Le projet Emprise vivante se concrétise

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Par Emmanuelle LeBlond
Le projet Emprise vivante se concrétise
L’équipe du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec procède à la restauration d’une emprise de lignes de transport d’électricité à Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENVIRONNEMENT. Après plusieurs mois de travail, le projet Emprise vivante se concrétise à Drummondville. Le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) procède à la création d’un corridor de biodiversité, composé d’aménagements fauniques et floristiques, sur une bande de terrain près des rues Bégin et de Laval.

Plusieurs emprises de lignes de transport d’électricité se trouvent sur le territoire du Centre-du-Québec. L’une d’entre elles a attiré l’attention du CRECQ, située juste en arrière du McDonald’s sur le boulevard Saint-Joseph, près du boulevard Mercure. Le terrain, composé de végétations basses, serpente sur près d’un kilomètre vers la rivière Saint-François. «Quand je suis venue visiter, je trouvais qu’il y avait un beau potentiel pour faire des aménagements pour augmenter la biodiversité et attirer les pollinisateurs et les insectes», mentionne Patricia Gagnon, biologiste et chargée de projets au CRECQ.

Près d’une quinzaine d’îlots fleuris seront aménagés. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’endroit était entre autres fréquenté par quelques espèces animales. «On a vu des oiseaux urbains. On a observé des traces de chevreuil. On sait qu’il y a des renards, tout comme quelques oies et bernaches parce que la rivière est à proximité. L’idée est de ramener plus de diversité, surtout au niveau des oiseaux champêtres. C’est la catégorie d’oiseaux qui est le plus en déclin au niveau mondial. On essaie de recréer des habitats pour eux», explique Andréanne Blais, directrice générale de l’organisme.

Le CRECQ s’est lancé dans un projet innovant, celui de restaurer cette emprise de lignes de transport d’électricité. Un total de trois phases sont prévues afin de procéder à l’aménagement d’un corridor de biodiversité.

La première est celle de la friche urbaine, entre les rues Bégin et Garneau. Près d’une quinzaine d’îlots fleuris seront aménagés. Asclépiade commune, ciboulette, violette du Canada, fraisier des champs, rudbeckie hérissée : la variété est au rendez-vous.

Plusieurs vivaces ont été plantées. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Les travaux ont débuté au début du mois de juillet. L’équipe du CRECQ a procédé à l’excavation et au dégagement du sol en vue de la plantation des végétaux et des arbustes.

La température chaude des derniers jours n’a pas freiné l’ardeur des travailleurs. Lors de la visite de L’Express, jeudi en début d’après-midi, ils étaient en train d’étaler du paillis sur l’un des îlots. Chacun des membres de l’équipe exécutait sa tâche avec minutie et précision. Certains maniaient la pelle; d’autres utilisaient l’arrosoir. «Tout le monde est super enthousiaste. Il y a une belle cohésion dans l’équipe. La chaleur est un défi quand on travaille avec des végétaux. On les arrose comme il le faut», soutient Simon Laporte, chargé de projets au CRECQ.

Une dizaine de personnes étaient au travail, dont l’étudiant Raphaël Bernier. «Mon projet à la maîtrise est de créer un guide pour le CRECQ pour la réalisation des aménagements en milieu agricole. En étant ici, ça me permet de voir quelque chose de différent. Je gagne une certaine expérience sur le terrain pour compléter mon guide à la fin de la saison de plantation», explique-t-il.

Les travailleurs arrosaient les végétaux. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Lors des derniers jours, celui-ci a échangé avec les résidents du secteur. «On a parlé avec beaucoup de gens dans les environs. Ça pique leur curiosité. On leur explique le projet. Il a quelqu’un qui nous a donné un accès à l’eau pour arroser les plantes. Le voisinage s’implique à sa manière.»

Un sentier sera prochainement aménagé afin que les citoyens puissent circuler à travers l’emprise. Des panneaux d’interprétation portant sur plusieurs sujets, comme l’herboristerie, les plantes nourricières et pollinisatrices, seront installés sur le site. «Ce qui me rend le plus fière, c’est l’accès pour les citoyens, soutient Andréanne Blais. Ça nous permet de les sensibiliser.»

Mentionnons que la deuxième phase comprend la restauration du milieu humide, surmonté d’une passerelle, tandis que la troisième visera le secteur près de la rivière Saint-François.

Dans le cadre du projet Emprise vivante, quatre autres emprises ont été ciblées au Centre-du-Québec, dont Saint-Lucien, Victoriaville, Warwick et Bécancour.

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