La célébrité et le processus littéraire au cœur du 18e roman de Patrick Senécal

La célébrité et le processus littéraire au cœur du 18e roman de Patrick Senécal
Patrick Senécal excelle dans l'art d'explorer le côté sombre de l'humain.

LECTURE. Le prolifique auteur drummondvillois Patrick Senécal n’a jamais rien tenu pour acquis, malgré l’énorme succès qu’il connaît depuis plus de dix ans. Ayant toujours été intègre et authentique, il lui est toutefois déjà arrivé de s’interroger si ce succès l’influençait dans ses choix. C’est donc pourquoi dans son 18e roman, L’autre reflet, il ouvre une porte sur la création littéraire et la célébrité, et ce, à travers un thriller noir qui entraîne les lecteurs au plus profond de l’abîme.

«Je suis très conscient de mon succès et de sa fragilité. Je n’écris pas quelque chose pour faire plaisir ou avoir du succès. Comme je le répète souvent en entrevue, je suis un auteur libre qui fait ce qui a le goût de faire, même si c’est différent, et jusqu’à maintenant, ça marche toujours. Par contre, je me dis souvent : "Qu’est-ce que je ferais demain matin si mes romans ne marchaient plus? Est-ce que je serais aussi pur et défendrait cette liberté-là avec la même conviction?" Je l’espère. S’interroger là-dessus à travers un roman, c’était une manière pour moi d’y voir clair et d’essayer de garder mon indépendance. Je me suis rendu à l’évidence qu’on ne peut pas complètement être détaché du succès même si on le souhaite», expose-t-il, en avouant apprécier les vagues d’amour qu’il reçoit.

Cette réflexion, il la transpose dans le personnage principal de L’autre reflet, Michaël Walec, enseignant en français à l’Établissement Joliette, qui rêve de publier un roman noir et un jour, jouer dans la cour des grands. Il se rendra vite compte que vouloir le succès à tout prix peut rapidement l’influencer.

«Mais depuis quelque temps, alors qu’il s’acharne à réécrire les scènes pivots de l’intrigue, force lui est d’admettre que, malgré son indéniable talent littéraire, il n’arrive pas à insuffler à son manuscrit ce «petit quelque chose» qui en ferait un bon, un vrai, un excellent roman noir. Or, ce petit quelque chose, Michaël le découvre un jour dans une nouvelle «très mal écrite» d’une de ses étudiantes, Wanda Moreau, qui y relate l’assassinat pour lequel elle a été condamnée. Une étrange relation s’installe aussitôt entre la meurtrière, avide des conseils littéraires de son professeur, et l’apprenti écrivain, fasciné par cette femme qui a connu la vraie noirceur. Pourtant, quand Michaël réussit à insuffler l’élan qui manquait à son roman grâce à Wanda, il ne lui en dit rien. Car, après tout, elle n’est pour lui qu’une source d’inspiration…», peut-on lire sur la quatrième page de couverture.

Dans la lignée de Hell.com et Faims, L’autre reflet poursuit la réflexion de l’auteur sur le côté sombre de l’humain, et montre qu’il se rapproche toujours un peu plus du personnage de base, celui auquel une majorité de lecteurs peut s’identifier.

Alors que L’autre reflet sort aujourd’hui en librairie, Patrick Senécal prendra déjà sa plume dans quelques jours pour coucher sur papier les idées de son prochain roman.

Soulignons aussi que trois autres adaptations cinématographiques (Le vide, Hell.com et Le passager) sont présentement en développement. L’écrivain a aussi été approché pour une série à la télévision.

«C’est à suivre. Je ne travaille sur aucun projet, mais on me tient au courant. Je sais que le scénario de Hell.com est complété», laisse-t-il tomber.

 

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