Partir chez des inconnus, et les accueillir chez soi

Partir chez des inconnus, et les accueillir chez soi
Sophy Lanoie et une amie de Belgique

VOYAGE. La plateforme Couchsurfing existe depuis déjà plusieurs années, et permet à des voyageurs sans le sou de se loger. Deux femmes racontent leurs expériences avec le site, à l’extérieur du pays… et à Drummondville.

Drummondville n’étant pas une destination touristique digne d’Amsterdam ou de Paris, les demandes locales se font plutôt rares. «Les demandes viennent surtout de voyageurs québécois qui passent dans le coin et qui ne veulent pas payer trop cher pour une chambre d’hôtel», raconte Fanny Collette, une dame de 60 ans qui est sur le site depuis six ans.

Toutefois, cela peut varier en fonction des événements. «Pendant le Festival de la poutine, j’ai reçu deux demandes d’hébergement de gens qui venaient de l’extérieur du pays. Ils venaient exclusivement pour ça. Ça m’a étonnée!», s’exclame Sophy Lanoie, une voyageuse qui accepte aussi d’héberger des gens ici. Comme quoi la formule des Trois Accords a des répercussions un peu partout…

Pour les deux Drummondvilloises, le site a été un gros coup de cœur. «J’y ai fait des belles rencontres, des gens avec qui je suis encore amie aujourd’hui. C’est une expérience très positive», affirme Mme Collette. Et elles ne sont pas seules : quelques 460 Drummondvillois proposent de prêter leur canapé à des voyageurs venus d’un peu partout, et probablement encore plus l’utilisent à l’extérieur du pays.

Sophy Lanoie a voyagé seule à quelques reprises : chaque fois, elle utilise le site Internet pour se loger ou simplement pour faire des rencontres. «On peut faire des recherches de voyageurs qui vont aux mêmes endroits que soi, dans les mêmes dates. Ça devient donc possible de se rencontrer et de passer un peu de temps ensemble. J’ai voyagé seule, donc c’était intéressant d’avoir de la compagnie, et ça nous permet d’avoir accès à des lieux moins touristiques.»

La rencontre qui l’a le plus marquée est sans conteste celle d’un octogénaire de Floride, qui accueille des Couchsurfeurs chez lui pour adoucir la solitude. «Il est tellement gentil, et extrêmement généreux. C’est un peu comme mon grand-papa!»

À 86 ans, l’homme a même décidé de partir, son triporteur à l’arrière de sa fourgonnette, pour un petit tour au Canada l’été dernier. «Il est venu à Drummondville parce qu’il me connaissait. Je lui ai fait faire un petit tour du parc Woodyatt et je l’ai amené au Festival de la poutine. C’est vraiment fou!», se remémore Sophy Lanoie avec un grand sourire et un éclat de tendresse dans le regard.

N’est-ce pas un peu risqué de rester chez des inconnus ou de les accueillir chez soi? «Pourquoi avoir peur? Je prends pour acquis que ce sont des gens qui aiment les gens, qui n’ont pas beaucoup de sous mais qui sont honnêtes. Il faut faire confiance et y aller avec notre impression. On rencontre tellement de bonnes personnes», croit fermement Fanny Collette.

Sophy Lanoie abonde en ce sens. «C’est très important de lire les références disponibles sur les gens, c’est le seul moyen de savoir un peu à qui on a affaire. Je regarde aussi l’emplacement, j’essaie de ne pas m’isoler. Mais jamais je ne pourrais regretter.»

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