Plus de 700 enseignants manifesteront vendredi

Plus de 700 enseignants manifesteront vendredi
Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD), souhaite obtenir des changements notables dans les conditions de travail des enseignants. Sans quoi, une grève sera déclenchée. (Photo : Félix Gallant)

NÉGOCIATIONS. Toujours en discussion avec le gouvernement du Québec, le Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD) multiplie les actions pour offrir de meilleurs conditions aux enseignants. Une importante manifestation est d’ailleurs prévue le 20 octobre.

Exaspéré du manque de collaboration du gouvernement et des piètres conditions de travail offertes aux enseignants, le SERD a organisé le 18 septembre dernier une rencontre d’informations avec les membres du syndicat pour parler d’un plan d’action et d’une réflexion pour une possible future grève générale illimitée si les négociations n’aboutissent pas.

Cette rencontre s’est concrétisée par une soirée de vote de grève, qui a eu lieu à la Maison des arts le 3 octobre dernier, alors que 550 membres du syndicat ont foulé les lieux.

«On a convié des gens à la Maison des arts pour planifier un plan d’action comprenant plusieurs volets et pour parler du mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Les gens ont adhéré à 99 % à celui-ci. C’est du jamais vu», se réjouit Guy Veillette, président du SERD.

Pour le front commun, 95 % des enseignants ont voté en faveur. Cela représente 425 000 membres à l’échelle de la province.

Ce record de participation s’explique par la fatigue et la grande colère qui augmentent au sein du corps professoral à la suite de conditions de travail médiocres. D’ailleurs, le président explique que «les gens sont à bout» que le secteur public soit laissé de côté par le gouvernement.

«Le gouvernement fait des baisses d’impôt de quelques dollars sur chaque paie, mais il se prive d’argent pour le secteur public. On est aussi des payeurs de taxes et on est des citoyens qui votent, mais j’ai l’impression qu’on ne fait pas partie du plan du gouvernement ni de ses priorités. Cependant, il investit beaucoup d’argent pour les compagnies, c’est insultant pour les enseignants», revendique  M. Veillette.

Parmi les discussions engagées avec le gouvernement, le syndicat demande de meilleures conditions aux professeurs. Cela comprend un meilleur salaire, un meilleur régime de retraite et de meilleures conditions de travail comme une meilleure composition des classes et de baisser la surcharge de travail en lien avec la pénurie de main-d’œuvre.

«Le gouvernement s’est lui-même donné 30 % d’augmentation, il a offert 21 % aux policiers et seulement 9 % pour nous. Ça ne passe pas du tout! En plus, c’est seulement l’aspect financier. C’est 9 % sur cinq ans quand on sait que l’inflation ne baisse pas et elle est prévue à environ 16,4 %. Donc, on est dans le trou», se désole-t-il, alors que le gouvernement souhaite renégocier la convention collective sur une période de cinq ans, tandis que le syndicat souhaite y aller de trois ans.

«Il y a beaucoup de professeurs non légalement qualifiés. Ça fait une surcharge de travail à nos membres. Quand quelqu’un n’a jamais mis les pieds dans une école, ce n’est pas simple et c’est une tâche très complexe. Ça prend quatre ans former quelqu’un, dont la dernière année en stage. On s’est fait insulter par le gouvernement que le préscolaire était facile parce que les jeunes dorment. Pour nous, avoir des enseignements non qualifiés est une surcharge de travail», poursuit-il, épuisé des négociations qui n’en finissent plus.

L’une des actions établies dans le plan du syndicat pour déplorer la situation est une manifestation qui aura lieu le vendredi 20 octobre, devant le Centre de services scolaire des Chênes. Pas moins de 700 personnes seront présentes à l’événement qui aura lieu sous la forme de tailgate de 11h30 à 13h30.

«À titre de comparaison, on était une centaine lors de la dernière manifestation, il y a quatre ans. Maintenant, on approche les 700 personnes! Je suis bien content que ça va bouger parce que les gens sont écœurés», s’exclame M. Veillette, qui doit également gérer la Sûreté du Québec dans la foulée. Des allocutions auront aussi lieu sur l’heure du midi.

Celle-ci se déroulera en front commun, c’est-à-dire en étant du point de vue syndical et de celui de l’éducation. La CSN, la FTQ, les employés de soutien, le syndicat, les enseignants de plusieurs écoles de la MRC de Drummond, ainsi que le personnel professionnel seront présents sur les lieux.

Si la manifestation ne porte pas fruit, le SERD envisagera l’idée de la grève générale illimitée comme étant le «dernier outil de mobilisation».

«On a voté des mandats de grève et il y aura une première séquence de grève et une deuxième. Si ça ne fonctionne pas, on va y aller avec la grève générale illimitée. On ne l’a jamais voté. La seule fois, c’était en 1972. L’objectif est de mettre de la pression et que ça se règle le plus tôt possible», conclut celui qui est à la tête d’un syndicat comptant sur 1 380 membres.

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