Explosion chez Olymel : la CNESST retient deux causes

Rédaction
Explosion chez Olymel : la CNESST retient deux causes
(Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

ACCIDENT. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publiques les conclusions de son enquête sur l’accident de travail qui a eu lieu à l’usine Olymel de Drummondville le 20 avril 2021. Deux causes ont été retenues pour expliquer l’accident subi par les trois travailleurs impliqués.

La CNESST conclut que les blessures ont été causées par l’exposition à des éclats d’arcs électriques et à une déficience de l’identification des risques électriques auxquels ont été exposés les travailleurs lors du réarmement du disjoncteur fautif.

Rappelons que le soir de l’accident, les travailleurs affectés à l’assainissement de l’usine et des équipements ont constaté un manque d’eau chaude durant l’accomplissement de leurs tâches. C’est un court-circuit qui a provoqué le déclenchement d’un disjoncteur et causé l’arrêt de l’alimentation en eau chaude nécessaire pour effectuer les travaux.

Le panneau électrique fautif. (Photo : gracieuseté CNESST)

Ensemble, ils sont parvenus à trouver le disjoncteur qui alimentait le compresseur servant à l’assainissement dans un panneau de distribution électrique et ont remarqué qu’il était en position déclenchée. Deux travailleurs se sont accroupis devant le panneau, et le troisième s’est positionné debout, en retrait, à environ deux mètres.

Un travailleur a tenté de remettre le disjoncteur dans la position «Marche», mais n’y est pas arrivé. Afin de réarmer le disjoncteur, l’autre collègue accroupi devant le panneau a mis la manette du disjoncteur dans la position «Arrêt», ce qui a produit un arc électrique. Les trois travailleurs ont été exposés à des éclats d’arcs et ont été transportés à l’hôpital en raison des brûlures subies.

L’un des travailleurs blessés était Jean Michel. À la suite de l’accident, il a créé une conférence qu’il a commencé à présenter dans des établissements scolaires de la région. Avec celle-ci, il partage son histoire sous les thèmes de la résilience, de la persévérance et du courage.

À la suite de l’accident, la CNESST a notamment interdit l’utilisation du compresseur à air Quincy 150HP, en plus d’exiger la mise en place d’une procédure de réarmement des disjoncteurs qui prévoit une investigation par un électricien ou une électricienne et le port d’équipement de protection individuelle. L’employeur s’est conformé à ces exigences.

Prévention

Pour prévenir ce genre d’accidents lors de travaux sur des installations électriques, la CNESST signale que des solutions existent. Notamment, la mise en œuvre d’un programme de sécurité électrique conforme à la norme CSA Z462‑21 est un moyen qui permet de structurer la démarche de prévention visant à identifier, à corriger et à contrôler les risques électriques que représentent les appareillages électriques. De plus, il faut que les manipulations électriques soient effectuées par une personne détenant la formation et les compétences requises pour ce type d’intervention.

Jean Michel était l’un des travailleurs blessés lors de l’accident. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à la Corporation des maîtres électriciens ainsi qu’à l’Association des constructeurs-propriétaires en électricité et des électriciens d’entretien afin que leurs membres en soient informés. Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant des programmes d’études en électricité pour sensibiliser les futurs travailleurs et travailleuses. (LPS)

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