Drummondville, première ville gagnante de la coupe des Champions

Drummondville, première ville gagnante de la coupe des Champions
Drummondville avait remporté les grands honneurs du Tournoi international pee-wee de Québec. (Photo : archives L'Express)

(NDLR) Dans le cadre de la sortie du livre La partie n’est pas terminée : l’épopée du plus grand tournoi de hockey pee-wee au monde, L’Express propose une série des textes sur des équipes et des hockeyeurs drummondvillois qui ont marqué le Tournoi international pee-wee de Québec.

HOCKEY. Depuis maintenant 30 ans, la coupe des Champions est remise à la meilleure équipe du Tournoi international pee-wee de Québec. Au fil des ans, des formations provenant de partout dans le monde ont réussi à s’approprier le prestigieux titre, mais peu se rappellent que c’est une équipe de Drummondville qui l’a remporté lors de son inauguration, en 1989.

Pouvant compter sur des joueurs et entraîneurs de qualité, la formation pee-wee AA de Drummondville avait réussi un «sans-faute» lors de la 30e édition du Tournoi international pee-wee de Québec.

Parmi ceux-ci, on retrouve les ex-joueurs Hugo Turcotte et Pierre Théberge, de même que l’instructeur Gerry Lambert. Ces derniers ont d’ailleurs tous accepté de replonger dans leurs souvenirs de hockey mineur à l’occasion d’une entrevue téléphonique avec L’Express.

La meilleure équipe au Canada

Pour Gerry Lambert, il n’y a aucun doute : la formation qui a représenté la ville de Drummondville en 1989 est l’une des plus belles équipes qu’il a eu la chance de diriger, et ce, en plus de 20 ans de carrière à titre d’entraîneur. «Jean-Pierre Éthier et moi avions tout un groupe de joueur! Je n’enlève rien aux autres équipes que j’ai dirigées, mais des gangs comme ça, ça ne passe qu’une seule fois dans une vie de coach», a-t-il affirmé fièrement.

En fait, cette année-là, le duo d’instructeurs des Voltigeurs de Drummondville savait, avant même de se présenter à Québec, qu’il avait une chance de remporter les grands honneurs, allant même jusqu’à dire qu’ils avaient probablement la «meilleure équipe pee-wee au Canada».

Force est d’admettre, 30 ans plus tard, qu’ils pouvaient compter sur toute une machine de hockey, alors que pas moins d’une douzaine de joueurs de cette équipe s’est alignée, quelques années plus tard, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Toutefois, comme le raconte Pierre Théberge, le succès des Voltigeurs n’est pas venu du jour au lendemain. «Ça faisait six ans qu’on jouait ensemble et on se connaissait très bien! Nous étions vraiment disciplinés et nous avions un bon système de jeu que les entraîneurs avaient instauré. Personne ne jouait seul et la chimie était incroyable», a-t-il expliqué.

Une victoire inoubliable face aux Russes

Lors de la finale de la coupe de Champions, l’équipe drummondvilloise avait défait les Rangers de New York par la marque de 3 à 2.

Toutefois, lorsque questionnés à savoir quel match les a le plus marqués, les anciens membres de l’équipe ont tous été sans équivoque : «c’est celui face aux Russes», ont-ils répondu.

En fait, avant de se frotter à la formation new-yorkaise, les Drummondvillois avaient dû disputer, quelques heures plus tôt, le match de demi-finale face aux puissants représentants soviétiques.

Hugo Turcotte. (Photo d’archives, L’Express)

Débarquée en Amérique du Nord en pleine Guerre froide, cette équipe avait terrorisé ses adversaires tout au long de la semaine, l’emportant par des marges écrasantes. «Les Russes avaient massacré toutes les autres équipes avant nous. Honnêtement, je ne crois pas que personne ne s’attendait à nous voir gagner», se rappelle Hugo Turcotte.

«Ils (les Russes) étaient tellement dominants et tellement confiants. C’est clair qu’ils ne s’y attendaient pas non plus», ajoute quant à lui Pierre Théberge.

Au final, la domination avait été toute drummondvilloise dans cette rencontre qui s’était soldée par une victoire de 7 à 1, laissant place à une scène euphorique au Colisée de Québec. «Nous avons contrôlé le jeu pendant tout le match et on a fini par gagner. L’ambiance était incroyable! C’était vraiment impressionnant, surtout pour des jeunes de 12 ans», raconte Hugo Turcotte qui a ensuite poursuivi son parcours jusqu’aux rangs universitaires et semi-professionnels dans la Ligue nord-américaine de hockey. D’ailleurs, M. Turcotte reste, à ce jour, l’un des seuls joueurs à avoir remporté le Tournoi pee-wee de Québec deux années consécutives.

Pour sa part, Pierre Théberge avoue que ce moment restera gravé dans sa mémoire à tout jamais. «Quand j’y repense, j’en ai des frissons! C’est comme si c’était hier. C’est la plus belle expérience que j’ai vécue en tant que joueur de hockey. Ça ne pouvait pas être mieux que ça», a-t-il confié avec émotion.

Un habitué du Tournoi pee-wee de Québec

Au fil des ans, Gerry Lambert est devenu un fidèle participant au Tournoi international pee-wee de Québec. Après avoir mené cette équipe aux grands honneurs, il a continué à diriger son fils jusqu’aux rangs midgets, après quoi il est revenu entraîner dans son niveau favori, le pee-wee AA, pendant une dizaine d’années.

Ce faisant, il a eu la chance de participer au tournoi à plus de douze reprises. D’ailleurs, le vétéran instructeur avait une routine bien particulière avant de disputer le premier match de la compétition. «Pour les jeunes, c’est vraiment impressionnant. Avant de jouer, je disais aux joueurs de s’asseoir dans les estrades et de regarder à quel point c’est gros. Je voulais qu’ils comprennent l’envergure du tournoi et qu’ils sachent à quoi s’attendre», a expliqué celui qui, au fil des ans, a entraîné des joueurs comme Mathieu Perreault, Alex Bourret et Maxime Boisclair.

Ayant mis un terme à sa carrière d’entraîneur en 2005, Gerry Lambert gravite toujours dans le monde du hockey, mais, cette fois-ci, à titre de spectateur. «Aujourd’hui, je suis à la retraite et je vais voir jouer mes petits-fils et j’adore ça!».

Même s’il ne s’ennuie pas particulièrement du coaching, il avoue qu’il est difficile de ne pas prodiguer ses conseils aux entraîneurs. «Mon gendre dirige deux équipes et il m’arrive de lui faire des suggestions de temps à autre, toujours dans le but de l’aider. J’aime partager mon expérience et il m’écoute, la plupart du temps», a-t-il poursuivi sur un ton humoristique.

Ainsi, 30 ans plus tard, aucun membre de cette équipe n’aura joué dans la Ligue nationale de hockey, ce qui ne les empêche toutefois pas de pouvoir se vanter d’avoir été les premiers récipiendaires de la coupe des Champions. «Souvent, je revois les joueurs de cette équipe et ils n’en reviennent pas encore. Des équipes comme ça, ça passe juste une fois! Pour nous tous, ce sont des souvenirs impérissables», a conclu M. Lambert.

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