Démarrer un vignoble à Drummondville, pourquoi pas ?

Démarrer un vignoble à Drummondville, pourquoi pas ?

AGRICULTURE. Démarrer un vignoble biologique dans la campagne drummonvilloise : c’est ce qu’ont décidé Richard Messier et Jacinthe Morissette en 2011.

«Nous aurions pu partir une autre culture plus commune, c’est vrai. Mais c’est un beau défi»,  estime Richard Messier. Le Domaine est ouvert à la vente depuis 2014, et toutes les vignes sont cultivées de façon biologique.

Étonnement, Drummondville se situerait dans une sorte de bulle plus chaude par rapport aux alentours. «Il y a quelques jours de chaleur de plus ici qu’à Nicolet ou dans les Cantons de l’Est, par exemple. Ce n’était pas un mauvais endroit pour débuter», explique le vigneron. Le couple souhaitait d’ailleurs s’établir à Drummondville à la base. «Ça a bien adonné.»

D’après ce dernier, être le seul à offrir un produit dans une région est à la fois un avantage et un inconvénient. «Lorsqu’on est plusieurs, c’est sûr qu’il y a une certaine compétition. Toutefois, le désavantage, c’est que lorsque les gens se disent qu’ils vont aller visiter un vignoble, ils ne pensent pas naturellement à aller à Drummondville. C’est moins connu», explique celui qui a grandi dans le milieu agricole.

Et dans un monde où la plupart des tablettes sont habitées par des vins provenant d’Espagne, de France ou d’Australie, Jacinthe Morissette estime que le produit québécois n’a toutefois rien à leur envier. «On ne peut pas comparer. C’est du vin québécois, ce n’est pas pareil. Les cépages ne sont pas les mêmes», affirme la dame d’un ton convaincu.

Toutefois, les deux entrepreneurs ont remarqué un engouement grandissant pour les produits locaux. «C’est un petit peu du missionarisme, mais de moins en moins. L’intérêt est très présent, et nous avons vraiment eu une progression dans les dernières années.»

«L’expertise est plus développée, on connaît mieux les cépages. Ça aide ! De plus, plus la vigne mature, plus le vin sera de qualité», explique Jacinthe Morissette.

On dénombre environ une dizaine de vignobles biologiques au Québec, mais plus le temps avance, plus la popularité du bio vient donner un petit coup de pouce au Domaine des 3 fûts. «Nous avons démarré cela de cette façon par conviction personnelle, mais on s’est rendus compte que la demande était là également», remarque Richard Messier.

Éventuellement, le Domaine des 3 fûts espère produire une bouteille de vin par plant. «Cela prend plusieurs années et cela dépend d’un paquet de facteurs qui ne sont pas nécessairement contrôlables, mais ce serait l’objectif qu’on voudrait atteindre.»

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