Waste Management en mode séduction auprès des citoyens

Waste Management en mode séduction auprès des citoyens
WM est un site d’enfouissement situé à Drummondville, dans le secteur Saint-Nicéphore. (Photo : Photo d'archives, Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Waste Management (WM) ne s’en est pas caché : la journée portes ouvertes du site d’enfouissement avait comme objectif de répondre aux questions des citoyens inquiets. L’entreprise, qui gère les matières résiduelles, souhaite à nouveau poursuivre ses activités, dont l’exploitation de la phase 3B.

Une tournée du site en autobus, qui durait plus d’une heure, était à l’horaire des visiteurs, ce samedi. Pendant le trajet, ces derniers n’auront pas eu la chance de voir l’endroit précis où les camions jettent les matières résiduelles.

Aucun déchet en vue… WM s’est plutôt concentré à mettre de l’avant les différentes infrastructures qui se trouvent sur le terrain, telles que les serres de tomates alimentées au biogaz, la centrale électrique, la station d’épuration du lixiviat, pour ne nommer que celles-ci.

Si certaines personnes avaient simplement envie de comprendre où vont leurs déchets, d’autres ont participé à la visite pour des raisons plus politiques.

«Je me questionne à savoir pourquoi ils font ça aujourd’hui. Si les journées portes ouvertes ont lieu précisément quand WM veut poursuivre ses activités, ça devient de la propagande auprès des citoyens», soulève le citoyen Stéphane Bernier.

L’entreprise n’avait pas fait de journée portes ouvertes depuis 2012.

Rappelons qu’en 2013, WM avait aussi l’intention de poursuivre ses activités et que la Ville a tenu un référendum à ce sujet. Le projet de WM n’avait pas fait l’unanimité après de la population, mais le ministère de l’Environnement de l’époque, Yves-François Blanchet, avait pris une décision différente.

Opération séduction

Somme toute, WM aura réussi son pari de séduire les Drummondvillois. Plus d’une centaine de visiteurs se sont rendus à la journée portes ouvertes.

Questionnés par L’Express, ils avaient presque tous un discours positif quant aux activités de WM.

«Tant qu’il y aura des déchets, ça prend des endroits comme ici alors aussi bien avoir une entreprise qui se soucie de l’environnement», lance un citoyen.

«Ça me tient à cœur parce que je réside dans le domaine du Faisan. Je voulais savoir quel est l’impact environnemental du site d’enfouissement. WM devrait faire plus souvent des journées comme cela et les gens comprendraient tout ce que l’entreprise met en place pour notre bien-être», rapporte Monique Desmarais.

Depuis 2006, WM travaille en étroite collaboration avec GARAF, un programme particulier en environnement et conservation de la biodiversité offert à l’école Jean-Raimbault.

«Ce n’est pas joyeux un site d’enfouissement, mais c’est un mal nécessaire. L’approche de WM est bonne. Par exemple, quand on leur soumet des recommandations, ils les écoutent puis ils corrigent la situation. Le GARAF ne s’associe jamais avec des entreprises qui ne respectent pas nos valeurs environnementales», raconte Pablo Desfossés, fondateur du GARAF et enseignant.

D’ailleurs, WM a fait l’acquisition d’une maison qu’elle rénove afin de la transformer en un véritable site d’apprentissage pour supporter les étudiants du GARAF.

Des infrastructures au profit de la planète

Les fameuses serres de tomates exploitées par les Productions horticoles Demers et alimentées par les biogaz des déchets qui se décomposent n’ont plus de secrets pour personne.

Outre cela, WM, qui accueille des déchets provenant de l’Estrie, de la Rive-Sud de Montréal et du Centre-du-Québec, a plusieurs autres infrastructures qui ont comme objectifs de réduire l’empreinte écologique ou encore diminuer les impacts du site pour les voisins.

Alexandre Brunet et son oiseau de proie.

Par exemple, Alexandre Brunet entraîne des animaux de proies, qui ont comme seule mission d’effaroucher les goélands, sans les blesser, pour que ceux-ci quittent l’endroit.

Également, WM a mis sur pied une centrale électrique. L’électricité, vendue à Hydro-Québec, est produite avec le biogaz capté sur le site.

Des installations ont été mises en place afin de traiter le lixiviat, grâce à un processus biologique par bactéries. «On s’assure que l’eau qui passe à travers les déchets soit ramassée et traitée pour ne pas qu’elle contamine la nappe phréatique», explique Simon Mercier, directeur des opérations. Ensuite, l’eau est rejetée dans le système d’égout de la Ville et traitée à nouveau par l’usine de traitement des eaux usées, avant d’être rejetée dans la rivière Saint-François.

Une installation permettant de traiter le lixiviat.

«La pièce maîtresse de notre système de contrôle environnemental est la couche de protection, formée par des matériaux naturels et géosynthétique installés afin d’imperméabiliser le fond des cellules et ainsi retenir le lixiviat», ajoute M. Mercier. Les cellules sont les endroits où les déchets sont enfouis.

«J’ai déjà travaillé comme opérateur de machinerie lourde sur un site d’enfouissement et j’en ai appris plus avec la visite d’aujourd’hui. Il y a certaines choses que le site où je travaillais faisait comme ici», explique Serge Lafrance en se référant à la couche de protection au sol ainsi que le traitement du lixiviat.

À la fin de la visite, WM recueillait les commentaires des participants à propos de leur projet de phase 3B et à savoir s’ils ont apprécié la journée.

La phase 3B en bref

La superficie de la phase 3B est de 43 hectares. Elle est située au nord-ouest de la propriété, dans un secteur isolé et à l’opposé des résidents du domaine du Faisan. WM a fait une demande auprès du ministère de l’Environnement afin de poursuivre ses activités. L’entreprise ne sait pas quand elle obtiendra une réponse.

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