Construction : les entrepreneurs philosophiques malgré tout

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Construction : les entrepreneurs philosophiques malgré tout
Ce sont principalement les maisons d’entrée de gamme qui trouvent preneurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CONSTRUCTION. S’ils admettent que leur année est plus tranquille que les deux précédentes, les entrepreneurs de la région sont néanmoins philosophiques face à ce fléchissement.

«Depuis les vacances de la construction de l’an dernier, on vit un ralentissement. À pareille date, je vendais deux ou trois maisons par semaine. Du mois d’août jusqu’à Noël, on en a vendu qu’une seule. On s’est donc ramassé avec beaucoup trop de maisons en inventaire. Bien qu’on annonçait un printemps très négatif, je dois dire qu’il l’est moins que prévu. Si on compare aux autres printemps avant la pandémie, le nombre de mises en chantier est sensiblement pareil. On a vendu une quinzaine de maisons en environ quatre mois.

C’est un printemps acceptable», raconte Hugo Guillemette, chargé de projets à Construction Serge Brouillette, précisant que ce sont principalement les maisons d’entrée de gamme (entre 300 000 et 375 000 $) qui trouvent preneurs.

Même son de cloche du côté de Construction Audet.

«Depuis six mois, on a une baisse de 50 % par rapport aux deux dernières années. Ça paraît pire, car nous avons eu deux années de folie, mais ce n’est pas si mal que ça. Avant la pandémie, on réalisait une vingtaine de mises en chantier pour la première portion de l’année. Actuellement, on en a près d’une quinzaine, incluant les multilogements. Ça, ça ne lâche pas», observe le président-directeur général Jocelyn Audet.

Signe que les gens sont affectés par la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation, les cases du calendrier de Construction Audet se remplissent beaucoup moins vite.

«Les autres années, on était booké un an d’avance. Maintenant, on sait que nous avons du travail pour quatre ou cinq mois. On note aussi que les clients se tournent vers les maisons d’entrée de gamme. La classe moyenne ne peut plus se permettre des maisons de 400 000 $ et plus.»

Autre observation : la clientèle est de moins en moins jeune et provient davantage de l’extérieur.

«Avant la pandémie, notre clientèle était constituée de 80 % de gens de la région et 20 % de l’extérieur. Maintenant, c’est complètement l’inverse! On est beaucoup moins cher que Saint-Hyacinthe et Sherbrooke et on ne parlera pas de Montréal, c’est pourquoi on est attractif pour eux», fait savoir M. Guillemette.

Bien qu’il soit impatient de voir comment l’automne se présentera, ce dernier demeure optimiste pour les prochains mois.

«Pour moi, en tant que gestionnaire, je préfère un marché comme on le vit présentement, car le service au client est plus personnalisé. Une bonne année pour nous, c’est de vendre 25 maisons annuellement. Si les taux d’intérêt peuvent se stabiliser et qu’on peut vendre entre 20 et 25 maisons par année, ce sera l’idéal», conclut le gestionnaire de Construction Serge Brouillette.

À lire également : Une saison morose pour la construction résidentielle

Partager cet article