La Ferme des Voltigeurs a le vent dans les «plumes»

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Par Lise Tremblay
La Ferme des Voltigeurs a le vent dans les «plumes»
Dominique Martel, président-directeur général de la Ferme des Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENTREPRISE. Faisant partie des festins familiaux comme des repas sous le pouce des gens d’ici, la Ferme des Voltigeurs poursuit son bonhomme de chemin. Au cours des derniers mois, plusieurs investissements ont été réalisés et d’autres sont à venir. Portrait d’une entreprise qui a le vent dans les «plumes».

«J’ai une pile de travail large comme ça à faire aujourd’hui». Bien qu’il s’est dit heureux de discuter des projets de l’entreprise familiale qui abat pas moins de 165 000 poulets par semaine, Dominique Martel n’a pas deux minutes à lui. Il faut dire que la Ferme des Voltigeurs gère plusieurs plateaux : trois sites d’élevage, un abattoir, une usine de transformation, une usine pour les mets cuisinés, trois magasins et, évidemment, des milliers de poussins.

«Les gens pensent que c’est une grosse entreprise. Dans les faits, c’en est une petite. Notre part de marché est de 4 % au Québec», relativise le président-directeur général en faisant référence à des joueurs tels que Olymel.

L’entreprise, dont le siège social est situé sur le boulevard Foucault à Drummondville, a grandement évolué au cours des dernières années. Ses poulets de grain se vendent aux quatre coins du Québec. La marque rayonne. Et les défis sont constants. Le plus costaud est très d’actualité et a trait à la main-d’œuvre.

«L’an dernier, on a investi dans un service de transport en minibus. L’idée était d’aller chercher les travailleurs qui n’ont pas d’auto là où ils sont. Le chauffeur fait plusieurs arrêts chaque jour aux restaurants Tim Hortons de la région. C’était l’idée de notre responsable aux ressources humaines. On a décidé de mettre ça en place rapidement», informe M. Martel.

La Ferme des Voltigeurs produit 165 000 poulets chaque semaine.(Photo Ghyslain Bergeron)

La Ferme des Voltigeurs fait aussi appel à des firmes de location de main-d’œuvre puis recourt aux travailleurs étrangers pour pourvoir l’ensemble de ses postes en usine. Au cours de l’année 2022, une trentaine de Philippins ont été amenés localement. D’autres sont attendus en renfort en début de l’année.

Pour s’aider aussi, de nouveaux équipements ont été acquis pour l’usine de transformation, robotisant certaines unités et réduisant le nombre de paires de bras nécessaires à certaines unités de travail.

«On n’a pas le choix d’être créatifs dans la situation», dit-il.

Parlant investissements, la Ferme des Voltigeurs en a procédés à d’importants au cours des derniers mois. Ils sont passés sous le radar des médias, pandémie s’appropriant les manchettes.

«L’usine qu’on avait avant roulait à 110 % de sa capacité… Fallait faire faire du temps supplémentaire. On a agrandi le côté abattage pour accroître notre volume, on s’est doté d’une éviscération neuve entièrement automatisée, on a amélioré notre secteur des eaux usées puis on s’est doté d’une salle de refroidissement flambant neuve. On a augmenté notre capacité de production de 40 %. On est passé de 2 800 poulets à l’heure à 4 500 poulets sur la chaîne d’abattage. On en abat à forfait aussi», informe M. Martel qui a préféré ne pas communiquer publiquement le montant de l’investissement, s’en tenant à «plusieurs millions de dollars». Précisément 18 000 pieds carrés de superficie ont été ajoutés.

«Notre objectif, c’est de continuer d’être très présent dans les épiceries et d’offrir un produit de qualité. On produit des poulets un peu plus gros que les autres. La viande est plus goûteuse, plus riche en protéine et moins grasse», précise-t-il.

Projets

L’entreprise a plusieurs projets sur sa table à dessin, notamment une nouvelle usine pour les mets cuisinés et peut-être un quatrième magasin, celui-là dans le quartier Saint-Nicéphore. (Photo Ghyslain Bergeron)

Malgré ces récents investissements, plusieurs autres projets s’empilent sur la table à dessin de la famille Martel.

Il y a quelques mois, elle a acquis un vaste terrain sur le boulevard Lemire à un jet de pierre du commerce Tapis Chapdelaine. À quoi servira-t-il? «On est en train de faire une étude de marché pour construire une nouvelle usine de surtransformation où l’on cuisine nos sous-produits comme la sauce à spaghetti, les produits marinés, etc. Actuellement, nous sommes très à l’étroit sur Foucault. On devra d’ailleurs aller en sous-traitance, car ces produits sont très populaires», informe le gestionnaire de 57 ans, qui a soutenu n’avoir aucun objectif temporel pour ce projet.

M. Martel jongle aussi avec l’idée d’ouvrir un quatrième magasin à Drummondville, celui-là dans le secteur Saint-Nicéphore, question d’être en mesure de desservir cette clientèle.

«On regarde différentes options. En tout cas, on ne regrette pas notre décision d’avoir construit un magasin sur le boulevard Lemire. Ça fonctionne très bien, tout comme celui de Saint-Charles-de-Drummond», fait-il savoir.

Questionné à savoir si de tels magasins pourraient éventuellement germer un peu partout à travers le Québec, Dominique Martel ne s’est pas défilé, précisant que la question est à l’étude. «On n’écarte rien, c’est de l’ouvrage, mais il n’a rien d’impossible, surtout si on investit dans une nouvelle usine. En ce moment, mon petit rêve serait que la Ferme des Voltigeurs ait de petits kiosques dans tous les IGA du Québec», lance-t-il.

Travaillant au sein de l’entreprise depuis 40 ans, Dominique Martel se dit toujours aussi motivé à gérer l’entreprise. L’arrivée de la nouvelle génération lui sourit.

«Ce sera bien agréable et une belle fierté si nos enfants suivaient. Ils sont mal pas tous aux études actuellement», termine celui qui fait équipe avec ses frères Georges Jr et Bernard.

La Ferme des Voltigeurs en bref

Trois sites d’élevage portent le nom de Les Volailles Martel. Ils fournissent 30 % de l’approvisionnement à la Ferme des Voltigeurs;

  • Un abattoir
  • Une usine de transformation
  • Une usine de surtransformation
  • Quatre magasins
  • 240 employés

Un brin d’histoire

L’aventure du poulet de la Ferme des Voltigeurs s’est amorcée en 1958. C’est Denise Turcotte qui a décidé de mettre sur pied un kiosque où elle vendait différents produits de la ferme. De fil en aiguille, Mme Turcotte, et son mari Georges Martel, se sont dotés d’un abattoir puis d’un premier poulailler. En 1979, la Ferme a obtenu un permis de vendre de la volaille partout en province.

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