Les espèces en péril sous la loupe du CRECQ

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Par Emmanuelle LeBlond
Les espèces en péril sous la loupe du CRECQ
La biologiste Marie-Christine Poisson a effectué des inventaires de tortues des bois. (Photo : gracieuseté)

ENVIRONNEMENT. Pendant tout l’été, l’équipe de biologistes du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) parcourra une partie du territoire pour effectuer des inventaires dans le but de préserver les espèces en péril.

Quelques inventaires ont été réalisés jusqu’à présent. L’objectif? Acquérir des connaissances sur les espèces, faire le suivi des populations et sensibiliser les propriétaires privés. Durant le mois de mai, une équipe composée de quatre biologistes a longé plusieurs cours d’eau à travers le Centre-du-Québec, à la recherche de la tortue des bois. «Le meilleur moment est le début du printemps. Les tortues viennent de finir leur hibernation. Elles se déplacent près des cours d’eau pour faire un bain de soleil. C’est facile de les voir», explique Marie-Christine Poisson, responsable du projet et biologiste.

Au total, cinq individus ont été trouvés, dont trois femelles. D’après elle, il s’agit d’une bonne nouvelle, dans un contexte où l’espace est menacé et en voie de disparition.

L’équipe du CRECQ a profité de l’occasion pour localiser l’emplacement des sites de ponte, c’est-à-dire des berges de sable ou de gravier sableux. Actuellement, il y en a peu sur le territoire, fait savoir Marie-Christine Poisson. «Les sites de ponte d’intérêt sont souvent des milieux dérangés par l’humain. La tortue peut pondre ses œufs sur le bord de la route. Ça peut être dangereux pour les bébés et pour elle. Les collisions avec les voitures sont l’une de ses menaces.»

Cinq individus ont été retrouvés, dont trois femelles. (Photo: gracieuseté)

Durant leurs explorations, les biologistes ont trouvé un site potentiel de ponte. Ils ont installé des caméras pour savoir si l’endroit est fréquenté par l’espèce. Ensuite, ils détermineront s’il est nécessaire d’aménager un site de ponte artificiel.

Dans tous les cas, Marie-Christine Poisson encourage les citoyens à être à l’affût de leur environnement. «Quand les propriétaires voient une tortue, qu’elle soit vivante, morte ou blessée, on les encourage à la signaler sur le site www.carapace.ca.» De cette manière, l’organisme est rapidement au courant de la situation.

Il y a quelques semaines, le CRECQ a complété les inventaires des oiseaux champêtres. Dans la MRC de Drummond, les biologistes ont repéré des espèces en milieu agricole à Saint-Lucien, Durham-Sud, Wickham et Lefebvre. «Le goglu des prés et la sturnelle des prés vont nicher au sol dans les cultures de foin. On remet un cahier aux propriétaires des cultures. On donne des recommandations pour favoriser la survie de l’espèce.»

Des caméras ont été installés sur un site de ponte potentiel de tortues des bois. (Photo: gracieuseté)

Les oiseaux champêtres subissent les déclins les plus importants et les plus constants parmi les différents groupes d’oiseaux en péril au pays. L’intensification agricole et la modernisation des pratiques au fil des ans ont entraîné des changements considérables dans la diversité et la qualité des milieux ruraux.

Plusieurs autres espèces figurent sur la liste de l’organisme, dont la salamandre pourpre et la chauve-souris. À la fin du mois de juin, les biologistes partiront sur les traces de l’engoulevent, un oiseau qui s’active à la tombée de la nuit et qui se repose le jour. «L’engoulevent a un chant particulier. On fait des routes d’écoute en se déplaçant en auto», mentionne Marie-Christine Poisson.

Les inventaires sont réalisés dans le cadre du projet de mise en œuvre du plan d’action pour la stratégie de conservation des noyaux d’intérêt et des corridors de la connectivité au Centre-du-Québec.

 

Le déclin des oiseaux champêtres est notamment causé par l’intensification de l’agriculture. (Photo: gracieuseté)
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