(Mise à jour) Le Mondial des cultures suspend son édition 2018

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
(Mise à jour) Le Mondial des cultures suspend son édition 2018
(Photo : Ghyslain Bergeron, archives)

TOURISME. Accumulant les déficits et ayant peine à plaire aux festivaliers drummondvillois, le conseil d’administration du Mondial des cultures vient de prendre une décision déchirante : il n’y aura pas de festival à l’été 2018.

La nouvelle a été communiquée lors de l’assemblée générale annuelle qui s’est tenue mardi soir à l’hôtel Le Dauphin.

«Ce soir, on ne vous dit pas qu’il n’y aura plus de Mondial. On ne vous dit pas non plus qu’il y en aura nécessairement un tel qu’on l’a connu, certainement pas tel qu’on l’a connu parce qu’il faut le revoir. Pour l’instant, l’organisation prend une pause pour voir quel type de programmation les gens veulent», a-t-il indiqué.

On pouvait entendre une mouche voler lorsque le premier magistrat a expliqué, à la trentaine de personnes présentes, les raisons qui ont poussé la Ville et le CA à prendre cette décision.

«Depuis le début, la Ville soutient le Mondial et continuera à le soutenir. Cependant, on se retrouve dans une situation particulièrement difficile. Oui, il y a des améliorations importantes qui ont été apportées au niveau de l’organisation et qui ont permis de réduire les dépenses. (…) Mais des enjeux demeurent, le premier étant celui de l’équipe considérablement réduite de 2017 qui ne pourrait pas continuer dans un contexte aussi réduit d’année en année. Un autre enjeu important : la question des commandites. Si on regarde au net, en 2016, le total des commandites en argent représentait 412 000 $ alors qu’en 2017, il se situait à 245 000 $. Le montant garanti pour 2018 est jusqu’à maintenant de 112 000 $. Finalement, on ne peut pas nier la baisse considérable des festivaliers. Or, à la lumière des résultats des dernières années et des enjeux auxquels nous sommes confrontés, le conseil municipal et le CA ont dû prendre [cette] décision difficile, et cette décision, elle a été prise de façon lucide, responsable et unanime des deux côtés.»

Pour sa part, Josée Vendette, présidente du conseil d’administration, a soutenu que c’était «la meilleure décision à prendre».

«On avait un rêve, on l’a poursuivi, on y a cru. Malheureusement, la population n’est pas derrière nous et on doit se renouveler. C’était illusoire de penser à continuer. Il fallait arrêter de traîner ce déficit. Il faut plutôt faire en sorte que l’on puisse pour l’avenir renaître, mais renaître en santé.»

Concertation avec le milieu

Cette période de réflexion permettra notamment de mettre sur la table les différents scénarios de partenariat entre les diverses organisations touristiques et événementielles.

«Ce sera l’occasion de consolider toutes les activités. Comment peut-on mieux faire travailler les différents événements et attraits ensemble? Comment peut-on solidifier cette offre touristique et événementielle?» a soulevé M. Cusson, disant au passage qu’ils sont ouverts à toutes propositions de la population.

«De notre côté, la réflexion était déjà entamée depuis trois ans avec les autres partenaires. Il faut utiliser les forces de chacun plutôt que de se séparer. Le but est vraiment de s’asseoir tout le monde ensemble afin de trouver un événement estival qui recevra l’aval de la population et, du même coup, dans lequel les partenaires y trouveront leur compte», a affirmé Mme Vendette.

Cette dernière voit d’un bon œil l’avenir.

«Il y a une renaissance de l’engouement pour le traditionnel, donc je pense que le timing est bon. On va aussi arriver à créer quelque chose qui va rencontrer nos valeurs et celles des autres organismes pour faire en sorte que l’événementiel en sorte gagnant.»

En terminant, le maire a tenu à être clair : «Je tiens à repréciser que cette décision est d’abord vue comme une pause, sans engagement de ce qui pourra venir ensuite ou de ce qui ne viendra pas, mais on s’engage à une chose : de mettre nos trippes sur la table pour réfléchir et trouver ce qui sera le mieux», a avoué celui qui a été président de l’organisation durant quatre ans.

Soulignons que le déficit est de 82 697 $ alors que la dette accumulée est de 316 595 $.

À lire également : Un long processus de réflexion

Partager cet article