Il faut toute une communauté pour nourrir un village

Il faut toute une communauté pour nourrir un village
La Guignolée se déroule aujourd’hui, sur le territoire de Drummondville. (Photo : Photo d'archives, L'Express)

Pas moins de 1500 bénévoles se sont activés dans les rues et salles communautaires de la MRC de Drummond, hier, afin d’amasser suffisamment de denrées pour préparer les 2000 paniers de Noël qui seront redistribués aux démunis en période des Fêtes.

Dimanche matin à Drummondville, des centaines de bénévoles attendaient patiemment dans l’un des centres communautaires afin de recevoir les consignes pour la cueillette qui devait être complétée avant 14h, tel qu’entendu avec l’administration municipale.

L’objectif ? Recueillir 90 000 livres d’aliments. Avec la cueillette dans les commerces qui s’effectue durant un mois, l’équipe du Comptoir alimentaire Drummond estime pouvoir accumuler 200 000 livres de denrées, destinées aux paniers de Noël.

Parmi les bénéficiaires, il y a des prestataires de l’aide sociale, mais aussi des personnes malades ou des gens ayant perdu leur emploi et qui doivent malgré tout continuer d’alimenter la tablée familiale.

Bénévoles au grand coeur

Fort heureusement, se trouvent des citoyens au grand cœur qui n’hésitent pas à donner quelques heures de leur temps. «C’est mon bénévolat, ma façon de rendre service», indique Romuald Blais, qui prend part à la guignolée depuis 15 ans. «C’est utile à la communauté», renchérit Juana Elustondo.

La citoyenne Marthe Ally y participe pour sa part depuis 16 ans. «C’est juste un petit deux heures de mon temps et le temps des Fêtes, ça doit être joyeux. On sait qu’il y a des gens qui n’ont même pas à manger. Donc, c’est important de faire cette cueillette.»

Ces derniers ainsi que des centaines d’autres bénévoles sont donc partis cogner aux portes des maisons afin de ramasser les sacs réservés à la guignolée. Bon nombre de citoyens avaient déjà déposé des sacs sur le perron de leur demeure. D’autres, en camion, passaient ramasser les sacs accumulés dans les coffres de voiture des bénévoles-marcheurs.

Le tout était ensuite amené dans l’un des dix centres communautaires ou écoles qui servaient de mini entrepôt, le temps que des dizaines autres bénévoles fassent le tri des denrées, lesquelles étaient ensuite acheminées à l’immense entrepôt Laferté par de gros camions.

Pesés alors qu’ils sont vides, ces camions doivent repasser à la balance une fois qu’ils sont chargés. La guignolée ne serait pas aussi efficace sans la générosité des compagnies de transport locales qui prêtent leurs camions ainsi que la main-d’œuvre chaque année, fait remarquer Danielle Chayer, coordonnatrice au Comptoir alimentaire Drummond.

Toute une organisation

Bref, il s’agit d’une grosse organisation. Depuis septembre dernier, Danielle Chayer et une équipe de bénévoles s’activaient à préparer la guignolée. Une organisation qui est le fruit d’un grand partenariat, signale la coordonnatrice. Il y a des commerçants, mais également des organisations sociales telles les membres des Chevaliers de Colomb, du Club Optimiste, du Club Rotary Drummondville ainsi que les hommes du Club Richelieu.

Mme Chayer estime la demande pour les paniers de noël similaire à celle des années passées, relativement stable. Et ça ne diminue pas.

Le Comptoir alimentaire Drummond, qui existe depuis 25 ans, offre entre 70 et 100 dépannages alimentaires à chaque jour, du lundi au vendredi. «Ce sera toujours trop», déplore la coordonnatrice, qui aimerait bien voir les gens sortir de leur misère.

Celle-ci conseille d’ailleurs aux gens de donner des aliments nourrissants et bons pour la santé. «Lorsqu’on est bien nourri, on a de l’énergie. Et on a alors les capacités (physiques) qu’il faut pour s’en sortir», soutient-elle.

Parmi les dons plus rares et en demande, Mme Chayer indique les produits d’hygiène personnelle : savons, shampooing, serviettes hygiéniques, déodorants, détergents à lessive.

Les gens peu nantis ont jusqu’au 6 décembre pour demander un panier de Noël, soit directement au Comptoir alimentaire, soit par l’entremise de sa paroisse.

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