Les organismes communautaires en ont ras-le-bol

Les organismes communautaires en ont ras-le-bol
Des membres de la Corporation de développement communautaire.

GRÈVE. Pour une deuxième année consécutive, les organismes communautaires du Centre-du-Québec tiendront une journée de grève le 8 novembre prochain. Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre d’une campagne nationale qui veut convaincre le gouvernement Couillard de reconnaître l’apport important des groupes communautaires en augmentant leur financement.

À Drummondville, la manifestation aura lieu aussi le 8 novembre, de 8h à 15h, devant l’édifice La Marguerite, située au centre-ville.

Il y a 15 ans, le gouvernement a adopté une politique de reconnaissance et de financement des groupes communautaires. On y déclarait que ceux-ci sont «une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec». On s’engageait à verser un financement en appui à la mission globale. Depuis tout ce temps, le financement de base des groupes stagne.

Les organismes n’ont plus les ressources nécessaires pour faire face au nombre croissant des demandes de services. Confrontés à une hausse marquée de leur taux de fréquentation, les travailleurs du milieu s’essoufflent, d’où la nécessité, pour eux, de se faire entendre afin d’obtenir le soutien nécessaire pour jouer efficacement leur rôle auprès de personnes qui vivent des problématiques variées.

«Le communautaire m’a permis de sortir de l’isolement, me donne une raison de me lever chaque matin, mais surtout, il donne un sens à ma vie», affirme Chany Bélisle qui a fréquenté plusieurs ressources communautaires du milieu drummondvillois. «Si les organismes venaient à fermer leurs portes, ce serait catastrophique! Il y a des centaines et des centaines de personnes qui ne sauraient plus vers qui se tourner pour avoir de l’aide», renchérit-elle.

Pour mettre un terme à cette situation, les 4000 groupes d’action communautaire autonome de la province ont décidé de parler d’une même voix. Sous la bannière «Engagez-vous pour le communautaire», les groupes revendiquent un financement de 475 M $ afin de soutenir les personnes qui fréquentent leurs ressources. Les groupes revendiquent aussi le respect de leur autonomie, une meilleure reconnaissance ainsi qu’un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux. Ces revendications sont globales, à l’image de la solidarité qui existe entre les groupes et de leur engagement envers la population vulnérable.

Au Centre-du-Québec et en Mauricie, c’est plus d’une dizaine d’actions de mobilisation et d’activités de sensibilisation qui se dérouleront le 8 novembre prochain. Grève, fermeture d’organismes, interruption de services, manifestations festives, caravane de la noirceur, soupe populaire et distribution de tracts, ces activités permettront aux organismes  communautaires de se faire voir. Pour l’occasion, les manifestantes et manifestants seront vêtus de noir afin de représenter la sombre perspective d’avenir sans un engagement du gouvernement.

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