«Les infirmières refusent de continuer à être les cobayes de la mobilité» -Patricia Mailhot, de la FIQ

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Par Cynthia Martel
«Les infirmières refusent de continuer à être les cobayes de la mobilité» -Patricia Mailhot, de la FIQ
Des employés ont symboliquement déposé sur le perron du siège social du CIUSSS MCQ une représentation d’un hôpital sur laquelle on pouvait lire «Laboratoire CIUSSS MCQ». (Photo : tirée de la page Facebook de la FIQ MCQ)

SANTÉ. Un an après avoir vu leurs conditions de travail être unilatéralement modifiées par leur employeur, les professionnelles en soins travaillant pour le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec affirment subir une nouvelle vague de mesures néfastes.  

Afin de souligner ce «triste anniversaire», pour reprendre leurs mots, des représentantes de la FIQ-SPSMCQ ont symboliquement déposé sur le perron du siège social du CIUSSS MCQ une représentation d’un hôpital sur laquelle on pouvait lire «Laboratoire CIUSSS MCQ», signifiant ainsi le dégoût des professionnelles en soins d’être les cobayes de la vision de leur employeur et du ministre de la Santé Christian Dubé.

«L’employeur y va de sa plus grande créativité afin de contraindre les professionnelles en soins à davantage de flexibilité, et ce, au détriment de leur expertise. C’est un non-sens. Ça fait un an que les professionnelles en soins dénoncent ces changements et leurs conséquences et malgré tout, l’employeur persiste et signe dans la même voie avec une nouvelle série de mesures qui seront catastrophiques pour les professionnelles en soins, mais également pour les patients de la région. Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes refusent de continuer à être les cobayes de la mobilité tant souhaitée par le ministre de la Santé, Christian Dubé», martèle Patricia Mailhot, présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ).

Devant la sourde oreille de l’employeur à l’endroit des revendications des professionnelles en soins, la mobilisation se poursuivra, avisent-elles.

«Les membres ne vont pas baisser les bras. Elles vont continuer à dénoncer sur toutes les tribunes possibles que l’employeur a toujours la même vision tunnel dans sa gestion des soins et des services en Mauricie et Centre-du-Québec. Jamais les professionnelles en soins et les patients ne sont au coeur de ses motivations et de ses décisions. Pouvoir boucher un trou ici et là en remplissant des tableaux Excel, voilà comment l’employeur gère le CIUSSS. C’était inacceptable il y a un an et cela l’est toujours tout autant aujourd’hui!» déplore la porte-parole.

Rappelons que toute cette mobilisation des professionnelles en soins a pris vie il y a un an quand l’employeur du CIUSSS MCQ a modifié leurs conditions de travail sans tenir compte de leur expertise et de leurs compétences en les déplaçant dans des secteurs d’activités où elles n’ont soit jamais travaillé ou soit pas mis les pieds depuis des années. À ce moment, le CIUSSS avait pris sa décision en affirmant que le «statu quo» n’était plus possible. La PDG du CIUSSS, Natalie Petitclerc avait exposé que les infirmières œuvrant au sein des centres hospitaliers et des CHSLD n’ont pas à subir à elles seules toute la pression qui sévit sur le réseau. Toutes ces mesures ont entraînés une vague de démissions et de congés de maladie.

«Cette lutte que nous pensions régionale, eh bien on l’a vu se transporter à l’ensemble du Québec, indique Mme Mailhot. C’est exactement ce que le gouvernement cherche à obtenir dans le cadre de la négociation nationale. Du déplacement obligatoire sans égard à la formation et à l’expertise des professionnelles en soins. Ce n’est pas comme cela que l’on va attirer et retenir des professionnelles en soins dans le réseau, au contraire! Depuis un an, ce sont des centaines de professionnelles en soins qui ont démissionné dans la région. Et malgré cela, le gouvernement veut appliquer la même recette dans tous les établissements du Québec? Les conditions de travail doivent s’améliorer, pas se dégrader. Et elles sont intimement liées avec les conditions de soins.»

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