Un engouement marqué pour l’École des Grands

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
Un engouement marqué pour l’École des Grands
Roxane Doré, Anne Bussières, Alisha Wissanji et Julie René invitaient les étudiants du Cégep de Drummondville à devenir mentor pour l’École des grands. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

ÉDUCATION. Alors que l’École des Grands s’implantera à l’automne au Cégep de Drummondville, une quarantaine d’étudiants ont déjà manifesté leur intérêt pour participer à ce programme parascolaire de mentorat qui soutient la réussite éducative d’élèves issus de milieux défavorisés.

La fondatrice de l’École des Grands, Alisha Wissanji, était de passage à l’établissement d’enseignement mercredi afin de présenter une conférence au Café Clovis, à l’occasion de la Semaine des sciences humaines. Près d’une centaine d’étudiants ont pris part à l’activité, curieux d’en apprendre davantage sur cette initiative qui est déployée dans une douzaine d’institutions collégiales à travers la province.

La fondatrice de l’École des Grands, Alisha Wissanji, a présenté une conférence, mercredi. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

À compter de l’automne, une soixantaine d’élèves du primaire participeront tous les samedis matin à l’École des Grands, un service de mentorat offert par le Cégep de Drummondville. Après avoir dégusté un petit déjeuner, ils suivront des ateliers de français, de mathématiques, d’informatique et d’éveil scientifique dans un contexte ludique et bienveillant. Les collégiens joueront le rôle de mentors, en accompagnant les jeunes vers la réussite éducative. Le programme s’échelonnera sur une période de dix semaines.

C’est l’école Saint-Pie-X qui a été sélectionnée pour le projet. «On a identifié les écoles primaires les plus défavorisées du Québec. Le ministère a donné une cote à chaque établissement, de 1 à 10. On n’a pas eu de misère à trouver des écoles primaires à côté du Cégep de Drummondville. L’équipe-école a ciblé des élèves du primaire de tous les niveaux avec une moyenne entre 50 % et 70 %», a expliqué Alisha Wissanji.

Selon elle, il s’agit d’une expérience enrichissante autant pour les élèves du primaire que pour les collégiens. «C’est gagnant-gagnant», a-t-elle soutenu. Les participants connaissent une amélioration moyenne significative de leur rendement académique, contrairement à leurs camarades de classe qui ne participent pas au programme. Au niveau des mentors, leur implication a un effet positif sur leur attachement à l’institution, leur perception de compétence et l’engagement dans leurs études.

L’initiative est ouverte à tous les étudiants du cégep. «Il a trois types de personnes qui participent au programme. Habituellement, il a ceux qui veulent accéder à un programme contingenté et qui veulent une recommandation. Ensuite, il y a les étudiants qui veulent essayer une vocation professionnelle, comme l’enseignement ou le travail social. Finalement, il a ceux qui viennent d’un milieu défavorisé. Ils n’ont pas eu d’aide à la maison et ils ont réussi à s’en sortir. Ils veulent redonner à la communauté.»

Plusieurs collégiens ont participé à l’activité au Café Clovis. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

À la suite de leur participation, ces derniers peuvent obtenir une mention d’engagement étudiant sur leur bulletin, décernée par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’une lettre de recommandation, a ajouté Alisha Wissanji.

Une trentaine de mentors sont actuellement recherchés. Une première vague d’inscription a eu lieu mercredi. L’équipe d’implantation du Cégep de Drummondville était présente pour récolter les signatures. L’enthousiasme était palpable. «Nous avons amassé une quarantaine de noms. C’est au-delà de nos attentes. Les jeunes sont vraiment intéressés. C’est assez atypique. Souvent, on essaie de lancer des initiatives ou des activités et il y a peu de réponse», a mentionné Roxane Doré.

Alisha Wissanji était ravie de constater que les étudiants étaient au rendez-vous. À ses yeux, le phénomène n’est pas nouveau. «Les directeurs ne me croient pas quand je dis qu’il y a des étudiants du cégep qui vont se lever le samedi matin pour venir à l’École des Grands. Ce projet raisonne avec les valeurs de nos étudiants, soit de s’engager dans la communauté et de faire une différence dans la vie d’un enfant. Je ne suis pas surprise de l’engouement. Je le vois partout ailleurs.»

Le recrutement se poursuivra à l’automne. «S’il y a trop de participants, on va faire un tirage», a précisé Roxane Doré. Les étudiants choisis suivront une formation d’une demi-journée, où ils suivront plusieurs ateliers. D’ailleurs, une autre école primaire pourrait être annexée à l’École des Grands dans un futur proche.

Rencontré sur place, le directeur du Cégep, Pierre Leblanc, se disait ravi d’accueillir une telle initiative à Drummondville. «On a tous les morceaux pour faire le plus beau projet du monde. On y croit profondément.»

Partager cet article