Cinq abris pour les itinérants installés à Drummondville samedi

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Par Marilyne Demers
Cinq abris pour les itinérants installés à Drummondville samedi
Cet abris sera aménagé sur le terrain de l'Ensoleilvent dès ce samedi. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SOCIÉTÉ. Cinq abris offerts par Mike Ward seront aménagés à Drummondville ce samedi pour permettre aux personnes en situation d’itinérance de se protéger du froid et des intempéries.

Plus de deux semaines après avoir dit oui à l’offre de l’humoriste, l’Ensoleilvent a déterminé les endroits où seront installées les minimaisons.

Une habitation temporaire sera aménagée sur le terrain de l’organisme. La mairesse de Drummondville ayant donné le feu vert, quatre abris seront aussi installés au stationnement municipal P13, situé au coin des rues Saint-Jean et Brock, non loin de l’Ensoleilvent. «Chaque abri fait 8 x 4 x 4 pieds. On pense qu’avec un par stationnement, on va être en business», indique François Gosselin, coordonnateur clinique à l’Ensoleilvent.

«Les abris vont être gérés à la pièce, dans le sens qu’ils seront barrés durant la journée et accessibles la nuit. Quand quelqu’un va nécessiter un besoin, il va y avoir un échange signé, on va débarrer la porte et fournir un sac de couchage. Il va y avoir de la surveillance qui sera faite toutes les demi-heures. On ne veut pas que ça devienne des lieux de consommation. On va aussi s’assurer que les gens n’apportent pas de réchauds, pour des questions de sécurité», poursuit-il.

Un autre abri pourrait s’ajouter sur le territoire drummondvillois, alors qu’un organisme a manifesté de l’intérêt. L’Ensoleilvent souhaite en déménager cinq ou six à Saint-Lucien pour un projet d’agriculture.

Sur les 25 abris offerts par Mike Ward, cinq prendront la route vers Victoriaville. Pour ce qui est de la balance, trois ont été brisés dans le transport et les autres pourraient être envoyés vers d’autres villes ou encore demeurer à Drummondville. «Vu que c’est un projet-pilote, on commence avec cinq et l’an prochain, on verra», précise François Gosselin, ajoutant que les refuges seront retirés à la fin de l’hiver.

Le coordonnateur clinique affirme que l’ajout de cinq abris sera bénéfique, alors que la maison d’hébergement de dépannage, l’unité de débordement et même la halte-chaleur aménagée en décembre dernier sont à pleine capacité.

«Ça déborde tous les soirs. L’objectif en prenant les abris, c’est que personne ne meurt de froid. On nous a dit qu’à – 30 °C, avec la chaleur du corps, ça joue autour de 10-11 °C à l’intérieur des cabanes», fait savoir M. Gosselin.

«On considère aussi que ça peut être utile pour les gens qui sont très décompensés. On va pouvoir les isoler dans un endroit sécuritaire pour qu’ils se reposent. Ça va faire une grande différence», ajoute-t-il.

Par ailleurs, François Gosselin tient à rassurer les citoyens qui auraient des inquiétudes : «Nos portes sont ouvertes s’ils veulent venir nous poser des questions. On va aussi faire le tour des commerçants pour leur expliquer le projet.»

Rappelons qu’en 2021, l’organisme d’hébergement pour les personnes en difficulté a hébergé près de 600 personnes. Habituellement, il en accueille entre 300 et 400 par année.

Coup de pouce
Une quinzaine de jeunes du Carrefour jeunesse-emploi Drummond sont venus donner un coup de pouce jeudi matin au Garage Louis Lafleur. «On est en train de séparer les pièces sur des palettes pour préparer les minimaisons qui vont être construites en fin de semaine par une équipe de bénévoles, détaille une des jeunes, Sabryna Bédard-Cournoyer. Il y avait un intérêt pour nous d’aider la population qui est sans-abri et on veut continuer à s’impliquer dans le projet.»

Une quinzaine de jeunes du Carrefour jeunesse-emploi Drummond ont prêté main-forte jeudi afin de préparer les abris pour les itinérants. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Ce sont d’ailleurs les jeunes qui ont approché l’Ensoleilvent pour offrir leur aide. «Ils souhaitaient s’impliquer parce que certains d’entre eux ont connu ça, certains d’entre eux ont des proches qui ont vécu ça. Ils savent que pour certaines personnes, c’est plus difficile, donc s’ils peuvent apporter un peu quelque part à quelqu’un, ils sont contents», mentionne Vanessa Bibeau, intervenante-animatrice au projet Départ@9 au Carrefour jeunesse-emploi Drummond.

Les participants y voient aussi une opportunité de travailleur sur eux-mêmes. «On participe au programme Départ@9, qui nous aide à nous remettre sur le marché du travail ou à continuer nos chemins. Ça aide à notre estime de soi. Ce que j’aime, c’est qu’on est bien encadré. On a de beaux projets», souligne Kim Forcier, une des participantes.

Par ailleurs, le Carrefour jeunesse-emploi Drummond planche actuellement sur un projet en lien avec l’itinérance. Les détails seront connus ultérieurement.

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