L’ancien directeur général du Musée se défend

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Par Lise Tremblay
L’ancien directeur général du Musée se défend
Jonathan-Hugues Potvin, ancien directeur général de l’institution. (Photo : Archives, L'Express)

DRUMMONDVILLE. Secoué par une présumée fraude d’un demi-million de dollars, le Musée de la photographie pourrait ne jamais se remettre de ce crime, qui est passé sous le nez de l’ancien directeur général.

Joint par téléphone, Jonathan-Hugues Potvin, qui a dirigé l’institution durant 9 ans, se défend bec et ongle : sa définition de tâches ne prévoyait aucunement le suivi des entrées et des sorties d’argent.

«Je faisais tout sauf l’aspect financier. Je n’ai jamais su comment traiter une transaction et je n’ai jamais été signataire d’une quelconque transaction. Ce n’était pas moi qui payais les comptes. Cela a toujours été le travail de l’adjointe administrative. Toutes les correspondances financières transigeaient par son adresse courriel. Je n’ai jamais rien vu passer. Ma responsabilité était de traduire les états financiers», a-t-il indiqué lorsque L’Express l’a questionné sur le tsunami financier qui secoue le musée créé en 2003.

M. Potvin a également indiqué avoir connu des ennuis de santé qui l’ont éloigné du travail durant huit mois. Il regrette par ailleurs d’avoir fait confiance à l’adjointe administrative, sa seule employée.

«Jamais je n’aurais pensé qu’on aurait pu en arriver là. J’ai fait des erreurs, comme celle de ne pas avoir vérifié ses antécédents, mais je n’ai jamais volé un sou au musée et je n’ai même jamais été en position de le faire. J’ai embauché cette personne-là d’un commun accord avec le président, mais j’aurais dû faire des vérifications», plaide-t-il.

L’ancien directeur général assure d’ailleurs qu’il ne s’est jamais aperçu que madame faisait la grande vie, à part ce jour où elle est arrivée au travail «avec une voiture qui valait dix fois la valeur» de la sienne.

«Je constatais qu’il y avait des anomalies, mais ma charge de travail était tellement énorme. Contrairement à ce que vous pensez, ma fonction au musée n’était pas de rester au bureau et de prendre des décisions. J’étais sur le terrain à rencontrer des écoles, à faire des visites guidées, à former le personnel, à planifier les vernissages et à laver le plancher. C’était ça le job de directeur général», informe-t-il.

Partageant n’être pas totalement remis de cet épisode, Jonathan-Hugues Potvin prétend enfin qu’il a eu un impact sur sa vie personnelle.

«J’avais convenu dès mon embauche que je ne voulais pas m’occuper des finances, que je détestais ça. Je tiens à dire que je n’ai jamais été négligent. J’ai donné mon cœur et ma santé au musée. J’y ai travaillé presque 7 jours sur 7 durant neuf ans. Depuis, je suis déménagé de Drummondville. J’ai divorcé. Une grande partie de tout ça est à cause du musée. Ça m’a chaviré quand j’ai su ce qu’il s’était passé», exprime-t-il.

Vivant maintenant à Québec, M. Potvin se consacre actuellement à l’écriture d’un roman. L’histoire se déroulera d’ailleurs dans un musée.

Autre texte à lire : Le Musée de la photographie victime d’une fraude d’un demi-million $

 

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