Josianne Lauzière entremêle bienveillance et performance

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Par Lise Tremblay
Josianne Lauzière entremêle bienveillance et performance
Josianne Lauzière de Synaptik Media, une entreprise basée à L’Avenir. (Photo : Ghyslain Bergeron)

FEMME. La première réaction de Josianne Lauzière a été de dire : «Je suis honorée que vous ayez pensé à moi, mais je ne fais rien de spécial». Pourtant, elle est l’une des seules Québécoises à diriger une entreprise florissante dans le domaine du multimédia et à faire passer le bonheur de son équipe avant les profits.

Âgée de 40 ans, Josianne Lauzière est la femme derrière Synaptik média basé à L’Avenir. Se spécialisant dans les vidéos 360, la conception 3D, la réalité virtuelle et le développement d’applications virtuelles, l’entreprise emploie 15 employés et croît – avec contrôle – année après année.

«On travaille avec bienveillance. On s’assure de développer et d’améliorer constamment le modèle d’affaires qui est basé sur l’accomplissement des experts qui travaillent chez nous. Le modèle n’est pas hiérarchique. On travaille avec une approche collaborative où chaque personne apporte quelque chose à l’entreprise. Chaque jour, on se demande comment on peut être plus concentré sur le bonheur et l’accomplissement professionnel et comment on peut travailler pour faire performer nos clients. Nous, on veut bâtir un monde meilleur, une communication à la fois. Pour faire ça, ça prend des gens heureux au travail», soutient Mme Lauzière qui a fondé l’entreprise il y a dix ans.

Pour cette femme d’affaires, l’approche collaborative n’est pas que des paroles en l’air. Elle indique qu’elle va jusqu’à choisir ses clients en fonction des valeurs de son entreprise.

(Photo gracieuseté)

«On favorise vraiment les entreprises qui ont des valeurs similaires aux nôtres, par exemple, en matière de développement durable ou social. Nous, on veut les faire performer. Et ce n’est pas pour rien qu’on est dans le secteur manufacturier. En aidant nos clients, on aide vraiment l’économie de toute la région. On ne se fera pas de cachette. En ce moment, on est à risque de perdre un paquet d’entreprises. Si on aide un siège social québécois qui a un grand potentiel de croissance – et qu’on fait équipe avec lui – je considère qu’on a un impact sur l’ensemble de la communauté», a-t-elle ajouté.

Dans la foulée, Synaptik s’assurera aussi de s’impliquer socialement prochainement. «On est en train de travailler sur un plan concret, de se demander ce qu’on veut faire au chapitre du développement social. De ce plan découleront plein d’actions. Comme finalité, mon rêve serait de démontrer qu’on est un modèle d’entreprise qui allie autant la bienveillance que la performance. J’estime qu’on a une responsabilité en tant qu’entreprise. L’argent qu’on dégage nous permettra de poser des gestes», a-t-elle insisté en soulignant au passage que les travailleurs de Synaptik ne sont pas considérés comme des employés, mais bien comme des «joueurs dans l’équipe».

Son modèle d’affaires, Mme Lauzière l’a imaginé de toutes pièces à partir de ses nombreuses rencontres de gens d’affaires.

«Dans mon travail, j’ai un privilège extraordinaire de pouvoir travailler avec des entrepreneurs et des dirigeants d’entreprise. Quand on jase de nos visions respectives, c’est comme si on se racontait une histoire. J’ai visité plusieurs entreprises, comme Cascades, qui m’inspirent beaucoup. J’ai eu la chance d’échanger avec Alain Lemaire notamment sur le partage des profits, un concept très innovateur de l’entreprise. Bref, d’avoir des accès privilégiés avec des entrepreneurs m’a donné le droit de rêver», a exprimé celle qui a convergé vers l’École d’entrepreneurship de Beauce après avoir conclu un baccalauréat en communication.

En agissant comme étant un partenaire avec ses clients, Synaptik Media ne cherche pas à tout prix à noircir son carnet de commandes. «Mon intention n’est pas de faire le maximum de profits avec les mandats qu’on obtient. Mon intention est de faire équipe avec les clients. On s’investit. Si le client veut une vidéo à 8 000 $, mais qu’on réalise qu’il a besoin d’une vidéo à 2 000 $, on va lui dire. S’il est content, ce client va revenir», a expliqué celle qui a mérité, en 2017, le prix Coach de l’année offert par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond.

Équilibre de vie

En plus de mener une entreprise en croissance, Josianne Lauzière est mère de deux enfants âgés de 3 et 11 ans. Même si son agenda est fort chargé, elle indique ne faire aucun compromis à l’égard de son rôle de maman.

«Il y a ma famille et l’entreprise. C’est ce qui est le plus important. Je ne crois absolument pas à la semaine de 70 heures chez un entrepreneur. J’ai tellement confiance en mon équipe que c’est facile pour moi de déléguer. Je me positionne plus comme étant une coach qu’un contrôleur. À mes yeux, l’entreprise est un outil pour permettre à mes joueurs de s’accomplir. Vous savez, il n’y a pas de burn-out chez Synaptik, notamment parce qu’on gère notre croissance. Ce n’est pas le marché ou nos chiffres qui nous guident. On fait bien les choses et on grandit tranquillement», a informé la Laveniroise.

Question d’aller un peu plus loin dans son approche bienveillante, Mme Lauzière a débuté récemment une formation pour mieux comprendre l’intelligence émotionnelle organisationnelle.

Elle conclut : «J’estime que ce sera obligatoire chez les gestionnaires dans 5 ou 10 ans. Je m’en suis intéressée probablement plus rapidement que les autres. C’est important d’avoir cette sensibilité. Ça enlève beaucoup de pression de part et d’autre.»

 

(Note de la rédaction) Pour souligner la Journée internationale des femmes, le 8 mars prochain, L’Express Magazine a choisi de mettre en lumière des femmes de la région de Drummondville qui se démarquent particulièrement pour leurs qualités humaines, qu’elles évoluent dans le monde des affaires ou communautaires.

 

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