Un coup d’œil sur «Mille mots d’amour»

Un coup d’œil sur «Mille mots d’amour»
Karine Vanasse. (Photo : Photo Julie Artacho)

Par Jean-Claude Bonneau

C’est le 18 janvier dernier que s’est déroulé, dans le cadre de l’exposition thématique itinérante Marilyn/la renaissance d’une icône qui prend place à la galerie de la Maison des arts Desjardins, le lancement officiel du 10e coffret Mille mots d’amour des Impatients.  

En même temps, la section drummondvilloise des Impatients lançait sa campagne de financement 2018, sous le thème «J’offre l’amour à ceux qui l’attendent».

Par la vente du coffret Mille mots d’amour et par d’autres activités qui seront mises en place, la section locale des Impatients s’est fixé un objectif de 25 000 $ pour sa campagne de financement.

Les gens intéressés à appuyer la cause des Impatients peuvent se procurer le 10e coffret, au coût de 39,95 $ chez Renaud-Bray. Une édition numérique est également disponible au coût de 24,95 $. Qui plus est, une signature de livres aura lieu le samedi 10 février, de 14 h à 16 h chez Renaud-Bray des Promenades Drummondville. À ce moment-là, le public pourra rencontrer les auteurs Patrick Senécal, Kim Thuy et Alain Labonté.

Toujours dans le cadre de cette campagne de financement, les personnes intéressées peuvent également se procurer une série de quatre coffrets (le 10e tome et trois anciens coffrets) au coût de 150 $. Un reçu aux fins d’impôt de 100 $ sera émis pour les donateurs.

Des dizaines de personnalités ont décidé d’appuyer la cause des Impatients et ont accepté d’écrire des lettres «d’amour» que l’on retrouve dans le 10e coffret. Cette semaine, pour vous donner un aperçu du contenu de ce coffret, nous vous proposons trois lettres inédites, des lettres écrites par Fred Pellerin, Isabelle Boulay et Karine Vanasse qui sauront certainement retenir votre attention.

Quelque part, entre vous et moi (lettre de Karine Vanasse)

Je pense à vous alors que je me sentais totalement détachée…

Généralement, ça se passe plutôt dans l’avion. De retour de l’«ailleurs» et sur le point de rentrer à la maison, je me mets à oser les mots que je ne vous ai peut-être pas assez dits ou du moins, pas dans cet ordre ni avec la simplicité qu’ils ont soudainement. Les phrases s’enchaînent, comme si elles étaient destinées à être trouvées, flottant au milieu de l’océan, et par la suite remises à leur destinataire comme dernière preuve d’un au revoir. Pourtant, je me rends toujours à destination sans que ces lignes écrites, beaucoup plus douces que nos discussions occasionnelles des dernières années, ne se rendent à vous.

Qu’arriverait-il si ces sentiments écrits dans les airs, à un moment où les mots et moi sommes en suspens, étaient libérés de leur feuille ? Si je décidais en descendant de l’avion de fabriquer une enveloppe et d’y mettre ces lignes d’amour brouillon ? S’il vous arrivait un mardi matin de lire ces pages, est-ce que cela changerait quelque chose entre nous ? Est-ce que ces mots remplis d’espoir seraient véritablement une ouverture sur nos blessures ?

Au retour de chacun de mes voyages, je rapporte avec moi un cahier de notes. En les feuilletant, je m’aperçois sans surprise que la chute du récit est toujours la même, trace de cette dernière page écrite au retour, dans l’avion…

Alexis, Élodie, Vincent, Papa, Maman, je vous aime.

Chère ma tante Adrienne (lettre d’Isabelle Boulay)

Quand je pense que je suis en train de t’écrire alors que tu ne savais même pas lire… pas d’un point de vue académique en tout cas… mais, pour lire dans mon cœur de petite fille, personne ne lisait mieux que toi.

Quand mon frère Jean-François m’a téléphonée pour me dire que tu étais «sur tes derniers milles», je n’y croyais pas… C’était quelques jours après ton anniversaire où tu te portais bien. J’ai tenté par tous les moyens d’arriver le plus vite possible jusqu’à toi, mais je suis arrivée trop tard… J’aurais tant voulu pour cette fois te couvrir de bienveillance, comme tu l’avais si souvent fait pour moi. Peut-être as-tu voulu encore une fois me protéger, m’épargner…

Aujourd’hui, quand je pense à toi, j’ai des larmes de joie. J’entends toujours tes éclats de rire, je me rappelle des secrets que nous partagions, je te revois prêter main forte aux autres et déployer tout ton cœur pour nous rendre les plus heureux possible.

Tu croyais en Dieu, au paradis. Chaque soir, tu venais m’attendre après mes répétitions de piano et nous allions à la messe. Et moi, ce qui m’intéressait le plus, ça n’était pas tant l’office que de pouvoir me blottir contre toi. Après, tu descendais la côte et tu allais «veiller» à l’hôtel Tanguay. Tu faisais ta vie de «vieille fille»!!!

Je voulais juste te dire que si jamais le paradis existe, j’espère que je devinerai au loin ta démarche si unique et que tu seras la première à me tendre la main avec ton beau regard bleu et ton immense sourire comme quand j’étais petite et que mon paradis je le rencontrais chaque fois que je poussais la porte de chez-toi…

Avec mon Amour éternel,

Marie (lettre de Fred Pellerin)

Mes respirures

Mes graines et mes ivresses

À me relever le soleil

Dans les enfargements du monde

J’y croyais pas

Fred Pellerin

Qu’on pouvait grandir encore

Trois pommes sur mes épaules

Et je vois déjà plus loin

À filtrer le jour

Par de grands yeux neufs

Pour rénover la lumière

La neige est rose

Les fées existent

Je le sais

Elles m’appellent Papa.

 

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