CULTURE. Cinq artistes. Cinq démarches. Cinq univers. Le centre de diffusion Axart sort des sentiers battus en proposant une exposition composée d’installations artistiques, ce qui représente une première.
Sylvain Croteau, Michel Desroches, Nathalie Dupont, Nancy Hamel et Karolann St-Amand avaient le désir de créer une exposition unique, rassemblant des œuvres multidisciplinaires issues de différents univers.
«Depuis un certain temps chez Axart, on essaie de transporter de plus en plus nos projets pour les amener ailleurs. Avec cette exposition, on voulait pousser notre démarche encore plus loin en amenant l’installation, c’est-à-dire des œuvres en trois dimensions», explique Michel Desroches, en précisant que cette pratique est issue de l’art contemporain.
Si certains artistes étaient familiers avec le concept d’installations artistiques, d’autres sortaient de leur zone de confort. Les œuvres ont été réalisées individuellement avant d’être réunies. Un important travail de scénographie a été réalisé pour assurer une cohésion au sein de l’exposition.
Un trajet précis a été pensé par les artistes. «Avec une exposition plus classique, le visiteur se déplace dans l’espace et il y a un parcours de lecture. Cette fois, on vient l’imposer avec la façon dont les choses sont disposées. Les œuvres prennent possession de l’espace. Les visiteurs s’y intègrent», explique Karolann St-Amand.
D’une œuvre à l’autre
La première station est celle de Nathalie Dupont. L’œuvre Deux univers est composée de bandes de toiles qui représentent les feuilles d’un livre, plus précisément le carnet de croquis de l’artiste. La Wickhamoise donne un accès direct à son imaginaire. Le public est invité à s’approcher des œuvres pour y découvrir ses subtilités, dont quelques poèmes cachés. «En tant qu’artiste, c’est intéressant de pouvoir explorer l’installation. Ça m’a fait sortir de ma zone de confort», commente-t-elle.
Pour sa part, Karolann St-Amand a été inspirée par la poésie et de la photographie. «En général, j’écris et je fais de la photo. Au cours des cinq dernières années, je mixte les deux de plus en plus, soutient-elle. J’ai fait imprimer la photo et j’ai écrit les textes à la main.» Un soir sans constellation est une série de quatre œuvres qui explore l’univers de la maison.
Poids et Démesure de Michel Desroches attire l’attention du visiteur par son format tridimensionnel. Un tableau grand format habille le mur tandis que des cordages dessinent des lignes dans l’espace. «J’ai commencé l’installation en 1980. Ce qui est nouveau pour moi, c’est d’avoir mixé deux de mes formes d’art. Je fais de la photo et de la peinture. J’ai réussi à mettre ça dans un seul tableau.» La réflexion de l’eau a d’ailleurs inspiré l’artiste a réalisé ces œuvres.
Nancy Hamel propose une série qui traite de l’effet que peut avoir l’environnement naturel sur l’être humain. «Entre les heures de fou au travail, la vie familiale et les réseaux sociaux, nous omettons l’essentiel. Nous finissons par nous oublier. Cette série vise à nous conscientiser sur nos habitudes et à nous faire réfléchir sur l’importance de reconnecter avec notre amour profondément enraciné pour la nature.» L’art numérique et la photographie sont en vedette avec Biophilia.
La visite se termine avec l’œuvre de Sylvain Croteau, Sortie de boîte, une installation aux couleurs éclatées. «J’ai créé un assemblage de contre-plaqué formant un cube en fausse perspective, duquel sortiront plusieurs tableaux abstraits, sur toile et bois», souligne-t-il.
Parcours exploratoires – installations est présentée jusqu’au 27 février chez Axart. En parallèle, une deuxième exposition est à découvrir sur le thème de l’autoportrait. Finalement, des artistes exposent leurs plus récentes œuvres sans contrainte thématique.
