Évaluation des propriétés riveraines : le phénomène de rareté est à considérer

Évaluation des propriétés riveraines : le phénomène de rareté est à considérer

DRUMMONDVILLE. Winston Churchill a déjà affirmé : la démocratie est le pire des régimes politiques, à l’exception de tous les autres. On pourrait dire la même chose du rôle d’évaluation municipale : c’est la pire façon d’évaluer une richesse foncière, à l’exception de toutes les autres.

Dans la controverse qui entoure les résultats occasionnés par la publication du rôle d’évaluation, qui, comme le sait, est à la base du calcul de toute taxe municipale, Marc Lagueux, évaluateur agréé chez Cévimec-BTF, la firme indépendante qui a confectionné le rôle d’évaluation 2015-2018, a des précisions à apporter concernant les propriétés riveraines.

Dernièrement, plusieurs propriétaires de résidences situées au bord de la rivière Saint-François ont questionné la méthode de calcul menant à des augmentations, certaines plus fortes que d’autres, de leur richesse foncière.

Selon lui, il n’est pas juste de faire le calcul de la valeur d’une propriété en se basant uniquement sur le mètre carré. «Il faut considérer la grandeur du terrain, la façade donnant sur la rive, la profondeur, le lot et la régression linéaire, qui est une méthode statistique. Si, par exemple, un terrain a 100 mètres de façade, il est certain que le 100e mètre ne vaudra pas autant que le premier», d’expliquer M. Lagueux.

Selon lui, la valeur des propriétés riveraines a augmenté de 28 % en moyenne alors que celle du secteur résidentiel en général a connu une hausse de 11 %. «Pourquoi? À cause du phénomène de rareté. C’est le jeu de l’offre et la demande qui dicte le marché. Un autre facteur dont tient compte l’évaluateur, c’est bien sûr la vente des propriétés comparables. En moyenne, les vendeurs demandent 30 % de plus que le prix de l’évaluation». Il fait remarquer que, parmi les 29 propriétés riveraines qui sont à vendre au moment d’écrire ces lignes, le prix affiché de 24 d’entre elles est égal ou supérieur à l’évaluation municipale.

«Je sais que c’est triste pour des personnes dont le revenu n’augmente pas en conséquence, confie M. Lagueux, mais mon travail consiste à ce que soit reflétée le plus fidèlement possible la valeur marchande à une date donnée, qui est, dans le cas présent, le premier juillet 2013».

Rappelant que la valeur marchande est le prix fixé par le vendeur qu’accepte de payer un acheteur, Marc Lagueux qualifie malgré tout le rôle d’évaluation d’équitable. «C’est la manière la plus objective pour établir la richesse foncière. C’est le meilleur système au monde».

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