Mellyzandre Lalonde réussit malgré l’adversité

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Par Emmanuelle LeBlond
Mellyzandre Lalonde réussit malgré l’adversité
Méllysandre Lalonde a remporté le prix Avenir personnalité persévérante à la cérémonie de remise des diplômes de l’école Jean-Raimbault. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

NDLR : L’Express est allé à la rencontre des élèves qui finissent leur parcours scolaire, que ce soit au secondaire ou au collégial, afin de mettre en lumière l’engagement et la détermination dont ils ont fait preuve durant leurs études.

PERSÉVÉRANCE. Absentéisme en classe, troubles anxieux et problèmes familiaux : Mellyzandre Lalonde était à risque de décrochage scolaire dès son entrée au secondaire. Habitée par une force de caractère hors du commun, elle a développé des outils pour affronter les défis quotidiens, ce qui lui a permis d’obtenir son diplôme d’études avec brio.

L’autrice de ces lignes a rencontré Méllyzandre dans un parc à Drummondville. La jeune femme n’était pas seule. Elle était accompagnée de sa chienne d’assistance Abby, sa plus fidèle amie. Les deux complices se sont rencontrées il y a quatre ans. Ce fut le coup de foudre immédiat entre-elles. Maintenant, elles sont inséparables. «Je la considère comme un membre de ma famille. Abby a un trouble d’anxiété de séparation. Elle ne peut pas rester seule. J’aime dire qu’elle est ma chienne d’assistance et que je suis son humain d’assistance. On s’entraide.»

Mellyzandre a eu un parcours scolaire parsemé d’embûches au secondaire. Atteinte de troubles anxieux, elle s’absentait souvent en classe. «Je n’allais quasiment jamais à l’école. Le matin, je faisais de grosses crises pendant le trajet en voiture. Je n’étais pas capable d’y aller», commente celle qui habitait à Longueuil. En classe, elle était une élève turbulente qui ne respectait pas les consignes. Les enseignants la retiraient du groupe.

L’année suivante, la jeune fille a déménagé à Drummondville. Elle s’est inscrite à l’école Jean-Raimbault. Tout était à recommencer puisqu’elle avait redoublé sa première année scolaire. Encore une fois, l’élève n’était pas bien dans sa peau. Le même scénario s’est répété. «Je n’avais pas de motivation. Je ne voyais pas en quoi ça me servait d’aller à l’école. Je n’avais pas d’objectif ni d’ambition.»

L’anxiété était toujours aussi présente. «Je sentais une boule au fond de ma gorge qui remontait. Ça ne voulait pas partir. J’avais l’impression d’être étranglée tout le temps. Ça m’empêchait de respirer. J’avais l’impression de mourir. J’avais beaucoup de pensées négatives et je me noyais là-dedans», mentionne celle qui jonglait également avec des problèmes familiaux.

L’arrivée d’Abby a eu un impact positif dans sa vie. Grâce à sa chienne d’assistance, Mellyzandre a appris à gérer ses crises d’angoisse, ce qui lui a permis de réintégrer graduellement ses cours à l’école.

(Photo Emmanuelle LeBlond)

Persévérance scolaire

Un déclic s’est produit en quatrième secondaire. «C’est là que tout a changé. Je me suis dit que je devais ouvrir toutes mes portes. Je voulais aller en mathématiques et en sciences enrichies. Ma mère a mal fait mon inscription. Au début de l’année, je me suis retrouvée dans une classe régulière. J’ai dû faire une demande pour être changée. La directrice m’a rencontrée. Elle m’a dit que l’enseignante en mathématiques ne voulait pas m’avoir dans sa classe. Elle connaissait ma réputation. J’ai répondu que j’étais prête à me donner un coup de pied dans le derrière. Je voulais y arriver», raconte-t-elle.

Grâce à sa détermination, Mellyzandre a intégré la classe qu’elle convoitait. Ce n’était pas gagné d’avance. L’élève a réalisé qu’elle devait travailler fort pour atteindre ses objectifs. «Je n’ai pas obtenu la note de passage à la première étape. J’ai eu 55 %. J’étais vraiment découragée. À la deuxième étape, j’ai continué. J’ai fait mes devoirs. J’ai été aux récupérations. J’ai eu 93 %.»

Au fil de ses études, la jeune fille a fait preuve de persévérance. «Il y avait beaucoup de problèmes à la maison. Je me suis retrouvée en famille d’accueil au début de mon cinquième secondaire. C’était assez compliqué de me concentrer en cours. Je vivais beaucoup de changements», mentionne celle qui a complété avec succès ses mathématiques enrichies, sa chimie et sa physique.

À la fin de l’année scolaire, les efforts de Mellyzandre ont été récompensés en recevant le prix Avenir personnalité persévérante. La finissante ressentait un sentiment de devoir accompli.

Celle qui est maintenant âgée de 18 ans est fière d’avoir décroché son diplôme d’études secondaires. «J’ai réussi malgré les difficultés scolaires, les problèmes de confiance et l’anxiété. Si j’ai pu le faire, tout le monde est capable.»

Mellyzandre est maintenant à la conquête de nouveaux défis. Dès la prochaine rentrée scolaire, elle entamera un programme en arts visuels au cégep de Drummondville. Ensuite, elle prévoit déménager à Trois-Rivières avec son copain pour compléter une technique en design d’intérieur et en architecture.

«Un beau futur m’attend», conclut-elle, en flattant affectueusement sa chienne.

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