Quinze bureaux par classe : «Ça va rentrer serré»

Quinze bureaux par classe : «Ça va rentrer serré»
Dans la classe de Patricia Prince à l'école Cyrille-Brassard, il y a un élève pour deux bureaux. (Photo : Erika Aubin)

ÉDUCATION. Depuis lundi, les enseignants de la Commission scolaire des Chênes (CSDC) mènent un branle-bas de combat pour organiser leur classe afin qu’elle respecte les mesures de distanciation physique imposées par le gouvernement. 

Parmi les nouvelles règles, les locaux doivent accueillir un maximum de 15 bureaux, tout en tenant un espace de deux mètres entre chaque place.

À la CSDC, 55 % des élèves du primaire retourneront sur les bancs d’école lundi prochain et ce pourcentage de présence varie selon les milieux.

«De prime abord, on semble être capable de respecter le fameux deux mètres de distance entre les bureaux, mais ça va rentrer serré. Dans certains milieux, 15 bureaux par classe, ça ne rentre pas», exprime Guy Veillette, président du syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville. Ce dernier se soucie de la santé de ses membres et du respect des mesures exigées.

«Il y a quelques écoles où ça va être plus serré. Le plan A, c’est que tous les élèves restent dans leurs institutions. On évalue présentement si on devra en relocaliser certains, mais si oui, ce ne sont que des cas isolés. On n’a pas de problèmes majeurs», explique Ghislain Rheault, directeur du service des ressources éducatives aux jeunes à la CSDC.

Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé la construction de deux nouvelles écoles primaires à Drummondville. Bien avant la pandémie, le besoin d’espace était un enjeu de premier ordre.

Une organisation méticuleuse

L’enseignante Patricia Prince raconte de quelle façon l’école Cyrille-Brassard a revu l’organisation des classes «qui débordent» en ce temps de pandémie.

«On a réussi à placer les élèves dans d’autres groupes, bien souvent du même niveau. Personne ne sera obligé de changer d’école. Par contre, certains étudiants de quatrième année iront dans une classe de cinquième», raconte-t-elle.

Patricia Prince assure que les écoliers qui seront envoyés dans une nouvelle classe ont été méticuleusement sélectionnés.

«On garde les élèves vulnérables — ceux qui démontrent plus d’anxiété ou qui ont des mesures d’aide — dans leur classe respective. Si une classe déborde, on choisit les plus forts et les plus autonomes pour aller dans un autre groupe. Pour ma part, je n’ai pas eu à faire ce choix, car j’ai 9 élèves sur 19 qui seront de retour lundi», souligne-t-elle.

Une routine transformée

Cette rentrée scolaire n’aura rien d’ordinaire pour les élèves du primaire. Ils retrouveront une école complètement transformée et leur routine sera bouleversée pour faire place aux mesures sanitaires.

Le matin, ils devront se laver les mains à une station de désinfection avant d’entrer dans la classe.

À l’école Cyrille-Brassard, les entrées et sorties des locaux seront contrôlées. «Les élèves auront un numéro et ils sortiront chacun leur tour. Ils n’iront plus à leur crochet, qui leur sert de vestiaire. Ils vont mettre leur manteau sur leur chaise et leur lunch sous leur bureau. Également, ils ne repartiront pas le soir avec un sac à dos», explique Mme Prince.

Dans cette école, les enfants auront une récréation à l’extérieur en avant-midi et l’heure du dîner se déroulera à leur bureau, conformément à la demande du ministère.

Au moment d’écrire ces lignes, cela faisait trois jours que le personnel de l’école Cyrille-Brassard réorganisait l’espace et l’ensemble du matériel scolaire, qui ne pourra plus être partagé par les tout-petits.

Le reste de la semaine sera nécessaire pour planifier la pédagogie. Qu’est-ce que les professeurs enseigneront et de quelle façon? Cela reste à voir.

Les fontaines d’eau ont été condamnées à l’école Cyrille-Brassard. Les enfants doivent apporter leur bouteille d’eau.
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