Quand l’art célèbre les femmes

Quand l’art célèbre les femmes
Christine Gagné et ses dames.

Quelques jours après la Journée des femmes, voilà que plusieurs artistes leur consacraient un bel hommage à travers leurs créations, au Symposium des Arts, qui se tenait du 10 au 12 mars, aux Promenades Drummondville. Des hommes et des femmes ont placé la gente féminine au cœur de leur création. Certains les a immortalisées d’instinct, d’autres ont délibérément souhaité lui rendre hommage. Des femmes, pour la plupart, Diane Girard, Christine Gagnon, Christine Gagné, Renée-Rose P. Martineau, et un homme, Claude Lépine.

La femme vue par l’homme

Commençons par lui. Ce peintre de Saint-Sauveur autodidacte l’avoue sans trop hésiter: les personnages féminins qui prennent place sur ses toiles lui ont grandement été inspirés par sa mère.  Parmi ses toiles, on retrouve une série de portraits donnant suite à Madame, sa première œuvre. «Pour créer ce personnage, j’ai puisé dans le passé de ma mère, qui était une coutière professionnelle hors-pair et qui, pour elle, chaque robe confectionnée devenait magique», explique l’artiste.

Son style quelque peu naïf est souvent qualifié de semi-figuratif. Peu importe, la signature de l’artiste se distingue grâce à la singularité cubique avec laquelle il dessine ses femmes et qui n’est pas sans rappeler celle de Picasso. Les femmes de Lépine sont toutefois dotées d’un troisième œil. Il ne sait pas comment l’expliquer; il agit par instinct.

Ses peintures sont étonnantes, mais fort plaisantes à découvrir, pour peu qu’on s’y arrête.

Le romantisme au féminin

Les femmes de Diane Girard, une peintre de Québec, sont dessinées dans un style nettement plus romantique. La finesse de leur corps, la beauté de leurs traits et les couleurs chatoyantes qui les enveloppent attirent vite l’attention des visiteurs. Que des femmes sur les murs de son stand. «Je viens d’une famille de femmes et j’ai moi-même trois filles», lance à titre d’explication cette autodidacte qui s’était d’abord orientée en graphisme puis vers la mode.

Elle peint depuis l’âge de 11 ans, l’époque où elle avait étudié la technique de peinture rapide et qu’elle a vite délaissée pour trouver quelques années plus tard son propre style. «Je pense que c’est notre personnalité que l’on peint. Moi, j’aime que ce soit calme, doux, feutré et j’aime aussi ce côté des femmes chaleureuses, coquettes et séductrices, tout en demeurant naturelles», ajoute-t-elle.

Ses femmes sont magnifiques. Qu’ajouter sur leur beauté sinon qu’elle prend toute la place sur ses grands tableaux? Des œuvres à admirer en personne.

Sans visage

L’univers féminin de Christine Gagnon étonne. Ses femmes sont sans visage. Avec leur chevelure flottant au vent, et leur allure s’harmonisant à la nature, elles affichent une liberté certaine. Cet anonymat, l’artiste de Saint-Jérôme l’a délibérément voulu ainsi. «On a tous un passé qui fabrique ce que l’on est et la façon dont on voit le monde. On est teinté par nos expériences. Elles ont toutes un visage. C’est le regard du spectateur qui diffère», explique la peintre.

L’artiste Gagnon affirme travailler sur un mode instinctif. Elle créa sa base à l’aide d’une pâte qui devient le mortier sur lequel elle peint ensuite. «C’est le mortier qui décide de la femme qui sortira», indique-t-elle.

La féminité amérindienne

Dans la grande allée centrale du centre commercial, une autre artiste attire l’attention. Renée-Rose P. Martineau, une femme aux multiples origines amérindiennes, qui exploite sa culture comme elle le sent, ce qui implique un hommage à la nature.

L’artiste couche ses femmes directement sur des tableaux de bois à l’aide de la peinture et des pastels, qui cohabitent ensemble. Au-delà des portraits féminins, on perçoit distinctement la planche de bois utilisée. Ses œuvres artistiques se démarquent du lot, si bien que cette Lévisienne expose désormais à l’étranger.

Son porte-folio affiche deux expositions dans des galeries d’art de New York et le Louvre (de Paris) s’y ajoutera en 2018 puisque l’artiste fait partie de la délégation canadienne qui exposera des œuvres du 6 au 10 décembre prochain au Carrousel du célèbre musée français.

La femme sculptée

Parmi les artistes remarquables, se trouve la sculpteure Christine Gagné. Cette Mirabelloise qui sculpte depuis plus de 20 ans possède de véritables mains magiques. Son art, elle l’a appris d’une formation à l’autre durant les neuf années qu’elle a vécues à Los Angeles.

Les différentes techniques qu’elle a apprises lui permettent de créer depuis 25 ans des œuvres extraordinaires. Des œuvres aux formes délicates, qui rendent bien hommage aux femmes qu’elles a choisi de mettre en valeur en bronze, en terre cuite et aussi en peinture.

Pourquoi des femmes? «Probablement parce que mes œuvres sont des extensions de moi-même, de mes états d’âmes», répond-t-elle spontanément.

N’empêche que les personnages féminins qu’elle choisit de mettre en forme ont une personnalité bien à eux, comme Pélé, la déesse hawaïenne qui régit la création des éclairs, des volcans et du feu. Une déesse encore vénérée en 2017, assure la sculpteure.

La sculpteure n’expose pas ses œuvres dans les galeries d’art. Produire Pélé lui coûte 4000 $ et elle la revend  9 500 $. Un galeriste exige la moitié du prix de vente, ce qui lui reviendrait au prix de la production. C’est ainsi que Mme Gagné s’est tourné vers les événements de type symposium comme celui de Drummondville où elle rencontre des tas de gens émerveillés par ses oeuvres.

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