La SPAD invite à la responsabilisation des citoyens

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Par Cassandre Baillargeon
La SPAD invite à la responsabilisation des citoyens
La SPAD couvre les MRC de Drummond, des Maskoutains, d’Acton ainsi que certaines villes de la MRC de Pierre-de Saurel. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ANIMAUX. Voyant plusieurs de ses pairs avoir des difficultés à répondre à la demande de services en augmentation et à joindre les deux bouts, la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) lance un cri du cœur et demande à la population de faire sa part.

«Présentement, il y a des refuges qui ont des difficultés et qui ont levé le «red flag». Les refuges qui sont un peu plus gros, comme nous, en subissent les contrecoups», affirme le directeur général de la SPAD, Philippe Labonté.

Depuis le début de l’année, la SPAD a reçu beaucoup plus d’animaux que durant les trois dernières années. «On a augmenté d’environ 30 % depuis le début de l’année si on se compare à 2020 et 2021 et on va même supplanter 2019 avec le nombre de réceptions», indique celui qui cumule une trentaine d’années à la SPAD.

Cette augmentation se fait aussi sentir dans les autres refuges du Québec. «Il y a plusieurs refuges qui vont refuser des animaux présentement parce qu’ils n’ont pas la place, pas la main-d’œuvre et pas ce qu’il faut pour justement prendre soin des animaux. Cela fait des pressions additionnelles aux refuges voisins qui accueillent ces animaux-là», souligne M. Labonté.

Des impacts importants

Ce dernier a d’ailleurs publié récemment une lettre ouverte sur le site web de l’organisme à but non lucratif pour alerter la population des difficultés auxquelles sont confrontés les refuges en lien avec l’augmentation du coût de la vie, les pénuries de toutes sortes et les impacts de l’engagement citoyen sur leur travail. Son principal objectif était de responsabiliser les gens sur les actions qu’ils peuvent poser au quotidien pour aider les refuges dans leur mission.

La transparence des citoyens lorsqu’ils viennent porter un animal, l’achat d’une licence pour déclarer ces animaux de compagnie et l’encadrement de ces derniers pour éviter les accidents sont du lot des recommandations de M. Labonté.

Actuellement, la SPAD parvient à garder la tête hors de l’eau. «Je lance le cri du cœur avant qu’il y ait trop de problèmes et qu’on ait justement besoin de la population pour nous aider. S’il y a des refuges qui tombent au combat, oui, c’est sûr et certain qu’on va avoir besoin d’aide. On veut prendre le taureau par les cornes et aider les autres refuges pour ne pas que cela arrive», affirme Philippe Labonté.

Jusqu’à présent, la pénurie de main-d’œuvre a épargné la SPAD. Depuis le début de la pandémie, l’équipe de la SPAD a été bonifiée de quatre nouveaux employés afin d’assurer les services 24h sur 24h et pour répondre à la demande. «Le coût de la main-d’œuvre nous a affectés plus que la pénurie d’employés», indique le directeur général.

Depuis la pandémie, la SPAD a aussi de la difficulté à se procurer des camions neufs. «Avant, on pouvait se commander un camion et l’avoir le lendemain, là c’est entre huit et dix mois d’attente. Il faut prévoir cela en conséquence. Naturellement, on garde des camions un peu plus longtemps qu’il ne le faut. On doit donc les faire réparer, ce qui entraine des coûts supplémentaires », mentionne M. Labonté.

Pour celui-ci, la population doit rapidement se responsabiliser pour assurer la pérennité des établissements de protection animaliers. «Les refuges au Québec ne vont pas super bien et ça risque d’aller de plus en plus mal. Un moment donné, cela va prendre de l’aide, que les citoyens se responsabilisent et soient capables de dire «j’adopte un animal, je sais ce que ça va coûter, je vais le faire stériliser et je vais m’en occuper»», conclut le directeur général.

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