Drummondville analysera la superficie des terrains pouvant être développés

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Par Marilyne Demers
Drummondville analysera la superficie des terrains pouvant être développés
La mise en place de zones d’aménagement prioritaires et de réserve permet notamment d’identifier les besoins en termes de développement résidentiel pour les années à venir. (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

URBANISME. La Ville de Drummondville réalisera une étude afin de connaître l’espace toujours disponible à des fins de développement résidentiel sur son territoire, un peu plus de deux ans après l’entrée en vigueur d’une réglementation encadrant les développements immobiliers.

De nouvelles dispositions ont été incorporées au schéma d’aménagement de la MRC de Drummond en 2017, à la demande du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Conséquemment, des zones d’aménagements prioritaires, où des projets immobiliers peuvent être réalisés à court terme, ont dû être identifiées dans le périmètre urbain de Drummondville.

«On a un terrain de jeu qui est une zone de développement qu’on nous a accordé pour l’équivalent de 15 ans. Dans celui-ci, il y a des projets qui sont soumis, mais aussi des zones de conservation à fixer, indique Patrice Furlan, chef de la division Urbanisme à la Ville de Drummondville. On considère un terrain comme étant développé lorsqu’il y a une rue construite, un permis qui a été demandé. Le ministère a été très clair avec nous; quand il fait la lecture du plan, il s’assure que notre photo aérienne coïncide avec la réalité et non pas des projections à venir d’ici un ou deux ans.»

Comme le prévoient les nouvelles dispositions, des espaces ont également été mis en zones d’aménagement de réserve. Même si ces superficies sont situées à l’intérieur du périmètre urbain, le développement immobilier y est interdit à court terme. «Des zones de réserve, on en a juste en milieu résidentiel. On n’en a pas en zone commerciale ni en zone industrielle parce qu’on arrivait à égalité entre l’offre et la demande», précise M. Furlan.

L’étude qui sera réalisée cette année permettra d’avoir un portrait à jour, d’autant plus qu’un nombre record de permis de construction a été octroyé l’an dernier. «Tous les projets se développent à un rythme incroyable et les statistiques le traduisent lorsqu’on soumet nos bilans trimestriels. En 2017, la MRC a regardé ce qui avait été construit à Drummondville durant les 15 dernières années. Elle nous a dit d’utiliser le même rythme de développement pour les 15 prochaines années. On se questionne maintenant à savoir où on est rendu. Est-ce que c’est un cinq ans qui a représenté une forte ou une faible consommation d’espaces? C’est ce qu’on veut voir», mentionne le chef de la division Urbanisme à la Ville, ajoutant que la pandémie, l’effritement des ménages, la population vieillissante et la croissance démographique expliquent notamment la forte demande pour les propriétés.

La Ville de Drummondville a enregistré une année record en termes de permis en 2021. (Photo d’archives – Ghyslain Bergeron) 

Pour que des zones de réserve soient levées, au moins 70 % des zones d’aménagements prioritaires devront être comblées. «On entend de plus en plus parler qu’il y a une pression sur les terrains qu’il reste à développer. Notre lecture, c’est qu’on croit qu’il en reste, mais il reste à établir quel est le pourcentage. Est-ce que c’est encore un terrain de jeu de 5 ans, de 10 ans? L’étude qu’on va mener prochainement va nous permettre de faire ce calcul et d’interpeler la MRC s’il y a lieu pour libérer des espaces, advenant qu’on soit trop proche du 70 %», affirme Patrice Furlan.

Par ailleurs, bien qu’il soit impossible pour l’instant d’agrandir les zones de réserve, certaines ont pu être interchangées. «Si un promoteur développe une phase plus vite qu’une autre et qu’il y a d’autres terrains qui se développent, à ce moment-là, on fait des transferts. Ça s’est fait à deux reprises jusqu’à présent. On a aussi identifié quelques terrains ici et là, qu’on pouvait placer en zone de réserve en contrepartie pour permettre du développement ailleurs. C’étaient des terrains qui appartenaient à la Ville ou qui n’avaient aucune valeur en termes de développement», soutient M. Furlan.

Si Drummondville doit restreindre ses zones de développement, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ne prévoit aucune obligation quant à la densité. «À Saint-Hyacinthe, par exemple, ils sont obligés d’avoir de la densité parce qu’ils n’ont plus de terrains à développer. Pour l’instant, on n’a pas d’indication en ce sens à Drummondville», fait savoir Patrice Furlan.

Nouveau guide d’aménagement des nouveaux quartiers
Par ailleurs, la Ville de Drummondville planche sur l’élaboration d’un nouveau guide d’aménagement des nouveaux quartiers, destiné aux promoteurs locaux ou ceux provenant de l’extérieur de la ville.

Le nouveau guide comprendra les étapes de la planification d’un projet de développement domiciliaire et les éléments à considérer lors du dépôt d’un projet. Les orientations et les préoccupations seront ainsi regroupées, pour la première fois, dans un seul document.

«On avait créé un guide à l’époque, qui n’avait pas pris une forme finale. On est en train de le fignoler. On a consulté nos partenaires du milieu, les promoteurs, pour s’assurer qu’ils sont à l’aise avec les paramètres. On leur a bien expliqué que c’est un guide pour les aider et non pas pour leur nuire. C’est comme un pense-bête», indique Patrice Furlan, chef de la division Urbanisme à la Ville de Drummondville.

Ce nouveau guide sera présenté prochainement.

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