Marais Drummond : les travaux débuteront en février

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Par Cynthia Martel
Marais Drummond : les travaux débuteront en février
Le marais Drummond a une longueur de 1,25 kilomètre. (Photo : Gracieuseté - Bertrand Moreau)

ENVIRONNEMENT. Canards Illimités Canada pourra finalement entreprendre les travaux visant à construire la nouvelle structure au marais Drummond, en février, soit un an plus tard de ce qui était prévu.

Après plusieurs mois d’attente, l’organisme a reçu toutes les autorisations requises du ministère de l’Environnement à la fin août lui permettant de lancer l’appel d’offres visant le barrage du marais situé en plein cœur de la Forêt Drummond du côté de Saint-Joachim-de-Courval.

«Un entrepreneur a récemment été retenu parmi les soumissions reçues. Aussitôt que les matériaux seront livrés, on pourra commencer à se mobiliser pour les travaux», indique Patrick Harbour spécialiste du programme de conservation chez Canards Illimités Canada.

Devant conjuguer avec de plus longs délais de production en raison de l’approvisionnement de béton et d’acier galvanisé et la pénurie de main-d’œuvre, l’organisme vise février pour l’installation de la nouvelle structure.

«Le délai de production était de trois ou quatre semaines auparavant, maintenant, il est de deux mois. Selon les dernières informations, on pourrait recevoir la structure dès le début février. Ainsi, l’entrepreneur pourra commencer les travaux préparatoires du site une semaine avant et mettre en place les mesures de protection nécessaires. Dépendamment des conditions météorologiques, le chantier s’échelonnera sur une durée de deux à trois semaines», explique-t-il.

Des travaux s’avèrent nécessaires alors que le barrage construit en 1996 par Canards Illimités Canada s’affaiblit constamment par la présence de castors, lesquels bloquent la structure.

«La nouvelle structure pourra mieux gérer le niveau d’eau. En fait, le niveau sera contrôlé à l’extérieur du marais par un système de trop plein. Souvent, ce qui amène le castor à s’installer dans le barrage, c’est lorsqu’il entend une chute d’eau. C’est le bruit qui vient lui dire qu’il perd de l’eau dans son marais. Avec la nouvelle structure, le castor n’aura pas l’appel de venir la bloquer. Ça fait environ cinq ans qu’on en installe un peu partout au Québec et ça fonctionne très bien», détaille M. Harbour.

Questionné si le chantier peut perturber les animaux, le spécialiste répond par la négative.

«Les animaux seront principalement dérangés par le bruit associé à la machinerie, mais rien de majeur. Au niveau du marais en tant que tel, depuis quelques années, on a mis en place avec le ministère de l’Environnement des techniques moins dérangeantes, c’est-à-dire qu’on n’a plus besoin d’abaisser le niveau d’eau. Ça fait en sorte que l’impact sur toutes les espèces qui sont en hibernation, comme le rat musqué et le castor, est moindre, car il y a moins de fluctuation importante du niveau d’eau.»

Estimé à 375 000 $, le projet sera entièrement financé par les fonds de gestion de Canards illimités, la MRC de Drummond et la Ville de Drummondville ayant décliné la demande d’aide financière conjointe de 125 000 $.

Entente tripartite

En contrepartie, une fois les travaux réalisés, la MRC et la Ville deviendront responsables du barrage du marais Drummond. Une entente tripartite a récemment été paraphée avec Canards illimités relativement à la protection, la restauration et la gestion de l’aménagement faunique du site naturel pour une durée de 20 ans.

«Il y a trente ans, on avait signé une entente avec Hydro-Québec (ancien propriétaire) nous permettant de nous installer et mettre en place des ouvrages pour créer le marais. On était complètement responsable de l’entretien, des inspections et des suivis depuis. Étant donné que ça arrivait à échéance, il fallait revoir les modalités. Depuis une dizaine d’années, Canards illimités se décharge de certains aménagements en les léguant à des organismes ou municipalités qui prennent déjà sous leurs ailes la mise en valeur de sites naturels», précise M. Harbour.

Cette entente permettra aux autorités municipales d’avoir un peu plus de liberté lorsque vient le temps de procéder à certains aménagements.

«Canards illimités restera impliqué dans le sens que nous agirons à titre de conseillers. Du temps en ressources humaines sera aussi investi chaque année pour s’assurer que le marais est maintenu. Pour la MRC et la Ville, ça leur permettra de développer leurs projets autour du marais, dans la forêt, sans devoir nous consulter pour obtenir des autorisations», conclut le spécialiste.

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