Coroner Garneau : mieux dépister les conducteurs à risque médical

Coroner Garneau : mieux dépister les conducteurs à risque médical
L'accident est survenu le 17 février dernier à l'intersection de la rue Hains et du boulevard Saint-Joseph.

Les circonstances dans lesquelles est décédé le Drummondvillois Jean-Claude Gilles, en février dernier, ont convaincu le coroner Yvon Garneau de recommander à la SAAQ de faire davantage pour dépister les conducteurs à risque médical.

Bien connu dans la communauté, notamment avec les Voltigeurs de Drummondville, Jean-Claude Gilles a succombé à un malaise cardiaque le 18 février 2016 qui l’a terrassé au moment où il était au volant de son automobile.

Vers midi et demie cette journée-là, il conduit son véhicule à l’angle de la rue Hains et du boulevard Saint-Joseph où, selon des témoins, il heurte soudainement le poteau des feux de circulation et termine son parcours sans ralentir contre une barrière protégeant les pompes d’une station d’essence.

Un policier de la SQ procède à extirper le conducteur qui est en arrêt cardio-respiratoire. Les ambulanciers poursuivent les manœuvres de réanimation durant le transport de la victime vers l’Hôpital Sainte-Croix où son décès est constaté par le médecin à 13 h 26.

L’autopsie a révélé une dilatation ventriculaire gauche marquée (insuffisance cardiaque). Le rapport indique aussi l’œdème pulmonaire sévère ainsi que deux cicatrices d’un infarctus myocardique ancien. Aucune trace d’alcool n’a été détectée.

L’homme de 59 ans avait des ennuis cardiaques. Depuis une quinzaine d’années. Des proches ont remarqué qu’il avait l’air fatigué la veille. À d’autres, il aurait confié ne pas aller très bien depuis un certain temps. M. Gilles, a appris le coroner, n’avait jamais sur lui son médicament de survie en cas de malaise (nitroglycérine liquide). Sa dernière visite chez son médecin remontait à octobre 2015.

Jean-Claude Gilles, qui travaillait pourtant à la SAAQ (Société de l’assurance automobile du Québec), n’avait jamais rempli un formulaire à la SAAQ concernant son état de santé. Le coroner Garneau précise que l’article 95 du Code de la sécurité routière oblige tout titulaire à informer la SAAQ de tout changement sur les renseignements donnés lors de la réception du tout premier permis de conduire, incluant les renseignements sur l’état de santé. Le but est évidemment de savoir si les conditions de santé du titulaire représentent une incompatibilité avec le fait de conduire un véhicule.

«Un titulaire de permis de conduire aux prises avec des troubles cardiaques et suivi par un médecin, comme c’était le cas de M. Gilles, aurait d,û faire l’objet d’une auto-déclaration et, possiblement même, d’un signalement à la SAAQ», souligne le coroner.

Se disant impressionné par les accidents de la route rapportés dans les bulletins de nouvelles qui prennent leur origine dans un malaise cardiaque (dont celui d’un grand-papa voyageant avec sa petite fille de 12 ans), le coroner Garneau recommande à la SAAQ de déployer des efforts supplémentaires au niveau du dépistage des conducteurs à risque médical âgés de moins de 75 ans comme ceux de plus de 75 ans. Il demande à l’organisme de diffuser dans les meilleurs délais un programme de sensibilisation auprès de sa clientèle afin de démontrer l’importance de déclarer tout problème de santé pouvant affecter la conduite sécurité d’un véhicule routier.

Le coroner fait observer que seulement 0,3 % des conducteurs ont soumis une auto-déclaration de santé en 2015. Pour les signalements par des professionnels de la santé, il appert qu’ils ont augmenté de 700 % depuis 2004. On dit que 7000 permis de conduire sont suspendus chaque année pour une raison médicale.

Partager cet article