ITINÉRANCE. Les abris pour personnes en situation d’itinérance ne seront pas de retour l’hiver prochain sur les terrains de la Ville de Drummondville.
François Gosselin, coordonnateur clinique de l’Ensoleilvent, a cependant affirmé que des abris seront tout de même installés sur le terrain de l’organisme et qu’une recherche d’espaces chez des partenaires est en cours.
«On va en installer une ou deux sur nos terrains. On trouverait ça bien d’en avoir cinq au total, mais, en ce moment, on n’a pas de places accessibles. On comprend la réflexion de la Ville de vouloir héberger ces gens d’une façon un peu plus humaine. En même temps, les gens qui utilisaient ces mini-maisons étaient des personnes qu’on avait de la difficulté à gérer à l’intérieur de nos ressources d’hébergement, souvent en lien avec des problèmes de santé mentale», a commenté M. Gosselin.
François Gosselin dit qu’aucune discussion quant aux solutions possibles cet hiver n’a encore été entreprise avec l’administration municipale. Il tient à assurer que les communications avec la Ville de Drummondville se poursuivent. Si des besoins en hébergement d’urgence devaient se faire ressentir, les deux entités pourront tenter ensemble de trouver des solutions rapidement.
L’installation des abris dans le stationnement P13, au coin des rues Saint-Jean et Brock, avait été faite dans le cadre d’un projet-pilote. Dans son rapport, François Gosselin affirme avoir recommandé à la Ville de poursuivre l’expérience pendant au moins une année supplémentaire, considérant que la situation de l’itinérance s’intensifiera ces prochaines années.
Rappelons que les abris avaient reçu un nouveau revêtement à la fin du mois de mars dernier.
Solutions durables
La nouvelle a été accueillie avec une déception certaine du côté de l’organisme. Le conseil municipal de la Ville de Drummondville, n’ayant pas reconduit le projet, cherche à mettre ses efforts sur l’implantation de solutions durables à l’enjeu de l’itinérance.
«Ce ne sont pas des abris que la Ville recherche, mais des maisons, des centres, des logements, un milieu de vie sain et décent. Les abris sont temporaires. Il est là pour nous le principal enjeu. C’est ainsi que le projet avait été “présenté” au conseil. Nous savons tous que les approches pour résoudre les problématiques d’itinérances sont multiples et ne reposent pas que sur un, voire quelques éléments», a commenté le directeur général adjoint à la Ville de Drummondville, Francis Villeneuve, dans un échange courriel.
Dans son message, M. Villeneuve indique que la Ville n’est pas insatisfaite des résultats du projet-pilote. Les objectifs de celle-ci sont plutôt sur le moyen et le long terme quant à cette problématique qui s’est imposée d’elle-même avec le contexte pandémique.
«La Ville a adopté, entre autres, un plan d’investissement en logement social de 5,75 M$, les subventions au fonctionnement de différents organismes qui œuvrent dans le secteur communautaire. Prenons à titre d’exemple le projet Ilot de solidarité d’InnovHabitat Drummond, auquel la Ville a d’ailleurs contribué financièrement via son plan d’investissement en logement social, et qui offrira, à la fin de cet automne, 23 logements pour des clientèles, notamment issues de l’itinérance», a poursuivi le directeur général adjoint.
D’ailleurs, Francis Villeneuve a réitéré, au nom de Drummondville, le souhait de voir le gouvernement provincial investir davantage dans le développement social soulignant aussi que les villes ne peuvent être les seules à investir massivement pour ces milieux.
