Des coups de canon pour éloigner les chevreuils

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Par Louis-Philippe Samson
Des coups de canon pour éloigner les chevreuils
Le canon au propane a été positionné afin de rediriger les chevreuils vers les champs et les terres à bois près du 10e rang. (Photo : gracieuseté)

POMICULTURE. Des coups de canon au propane et de l’urine de coyote; voilà deux solutions utilisées par le Verger Duhaime pour éloigner les chevreuils qui ont endommagé des arbres durant la dernière semaine.

Le vendredi 19 janvier, le copropriétaire du verger, Joël Duhaime, remarque, lors d’une ronde à travers ses champs, que plusieurs arbres sont endommagés. Le scénario se répète les jours suivants. Souhaitant faire la lumière sur la cause de ces dommages, M. Duhaime s’y rend en soirée et y découvre plus d’une quinzaine de chevreuils en train de se régaler de bourgeons de ses pommiers.

«En hiver, on peut voir un ou deux chevreuils de temps en temps, mais il n’y avait jamais réellement de dommages. On voyait plus de lièvres manger les bourgeons des branches basses. En général, le chevreuil est plus nerveux donc c’est assez rare d’en voir s’approcher du village. Ma meilleure hypothèse est qu’en raison de la plus petite quantité de neige au sol, le chevreuil peut sentir l’odeur des pommes en dessous, il en trouve quelques-unes et mange ensuite les bourgeons. J’étais surpris de voir la quantité de bourgeons être mangés de jour en jour», a exposé Joël Duhaime.

Des bourgeons qui ont été dévorés par des chevreuils. (Photo : gracieuseté)

Il fallait donc agir rapidement pour éviter que les arbres ne soient endommagés de façon irréversible. M. Duhaime voulait se débarrasser des animaux sans les blesser. Il a donc privilégié des solutions à plus petit risque pour les cervidés.

«On a essayé plusieurs choses. Avec l’urine de coyote, on a voulu rapprocher un prédateur naturel pour contrôler l’espèce nuisible. Au verger, on privilégie l’aide des prédateurs naturels au lieu d’utiliser des pesticides par exemple», a-t-il expliqué.

Le canon au propane a été utilisé pour la première fois le 23 janvier. Afin de réduire le bruit pour les voisins du verger, l’appareil a été orienté vers les champs. De cette façon, les chevreuils sont plus incités à se diriger vers des terres à bois longeant le 10e rang et non vers le village. Cependant, il est possible d’apercevoir des chevreuils près du 8e rang et de la route 239.

«Le canon produit une déflagration qui ressemble à un coup de fusil. On l’utilise surtout au besoin. Mardi, je l’ai déclenché quelques fois, je l’ai réutilisé ce matin et ce midi [mercredi]. Il ne faut pas nécessairement la faire aux mêmes heures parce que les chevreuils pourraient s’habituer. C’est assez efficace et ça ne fait pas de mal à l’animal. J’habite près du verger et je ne l’entends pas lorsque je suis à l’intérieur. On explique, au besoin, aux voisins ce que c’est et pourquoi on utilise le canon», a dit M. Duhaime.

Au moment de publier, Joël Duhaime estime qu’il n’aura pas à utiliser le canon encore très longtemps. Rapidement, les chevreuils ont déserté les lieux tandis que le copropriétaire n’a pas observé de traces fraîches dans la neige mercredi matin.

Bizarrement, les animaux ont préféré manger certaines variétés plus que d’autres, tels que les rosinettes, les cortland et les mcIntosh. Malgré les dommages qu’ont subis les arbres, M. Duhaime assure qu’ils produiront la même quantité de fruits lors de la prochaine saison.

«C’étaient des dommages majeurs. Il fallait prendre une décision et agir si on voulait avoir des pommes dans ces arbres. La productivité des arbres n’est pas en danger, mais on ne voulait pas laisser ça empirer», a confirmé Joël Duhaime.

Par ailleurs, les Cultures et Verger Duhaime collaborent avec le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) afin de favoriser le retour d’espèces d’oiseaux rustiques, comme les hirondelles, dans leur champ. Ceux-ci contribueront également au contrôle des insectes nuisibles en les mangeant.

 

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