Église de Saint-Edmond : l’offre d’achat à 55 000 $ est adoptée

Église de Saint-Edmond : l’offre d’achat à 55 000 $ est adoptée
Le directeur général Jonathan Piché et le maire Robert Corriveau ont été mandatés par le conseil municipal pour signer l'offre d'achat de l'église à Saint-Edmond.

À Saint-Edmond-de-Grantham, le conseil municipal a accepté hier soir de déposer une offre d’achat pour l’église de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes au prix de 55 000 dollars, mais la légendaire mésentente n’en est pas finie pour autant entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre cette transaction.

Au cours d’une assemblée parfois cacophonique où l’on entendait mal les discussions entre les élus, certains allant même jusqu’à répliquer à des commentaires ou des insultes provenant de l’assistance d’une trentaine de personnes, la résolution autorisant le maire et le directeur général à signer et déposer l’offre d’achat de l’église a été adoptée à quatre voix contre une.

Le maire Robert Corriveau, qui a précisément gagné l’élection partielle à la mairie le 3 octobre dernier parce qu’il n’était pas en faveur de l’achat de l’église, a aussitôt fait savoir qu’il ne signerait pas l’offre d’achat. Mais comme c’est la deuxième fois que la même résolution est portée sur la table des élus, un règlement de la Loi des cités et villes stipule que la signature du maire n’est alors plus requise. La première fois, la mairesse suppléante Catherine Tubie avait refusé de signer. «Je me rendrai quand même chez le notaire car, si la Fabrique me remet les documents, qui consistent à savoir exactement ce qu’on achète, je vais signer. Mais je sais que c’est que le président de la Fabrique (Michel Côté) ne veut pas me les montrer», a fait savoir le maire Corriveau.

Dans cette affaire qui se poursuit depuis plusieurs années autour du sort que les Edmondois doivent réserver à leur église centenaire, les uns et les autres n’arrivent pas à débattre objectivement de leurs arguments respectifs. Encore hier, une question pertinente a été posée par une citoyenne qui voulait savoir pourquoi la Municipalité s’apprêtait à acheter l’église pour 55 000 $ alors qu’elle avait refusé de le faire pour 1 dollar l’année passée. La réponse de Claude McClure n’a pu être entendue, le maire Corriveau ayant peine à faire respecter l’ordre et coupant la parole régulièrement à ses collègues.

Pourtant, les explications du conseiller McClure méritent d’être écoutées. Une fois l’assemblée terminée, le journaliste de L’Express s’est entretenu avec lui.

«C’est que depuis que l’offre à 1 $ a été faite, il y a eu des travaux qui ont été exécutés dans l’église, notamment pour la plomberie, l’électricité, le chauffage, le système alarme pour le feu, la brique extérieure et autres, qui totalisent 95 000 $. La Fabrique, voulant récupérer cette somme, nous a indiqué qu’il restait une réserve d’environ 20 000 $ pour la paroisse de Saint-Edmond à la suite de la fusion des trois paroisses (Saint-Eugène, Saint-Germain et Saint-Edmond). Au lieu de nous verser ce montant, on le déduit du prix de 95 000 $. La Fabrique a aussi offert d’utiliser la sacristie pour une somme de 20 000 $, de sorte que le montant de l’achat tombait à 55 000 $», a exposé M. McClure. Il a rappelé que le Centre communautaire a été vendu 50 000 $ il y a quelques années, les élus sachant très bien que l’église pouvait prendre le relais comme salle paroissiale, en vertu d’un carnet de santé jugé très bon par les architectes Demers-Pelletier.

«C’est sûr qu’il reste encore quelques travaux à faire: les fenêtres et les portes (75 000 $), l’isolation du plafond (10 000 $) ainsi que le champ d’épuration (50 000 $). Mais tous ces travaux seront admissibles pour être payés via la taxe d’accise, ça coûtera rien aux contribuables», a-t-il précisé.

Pour la suite des choses, c’est le président de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes, Michel Côté, qui rencontrera demain (mercredi) l’évêque Mgr André Gazaille, à Nicolet, afin de remettre à celui-ci tous les documents liés à l’offre d’achat.

Selon Mgr Simon Héroux, vicaire général à Nicolet, c’est l’évêque Mgr André Gazaille qui donnera l’autorisation finale, après avoir pris connaissance de tout le dossier, incluant les résolutions de la Fabrique qui est une corporation. Il aura à juger si le dossier est complet ou pas.

«La Fabrique est propriétaire de l’église, mais l’église est un bien inaliénable qui ne peut être vendu avant d’être désacralisé. La désacralisation se confirme par décret, signé par l’évêque. C’est pénible ce qui se passe à Saint-Edmond. Nous suivons le dossier et nous savons que des citoyens ne veulent pas que la Municipalité achète l’église. Mgr Gazaille est au courant de ce déchirement et que l’affaire traîne depuis longtemps», a donné à entendre Mgr Héroux.

Pas moins de 14 églises ont été désacralisées à ce jour dans le diocèse de Nicolet.

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