NDLR : L’Express est allé à la rencontre des élèves qui finissent leur parcours scolaire, que ce soit au secondaire ou au collégial, afin de mettre en lumière l’engagement et la détermination dont ils ont fait preuve durant leurs études.
PERSÉVÉRANCE. Marie-Michèle Blouin a un parcours scolaire atypique au collégial. Celle qui est en train de compléter le programme Techniques d’éducation à l’enfance a connu plusieurs difficultés dans ses cours de base. Malgré les échecs répétés, elle n’a jamais baissé les bras, en s’accrochant à son rêve d’être éducatrice.
Dès son arrivée au Cégep de Drummondville, Marie-Michèle s’est tout de suite sentie à sa place. Elle a eu la piqûre pour le métier d’éducatrice à la petite enfance. «Je m’occupe des enfants depuis que je suis jeune. J’étais gardienne à l’âge de 12 ans. Je ne regrette pas du tout d’avoir choisi ce programme. Ce que j’aime le plus, c’est de voir les enfants grandir et de les aider à évoluer. Ça me fascine», commente celle qui est originaire de Victoriaville.
Cinq ans se sont écoulés depuis son entrée dans le programme. Son cheminement scolaire ne s’est pas passé comme prévu. Entre autres, elle a affronté plusieurs épreuves dans sa vie personnelle, ce qui l’a forcé à modifier son emploi du temps.
«Il y a eu des incidents dans ma vie qui ont fait en sorte que j’ai dû prendre une pause. Par exemple, il y a eu le décès de mon grand-père. Aussi, j’ai été hospitalisée. Dans tout ça, j’ai pris la décision de faire ma technique en quatre ans. En allégeant mes sessions, ça me permettait de souffler un peu.»
D’un côté, Marie-Michèle excellait dans les cours de son programme; de l’autre, elle cumulait les échecs en littérature et en philosophie. L’élève a fait face à un mur. «Après quatre ans, j’avais loin d’avoir fini. J’ai signé un contrat d’étude pour dire que je m’engageais à faire mes cours. Si je ne réussissais pas un cours de base, ils pouvaient m’expulser pour une session complète. J’ai échoué celui de littérature. Je ne pouvais plus mettre les pieds au cégep durant la session d’hiver 2022.»
En quelque sorte, le coup a été dur à encaisser. «Quand j’ai reçu la lettre, j’avais envie de tout abandonner. J’ai pris le temps de digérer la nouvelle. Je n’avais pas envie de me laisser abattre comme ça. J’aime mon métier. Je veux avoir mon diplôme pour être qualifiée et être reconnue à ma juste valeur. Je ne voulais pas avoir fait tous ces efforts pour rien», soutient-elle.
Marie-Michèle Blouin a décidé de foncer, en gardant la tête haute. Pendant huit mois, elle a travaillé à temps plein dans son milieu, soit deux centres de la petite enfance et une garderie privée. Ces expériences ont été formatrices pour elle.
De retour sur les bancs d’école, l’élève a pris sa réussite éducative en main. «L’orthopédagogue du cégep m’a donné des questionnaires en lien avec les troubles d’apprentissage. J’ai contacté mon médecin. J’ai eu un rendez-vous avec lui. À l’âge de 21 ans, j’ai eu mon diagnostic. J’ai appris que j’étais dyslexique et que j’avais un trouble déficitaire de l’attention (TDA)», raconte celle qui a accepté de prendre de la médication.
Marie-Michèle a connu un regain de motivation. «Tout d’un coup, j’étais capable de remettre mes travaux et de faire mes devoirs. J’ai vu une différence. Ça m’a redonné la confiance que j’avais perdue. J’étais entourée par les services adaptés du cégep. Ils ne m’ont pas lâchée.» À l’hiver dernier, la jeune femme a vécu un moment fort en émotions, alors qu’elle a réussi son cours de philosophie.
Dans le cadre de son programme, l’élève a complété son stage final à la session dernière. Tout s’est déroulé à merveille.
Marie-Michèle se sent d’attaque pour l’été à venir. «J’ai un remplacement à temps plein. J’ai beaucoup d’enfants avec des besoins particuliers. La persévérance que j’ai acquise dans mon parcours va me servir énormément. S’il y a un enfant qui vit des difficultés, je ne vais pas le lâcher. Je vais l’encourager. Je vais être là pour lui. Je suis passée par là et je sais à quel point c’est difficile», souligne-t-elle.
Même s’il lui reste trois cours à compléter, la jeune femme est confiante. Son diplôme est à portée de main.
Dans tous les cas, son parcours académique l’aura transformée en tant que personne. «J’ai appris que malgré les épreuves qu’on peut traverser, il y a toujours de la lumière.»
À lire également : Mellyzandre Lalonde réussit malgré l’adversité