyer une aide de 22 millions de dollars, permettant à ces services de garde de reprendre du service.

En vue de l’ouverture des garderies, le gouvernement proposait de verser une contribution de 5,95$ par jour, par place. L’aide financière couvrait une partie des coûts fixes. Les services de garde non subventionnés ont rapidement fait face à un mur.

Ce soutien financier n’était pas suffisant considérant que les garderies ouvriraient à 50% de leurs capacités, mentionne Lise Fréchette, directrice générale du Pommier Enchanté.

«Même si on ouvre à 50% de nos capacités, on a besoin d’avoir 100% de notre personnel avec toutes les mesures de désinfection qu’on a. Avec une aide de 5,95$, ça ne couvre pas tous les frais. En faisant mes calculs, j’ouvrais à perte. Ça risquait de nuire à la qualité et au bien-être des enfants qui sont chez nous et de mon équipe de travail», mentionne celle qui avait fait le choix déchirant de fermer sa garderie.

Line Fréchette, directrice générale du Pommier Enchanté. (Photo: Archives)

En tant que vice-présidente de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec (CGPNSQ), Line Fréchette s’est battue avec ses collègues pour «faire bouger les choses». Aujourd’hui, une nouvelle entente s’est conclue avec l’Association des garderies non subventionnées en installation (AGNSI), la CGPSNSQ et le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.

La prime a été augmentée, correspondant à 10,10$ par jour et par place, et ce, jusqu’au 19 mai.

Le vent a tourné en faveur du Pommier Enchanté. «On a refait les calculs. C’est certain que c’est très serré, mais tout le monde va travailler pour que ça fonctionne. On va faire comme on fait habituellement en garderie non subventionnée, on va se servir de notre débrouillardise et notre jus de bras. On va ouvrir notre grand cœur et on ouvre lundi comme prévu», annonce Line Fréchette, avec joie.

La directrice générale avoue que cette annonce représente une petite victoire pour la cause des garderies non subventionnées : «On a démontré notre bonne foi. On a démontré nos chiffres. Il y a eu de l’effort et de la compréhension des deux côtés, soutient-elle. Je suis très contente. C’est un grand pas.»

Soutien des parents

Line Fréchette est heureuse de constater tout le soutien de la part des parents : «Je vous dirais que les parents sont tous derrière nous. Ils nous appuient. Pour eux, la place de leur enfant dans notre garderie vaut autant que dans un milieu subventionné.»

De son côté, Sébastien Leblanc a un fils de quatre ans qui fréquente cette garderie de Saint-Majorique. Au départ, le père de famille a mal digéré la nouvelle. «L’annonce de la fermeture avait une incidence sur beaucoup de parents, dont nous. Ça entraînait qu’on n’amène pas notre plus vieux à l’école primaire. On ne peut pas ‘’déconfiner’’ un, pour confiner l’autre. Aussi, on s’était organisé au niveau du travail et, du jour au lendemain, ça ne fonctionnait plus.»

Sébastien Leblanc a un fils de quatre ans qui fréquente le Pommier Enchanté. (Photo courtoisie)

Le père de famille a tout de suite été interpellé par la situation. «On trouvait ça un peu aberrant, surtout que le ministre de la Famille avait annoncé qu’il allait compenser les services de garde accrédités et non subventionnés. Les deux devaient recevoir une aide financière. C’était comme un recul au niveau de cette décision-là.»

Afin de soutenir les revendications de la directrice générale, Sébastien Leblanc a écrit une lettre ouverture en s’adressant au premier ministre François Legault. Le texte avait aussi été acheminé à deux députés de la région.

Dès qu’il a appris l’ouverture de la garderie, le père de famille s’en est réjoui. Sa mission était accomplie. «Mon fils a très hâte de pouvoir intégrer une routine semi-normale. Il a besoin de retourner dans un milieu qui est stimulant.»

Rappelons que cette aide financière s’ajoute aux 30,5 millions de dollars déjà accordés depuis le début de la crise.

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