Le syndicat de l’enseignement jette le blâme sur les coupures

ÉDUCATION. En réaction à l’article publié sur le www.journalexpress.ca le 24 novembre au sujet de la hausse des coûts en assurance invalidité à la Commission scolaire des Chênes (CSDC), le syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD) soutient que cette situation est une «démonstration évidente et concrète» des coupures en éducation.

Selon le syndicat, il manque plusieurs éléments à la réflexion et à l’analyse de ce taux élevé d’absentéisme qui a coûté 2 893 000 $ à la CSDC en 2015-2016.

«Pour notre part, avant de dénoncer le taux d’absentéisme élevé, il faut regarder l’ensemble des conditions d’exercice de la profession enseignante afin de tracer un portrait juste de la situation et conforme à la réalité : "personne ne cherche un statut d’invalidité ou de CSST"», précise Guy Veillette, président du SERD.

Celui-ci a tenu à noter quelques exemples par voie de communiqué, à commencer par le cœur du problème, les compressions budgétaires des dernières années qui ont alourdi «considérablement» la tâche des enseignants.

«Ils doivent faire plus avec moins et en plus, dans un contexte où la commission scolaire a vu son nombre d’établissements d’enseignement augmenter sans ajouter de services complémentaires. Elle a plutôt redistribué le même niveau de service à un plus grand nombre d’établissements, rien pour aider le service aux élèves», estime-t-il.

Par ailleurs, dans l’analyse de la commission scolaire, M. Veillette indique qu’elle a omis de parler de l’intégration des élèves ayant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage dans la classe dite «régulière», et ce, avec des services insuffisants.

«Cette orientation d’intégration alourdit considérablement la tâche au quotidien des enseignants et contribue à l’épuisement professionnel. Il faut aussi penser au service aux élèves de la classe dite "régulière".»

Il déplore aussi le fait que la CSDC ne dispose d’aucun programme d’insertion professionnelle pour les nouveaux enseignants, une mesure essentielle de l’avis de M. Veillette.  

Il ajoute par ailleurs que pour assurer un service adéquat à tous les élèves, l’organisation doit augmenter le nombre de classes spécialisées pour les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage pour venir en aide à la classe dite "régulière" et offrir de meilleures conditions d’exercice à la profession enseignante de façon à obtenir des classes plus homogènes.

Finalement, il y a tout ce qui concerne les conventions de gestion et de partenariat et les cibles chiffrées.

«Toute la paperasse administrative à remplir pour la Commission scolaire des Chênes, l’analyse des résultats purement mathématique qui ne tient pas compte du contexte et qui fait reposer la réussite des élèves uniquement sur les épaules des enseignants, la comparaison inappropriée des uns avec les autres, et ce, à tous les degrés d’enseignement. Une autre tâche complexe à exécuter qui cause un stress important», laisse-t-il tomber.

Le SERD-CSQ représente quelque 1200 enseignantes et enseignants de la CSDC. Il est présent à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes. Il est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

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