SANTÉ. La prévention s’accentuera auprès des jeunes et des familles drummondvilloises, promet le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Pour ce faire, l’établissement a procédé à la nomination d’une directrice adjointe de proximité pour qu’ultimement, le nombre de signalements à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) diminue.
Annie Mongrain a été nommée à ce nouveau poste hier lors de la séance du conseil d’administration du CIUSSS MCQ. Cumulant 17 ans d’expérience en gestion, dont dans le secteur jeunesse, elle était jusqu’à tout récemment cheffe d’administration des programmes en santé mentale et dépendance au CISSS de la Montérégie-Est.
«Mme Mongrain s’est démarquée par son désir de construire avec les partenaires et les collègues des liens étroits et de faire des échanges constructifs. Elle a aussi démontré une constante préoccupation pour la clientèle et la population», fait savoir Martine Scarlett, directrice de la DPJ Mauricie et Centre-du-Québec.
La principale concernée a affirmé être «impatiente» d’exercer ses nouvelles fonctions.
«Je souhaite poursuivre ma contribution à l’amélioration continue des services jeunesse et surtout favoriser des partenariats de qualité. De plus, je souhaite ardemment assurer un contexte de travail favorable. Pour moi, donner un sens aux changements, c’est permettre une meilleure appropriation des nouvelles pratiques et ainsi permettre une qualité des services offerts à notre clientèle.»
En conformité avec les recommandations du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, la création de ce poste s’inscrit dans un contexte de transformation des pratiques déjà amorcée depuis plusieurs mois dans les services jeunesse de la région.
«Protéger ensemble les enfants»
La hausse constante des signalements au cours des cinq dernières années a obligé le CIUSSS MCQ à réfléchir sur les lacunes et les besoins des familles.
«Quand on regarde la liste d’attente, près de 50 % des dossiers concernent la négligence. La négligence, ça n’arrive pas du jour au lendemain. Malheureusement, c’est souvent parce que les parents n’ont pas eu la chance d’être bien accompagnés et être bien soutenus pour développer leurs habiletés parentales», observe Natalie Petitclerc, présidente-directrice générale du CIUSSS MCQ.
«Quand on signale un enfant à la DPJ, il est possible que la situation ait déjà commencé à se détériorer bien avant, poursuit-elle. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’investir pour que les familles aient accès à davantage de services pour les aider à devenir de bons parents et les aider à bien accompagner leurs enfants. Avoir le bon service au bon moment, une première ligne beaucoup plus forte, c’est une des raisons pourquoi nous avons créé le poste de directrice adjointe de proximité.»
En clair, par ses partenariats, Mme Mongrain pourra favoriser l’intervention précoce auprès des jeunes et des familles et renforcer les services de première ligne dans le but de diminuer le nombre de signalements.
«L’intention est de regrouper tous les services jeunesse sous sa (Annie Mongrain) responsabilité, c’est-à -dire faire en sorte que tous les intervenants des différents secteurs (santé mentale, jeunes en difficulté, dépendance, déficience intellectuelle et physique, trouble du spectre de l’autisme) soient autour de la protection de la jeunesse pour qu’on protège ensemble les enfants, soutient la PDG. On l’expérimente d’abord à Drummondville, car un changement de pratique demande un encadrement beaucoup plus soutenu.»
Parallèlement, le CIUSSS devra voir la façon dont il accompagnera ses employés dans tout ce contexte de «transformation de pratiques majeures».
En date du 18 septembre, la DPJ Mauricie et Centre-du-Québec avait 518 dossiers en attente de traitement. Le délai moyen avant le début d’une évaluation se situe à 71 jours, la cible du ministère de la Santé et des Services sociaux étant fixée à 25 jours.
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