Le personnel de soutien en éducation ne lâche pas le morceau

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Par Emmanuelle LeBlond
Le personnel de soutien en éducation ne lâche pas le morceau
Environ 400 personnes provenant de partout à travers la province ont participé à l’action de visibilité, jeudi. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

ÉDUCATION. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESO-CSN) ont insisté sur l’importance du travail du personnel de soutien dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, jeudi, lors d’une action de visibilité qui s’est tenue au Centrexpo Cogeco.

«Le personnel de soutien dans nos écoles, nos cégeps, et nos universités joue un rôle de premier plan dans le cheminement éducatif des élèves et des étudiants. Ces travailleurs méritent grandement qu’on souligne leur apport essentiel aux réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, non seulement aujourd’hui, mais aussi toute l’année», a lancé Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

L’organisation syndicale a tenu à profiter de la Journée nationale du personnel de soutien en éducation, instaurée en 1999 par la FEESP-CSN, pour sommer le gouvernement de reconnaître enfin à sa juste valeur le travail accompli par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes.

«Ce sont des personnes qui travaillent souvent dans l’ombre. Si personne fait le ménage, les professeurs ne peuvent pas enseigner. Si personne fait les horaires, les professeurs ne peuvent pas enseigner. Si personne ne surveille les enfants, les professeurs n’auront pas de pause. C’est un écosystème complet et il faut s’assurer que tout le monde ait la reconnaissance à laquelle ils ont le droit», a-t-elle soutenu.

Les employés de soutien en éducation sont parmi les moins bien rémunérés des services publics, alors que leur salaire moyen brut se situe autour de 26 000 $ par année, a fait savoir Frédéric Brun, président par intérim de la FEESP-CSN.

Frédéric Brun est le président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Avec l’inflation galopante, les augmentations salariales sont un des éléments les plus importants des négociations actuelles. «Dans le secteur public, ce que le gouvernement met sur la table présentement, c’est 9 % sur cinq ans, alors que l’inflation a été de 6,7 %, uniquement pour l’année 2022. Avec de telles offres et selon ses propres prédictions d’inflation, à la fin de la convention proposée, les travailleurs se seront appauvris d’au moins 7,4 %»,  a-t-il soutenu, en précisant que 78 % du personnel de soutien sont des femmes.

Cette année, le nombre de postes d’employés de soutien vacants explose dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, a mentionné le président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ-CSN), Pascal Bastarache.

À ses yeux, une chose est claire : sans des améliorations notables aux conditions de travail et aux conditions salariales de ces travailleurs, la pénurie perdurera et les conséquences sur la population étudiante et sur l’ensemble du personnel s’aggraveront.

«Avec les problèmes de recrutement et les nombreux départs d’employés d’expérience, les bris de service se multiplient. La surcharge de travail est terrible pour ceux qui sont toujours en poste. Et, au bout du compte, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves et des étudiants qui se dégradent. Il faut que ça change.»

Rappelons que la convention collective du personnel de soutien scolaire est échue depuis le mois de mars dernier. En ce sens, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Commission scolaire des Chênes (CSN) a intensifié les moyens de pression. Près d’une cinquantaine de personnes a participé à une action de mobilisation mercredi au coin des boulevards Saint-Joseph et Jean-de-Brébeuf.

D’après Pascal Bastarache, les négociations sont toujours dans un cul-de-sac. «L’ensemble des syndicats du front commun sont en train de chercher des mandats de grève illimitée. C’est un moyen de dernier recours. On espère que ça va se régler avant. Vu l’agissement du gouvernement de la Coalition avenir Québec, on est rendu là.»

«C’est une négociation qui touche toute la population. Présentement, on se bat pour avoir des services éducatifs adéquats. Ce sont des piliers qu’on a dans la société. On s’est doté de ce service public là et on va se battre pour les maintenir et les préserver.»

Le personnel de soutien du Centre de services scolaire des Chênes est composé de 800 à 1000 travailleurs sur le territoire, ce qui comprend plusieurs cadres d’emploi comme les secrétaires, les concierges, les surveillantes, les agentes administratives, les techniciens en documentation, les éducatrices en service de garde ou même les techniciennes en éducation spécialisée.

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