ÉDUCATION. En même temps que les Québécois, les commissions scolaires apprenaient que la réouverture des écoles se déroulerait le 11 mai. Les membres du personnel avaient donc une semaine pour «réécrire l’école» à l’ère du coronavirus.
Le 11 mai, plus de la moitié des élèves du primaire dans la MRC Drummond seront de retour sur les bancs d’école. Depuis lundi, les enseignants se préparent à cette rentrée scolaire atypique. La réorganisation aura été tout un défi et le quotidien nécessitera encore de nombreux ajustements.
«On nous a donné une page blanche et nous a demandé de réécrire l’école avec ça», rapporte Patricia Prince, enseignante à l’établissement Cyrille-Brassard.
«On a tout réinventé en très peu de temps», fait savoir Ghislain Rheault, directeur du service des ressources éducatives aux jeunes à la Commission scolaire des Chênes (CSDC). Ce dernier est fier du travail accompli en seulement quelques jours.
Une semaine pour tout changer
Lorsque le gouvernement du Québec a annoncé la réouverture des écoles, l’équipe-école de l’établissement Cyrille-Brassard a vécu une certaine insécurité.
«L’anxiété était palpable la semaine dernière. On se demandait quels élèves on allait pouvoir garder dans nos classes. On les aime d’amour, alors on était déchiré à savoir qu’on devrait faire des choix. Aussi, la semaine dernière, on manquait d’information de la part du ministère de l’Éducation», confie Patricia Prince.
Cette semaine, l’ambiance est tout autre dans cette école de Saint-Cyrille-de-Wendover. «La tension baisse. Tous les jours, on a des rencontres virtuelles et notre force d’équipe ressort. Notre directrice a fait preuve de leadership. Ça nous aide et ça nous rassure», exprime-t-elle.
Les professeurs s’affairent à tout planifier les morceaux de ce casse-tête.
Par exemple, Patricia Prince, enseignante en première année, a séparé les bureaux qui étaient auparavant placés par groupe de quatre. Chaque élève aura accès à deux bureaux dans lesquels il trouvera ses effets personnels et une trousse éducative préparée par Mme Prince.
Même son de cloche dans la classe de Dominic Sauvageau, enseignante à la maternelle, qui a préparé des bacs individuels dans lesquels on retrouve des objets de manipulations pour apprendre les mathématiques, des crayons, des cahiers, des livres, de la pâte à modeler, des blocs Lego, des figurines, etc.
D’un point de vue pédagogique, les professeurs doivent revoir leurs façons d’enseigner et ils ont un défi supplémentaire à relever : rendre l’école intéressante à l’ère du coronavirus, alors que les cours comme l’éducation physique et la musique sont absents de l’horaire et que les dîners ont lieu en classe.
«Pour rendre l’école intéressante, je vais proposer plusieurs projets d’art plastique. Je vais miser sur les moments à l’extérieur et sur les discussions de groupe. Je vais aussi organiser des jeux à distance, comme le jeu du chef d’orchestre, et je vais utiliser le tableau numérique pour faire des activités interactives», explique Mme Sauvageau.
«Les professeurs d’éducation physique préparent des activités pour rendre les récréations ludiques et agréables, tout en respectant la distanciation.
Pour ma part, je veux garder une certaine routine, car c’est sécurisant. Normalement, nos façons d’enseigner s’appuient sur des pratiques efficaces selon des recherches. Il va falloir adapter nos façons de faire et user de créativité. Je pense que la relation est primordiale entre un élève et son enseignant et il va falloir axer sur cette relation pour motiver nos jeunes. Tout ce que je veux, c’est qu’ils partent le cœur léger à la fin de la journée», termine Patricia Prince.