Madame Mercure, tout simplement

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Madame Mercure, tout simplement
Aline Mercure. (Photo: Claude-Hélène Desrosiers)

NDLR : En cette fin de semaine de la fête des Mères, L’Express rend hommage à une mère bien ancrée dans l’histoire de Drummondville. Elle a déjoué les pronostics des médecins dans la dernière année. C’est bien simplement qu’elle parle de maternité.

MATERNITÉ. Née en 1945, Aline Mercure apprenait il y a un an qu’elle avait un cancer de l’estomac non opérable. Après cinq mois à la Maison René-Verrier, surprise : elle doit quitter la maison de soins palliatifs parce qu’elle est trop en forme! Son cancer est en ce moment en dormance. Elle a retrouvé de l’énergie, recommence tranquillement à se déplacer avec une marchette et aime jaser avec les gens qui l’entourent au Centre d’hébergement Frédérick-Georges-Heriot.

Coquette et souriante, madame Mercure est native de la paroisse Saint-Simon. Elle est la mère de deux enfants : une fille de 48 ans et un garçon de bientôt 45 ans. Elle est aussi quatre fois grand-mère. Bien qu’elle habite à Portneuf, sa fille vient la visiter «et voir sa maman», elle qui s’informe d’elle et se tient au courant, malgré la distance. Son fils, tout comme son mari, est resté à Drummondville.

Selon elle et les standards de l’époque, elle est devenue mère un peu tard. Pour les années 2023, c’est une jeune maman qui met au monde Marie-Claude. «Quand j’ai eu ma fille, j’étais tellement heureuse! J’ai voulu en avoir un autre. Mon garçon, c’est encore mon bébé»!

Elle s’estime bien chanceuse d’avoir eu de si bons enfants. Des nourrissons faciles, des petits qui écoutent bien puis des adolescents pour qui l’on ne s’inquiète pas outre mesure. Elle raconte avoir eu du mal à s’habituer quand ils ont débuté l’école. «J’ai eu de la misère, j’ai braillé! Ils partaient en autobus pour la journée avec leur lunch, et j’avais tellement hâte qu’ils reviennent», partage-t-elle. Une autre période plus difficile a été quand sa fille a commencé à sortir avec des garçons. «Je ne dormais pas tant qu’elle n’était pas rentrée».

Embauchée à la Sylvania avant son mariage, elle a élevé ses enfants tout en travaillant. Son mari aussi y travaillait, comme mécanicien, alors que Mme Mercure était affectée au contrôle de la qualité. Le jour, elle était à la maison. Elle commençait son quart à 16 h. «Mon mari était de nuit; quand je finissais, lui commençait. Il les faisait souper, les aidait avec leurs devoirs et leurs leçons. On s’est arrangés comme ça», se remémore-t-elle.

L’été, le couple allait à la mer avec des amis et faisait garder les enfants. Elle regrette de ne pas avoir plus voyagé avec les eux. «Ça, c’est un bout que je n’aime pas penser», se désole-t-elle.

Les enfants ont grandi et sont devenus parents à leur tour. Celle qui adore les bébés aime vraiment être grand-mère.

Derrière chaque maman se cache une petite fille. Mme Mercure se rappelle sa mère, Marie-Paule. «C’était une sainte», dit-elle sans hésiter. Pieuse et sociable, c’était une femme attentionnée. Puis, l’Alzheimer. «Elle me voyait arriver et les yeux lui coulaient. Elle savait de moins en moins qui j’étais». Elle avoue avoir trouvé cela bien difficile. «Ah! Pauvre maman. Je l’ai adorée. À la fin, elle ne me reconnaissait plus. J’allais la visiter quand même, lui tenir la main. Elle aimait ça». Mme Mercure n’a pas de regrets à ce sujet. Si c’était à refaire, elle ferait la même chose.

En repensant à ses enfants, elle est bien heureuse de les savoir bien et en est fière. Elle souhaite qu’ils continuent à être de bonnes personnes. Aline Mercure se sent aimée et entourée. «Il a y a bien des gens qui sont laissés à eux-mêmes. Je suis tellement chanceuse».

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