À 93 ans, il s’entraîne toujours

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Par Marilyne Demers
À 93 ans, il s’entraîne toujours
Clément Melançon s’entraîne trois fois par semaine. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Clément Melançon pourrait bien avoir trouvé la fontaine de Jouvence, lui qui s’entraîne toujours trois fois par semaine à l’âge de… 93 ans!

Cet automne, il franchira les portes du Drummond Gym pour une trentième année. Il s’est mis à l’entraînement lorsqu’il a célébré son 63e anniversaire, pour garder la forme. Visiblement, les résultats ont été positifs. «Je ne voulais pas avoir de courbatures», fait-il savoir.

Soudeur de profession, il a dû prendre sa retraite plus tôt que prévu à la suite d’un accident de voiture qui l’a alité pendant des mois. Plusieurs l’auront peut-être croisé par la suite, alors qu’il était concierge aux écoles Chabanel et Christ-Roi. C’est d’ailleurs à vélo qu’il s’y rendait.

Il y a quelques années, il prenait relâche du gym durant la saison estivale pour pédaler. Tel un ours qui hiberne, il regagnait la chaleur – ou plutôt la sueur – de la salle d’entraînement à la saison froide.

Inscrit depuis l’ouverture du Gymnase Drummond en 1990, Clément Melançon a conservé ses toutes premières cartes de membres.

Sa divise – qu’il a empruntée au Club de l’âge d’or Drummondville-Sud – est «Si tu ne veux pas rouiller, il te faut grouiller, dit-il, tout en prenant soin de bien rouler chacun des «r». J’ai mis ça en pratique et je n’ai pas lâché.»

Il se plaît d’ailleurs à le répéter à ceux qu’il croise durant son entraînement, lui qui connaît bon nombre d’utilisateurs. Avec ses yeux bleus pétillants et son sourire contagieux, difficile de ne pas l’écouter. «Il n’y a pas une fois que je viens ici sans qu’une personne me dise de ne pas lâcher. Ils ne connaissent pas mon nom, mais ils savent que je suis le doyen.»

Mais attention, sous ses chandails aux couleurs de diverses compétitions se cachent un farceur redoutable. «Mes enfants me donnent souvent leurs chandails de marathons et de triathlons. Je les mets pour m’entraîner. Les gens pensent que c’est moi qui les ai faits et je leur fais accroire que oui, rigole-t-il. Moi? À mon âge, faire un marathon? Je l’ai emprunté!»

M. Melançon effectue 20 minutes de vélo stationnaire, 10 minutes de tapis roulant, puis une heure de musculation. «Je ne charge pas trop, je ne veux pas briser les appareils», lance à la blague le sympathique nonagénaire.

Sa motivation? «Le côté social! Ici, on rencontre des gens. Qu’est-ce que je ferais à la maison?», questionne l’homme de 93 ans qui, la veille, a appris à la suite d’un rendez-vous avec un optométriste qu’il pouvait conserver son permis de conduire. «Merci mon Dieu! Si je perdais mon permis, je ne pouvais plus venir m’entraîner!», lance-t-il.

On peut voir le Drummondvillois s’entraîner en après-midi, où les aînés sont plus nombreux également. «M. Melançon est un véritable modèle. De nos jours, c’est facile d’avoir des excuses pour ne pas s’entraîner. De le voir continuer après toutes ces années, à son rythme, c’est très inspirant. Et s’il choisit de s’abonner encore ici, c’est qu’il a développé un fort sentiment d’appartenance au fil des ans», souligne François Deshaies, copropriétaire du Gymnase Drummond.

Gageons que Clément Melançon n’est pas prêt de ranger ses espadrilles de si tôt!

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